Exívi a Patre
et veni in mundum :
íterum relínquo mundum
et vado ad Patrem.
Le Seigneur nous expose, à grands traits, sa vie de Rédempteur : « Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; je quitte de nouveau le monde et je vais au Père ». L’Église souligne ces paroles en les chantant à l’Alléluia. Elle veut donc que nous leur donnions une attention particulière et que nous les méditions. Si nous les examinons de plus près, nous verrons que le Seigneur indique, par là, le double cycle festival de l’année liturgique. « Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde », c’est le cycle de Noël. « Je quitte de nouveau le monde et je vais au Père », c’est le contenu principal du cycle pascal : La messe d’aujourd’hui nous recommande donc de vivre en union avec l’année liturgique.
Mais nous entendons encore, de la bouche du Seigneur, une parole mystérieuse : « Je vous ai dit ces choses en paraboles. Mais l’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais je vous parlerai ouvertement du Père ». Que veut dire cela ? La vie du Christ, ses miracles et ses actions étaient des figures de son action dans l’Église et dans les âmes. Notre tâche est d’étudier la vie du Seigneur et d’y voir l’image de son action salutaire en nous. Cela nous donne la clef qui nous fera pénétrer réellement dans le sens de la Sainte Écriture. Nous ne nous appliquerons pas à voir dans l’Évangile uniquement le récit historique ; ce n’est pas la manière de la liturgie. L’Église ne veut pas nous annoncer du passé, mais du présent. Les dispositions, les pensées, les sentiments, les actions du Christ sont aujourd’hui les mêmes qu’autrefois. Le Christ, autrefois, « disait ces choses en paraboles » ; il nous parle aujourd’hui sans paraboles. Il faut donc que nous considérions les faits évangéliques dans notre cœur. Les paroles du Christ nous sont adressées à nous aussi, ou bien elles sont prononcées pour nous. Toute la plénitude des évangiles appartient aussi à l’Église et, dans l’Église, nous appartient. Quand nous lisons dans l’Évangile le récit des miracles du Christ, quelle en est la signification, sinon celle que l’Église nous indique ? C’est une Image de l’action du Christ dans notre âme. Jadis, le Seigneur guérissait les maladies corporelles ; il guérit, actuellement, les maladies de l’âme. Jadis, le Seigneur ressuscitait les morts ; il ressuscite, maintenant, les morts spirituels. Bref, toute la vie du Seigneur, avec ses miracles et ses actions, est une grande image, une figure de son action dans l’Église et dans les âmes.
Le second alléluia, qui chante la parole du Christ « Je suis sorti du Père… », par la Schola des Pères du Saint-Esprit du Grand Scolasticat de Chevilly, en 1957, dans un 45 tours qui donne toutes les pièces propres de ce dimanche :
01_Introitus_Vocem_jucunditatis.mp3
02_Alleluia_Surrexit_Christus.mp3