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Sainte Monique

Fin de la notice de J.-P. Laporte dans l’Encyclopédie berbère.

A Milan, où le baptême d’Augustin, d’Alypius et d’Adeodatus (24-25 avril 387) l’avait elle aussi ramenée, Monique continua à témoigner à tous ceux qui l’entourent prévenance et sollicitude. Elle les accompagna ensuite à Ostie d'où ils devaient tous embarquer pour l’Afrique. Alors qu’elle s’y reposait des fatigues du voyage, elle engagea avec Augustin un entretien sur « la vie éternelle des saints » et connut avec lui une expérience spirituelle (« l’extase d’Ostie ») si parfaite qu’elle dit ne plus rien attendre désormais de la vie terrestre.

Peu après, Monique eut un accès de fièvre et mourut au neuvième jour de sa maladie en présence de ses deux fils et d’Adeodatus. Durant sa maladie, elle eut le temps d’affirmer sa récente indifférence au lieu de sa sépulture, en dépit des protestations de son fils Navigius qui voulait ramener son corps en Afrique. Elle demanda à ses fils de se souvenir d’elle à l’autel du Seigneur. Son fils bien aimé Augustin lui ferma les yeux. Son corps, fut enseveli à Ostie (selon la liturgie romaine, et non africaine ; Saxer, 1980 : 150). Retrouvé en 1430, il fut transporté à Rome (depuis 1455, il est désormais conservé dans l’église dédiée à son fils). Sa tombe initiale disparut. On connaissait par des manuscrits médiévaux (le plus ancien remonte au VIIIe siècle) le texte de son épitaphe. La partie droite, retrouvée en 1945 à Ostie entre l’église et le fossé du château, est conservée aujourd’hui dans l’église Sainte-Aurée du bourg moderne d’Ostia Antica (Inv. 10 732 : plaque de marbre blanc de 57 x 62 cm, hauteur des lettres : 0m045). La pierre porte un peu plus du tiers de l’inscription, avec le début de chacun des six vers, complétés ici par la tradition manuscrite.

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HIC POSVIT CINE
[res genetrix castissima prolis]

Ici a déposé ses cendres ta mère très chaste,

AVGVSTINE TVI
[altera lux meriti]

Second rayon de ton mérite, Augustin !

QVI SERVANS PA
[cis caelestia iura sacerdos]

Toi qui, assurant les droits célestes de la paix par ton sacerdoce,

COMMISSOS PO
[pulos moribus instituis]

Instruis dans les mœurs les peuples (à toi) confiés.

GLORIA VOS M
[aior gestorum laude coronat]

Une gloire plus grande que la renommée des hauts faits vous couronne,

VIRTVTVM M
[ater felicior suboles].

La gloire des vertus, ô mère ! ô fils trop heureux !

Pour Grumel, ce petit poème ne brille ni par son mérite littéraire, ni par sa clarté. Ce qui en fait le prix, c’est la célébrité des personnages qu’il rappelle, c’est le souvenir qu’il évoque naturellement dans notre esprit des pages que saint Augustin a consacrées aux derniers jours et à la sépulture de sa mère au IXe livre des Confessions ; c'est surtout qu’il nous apprend comment, dès le Ve siècle, on associait déjà le nom de la mère à la gloire grandissante du fils.

Commentaires

  • Magnifique

  • J'ai ouï dire que saint Augustin disait et faisait dire des messes pour sa mère, sainte Monique. Je n'ai pas entendu qu'il en ait fait dire pour son père Patricius.
    On l'a accusé d'avoir erré sous l'influence des néo-platoniciens. Il a influencé Luther, Leibniz et Jansénius, mais saint Thomas d'Aquin, qu'on lui oppose, le cite très souvent, et toujours comme soutien de ses propres conclusions.
    Sa grande idée, incontestable, est que le mal n'est qu'un non-être, une corruption du Bien. Il a sûrement des précurseurs, mais c'est une belle trouvaille.

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