Ego sum pastor bonus, allelúia : et cognósco oves meas, et cognóscunt me meæ, allelúia, allelúia.
Je suis le bon pasteur, alléluia ; et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, alléluia, alléluia.
Le bon Pasteur est omniprésent dans la messe et l’office de ce dimanche. Le voici dans l’antienne de communion, chantée par les moines de Solesmes sous la direction de dom Jean Claire, en 2007 (avec le premier verset du psaume 22, comme il se doit : c’est le psaume du bon Pasteur qui me conduit, et rien ne me manquera dans le pâturage où il m’a emmené.)
Nous avons été admis à participer à la fraction du pain. Dans la Sainte Communion, le Christ est apparu comme la vraie lumière dans nos cœurs et nous a rendus heureux. Chaque Sainte Cène est un gage que le Bon Pasteur ne se reposera pas tant qu'il n'aura pas réussi à nous conduire aux sources de la vie éternelle. Lui seul est le Bon Pasteur. C'est pourquoi Ego occupe une place très importante au début de la pièce. Nous resterons unis à Lui, et si d'autres voix nous attirent et cherchent à influencer notre jugement, nous nous tournerons vers Lui seul et n'écouterons que sa voix. Nous le connaissons et nous fléchissons les genoux devant sa présence. Lui, « le Fils Unique du Père, plein de grâce et de vérité », habite dans nos cœurs comme le Verbe de Dieu s'est fait chair.
Le texte de la Communion est le même que celui du deuxième verset de l'Alléluia, mais son développement est différent. Les deux phrases et cognosco et et cognoscunt, il est vrai, commencent par le même motif. Mais au lieu du parallélisme de l'Alléluia, la mélodie, dans le cas présent, sur et cognosco oves meas, présente un vif balancement vers le haut, avec une étendue d'une sixte. Elle dépeint le grand amour du Bon Pasteur pour ses brebis. Mais et cognoscunt n'a que quelques secondes et son étendue n'est que d'une tierce : comparée à la connaissance qu'il a de nous, notre connaissance de lui sera toujours fragmentaire. Les intervalles en demi-ton du début respirent la tendresse, mais la note double montre aussi de la fermeté. (...)
L'alléluia inséré entre les paroles du Sauveur est d'une simplicité remarquable, de même que les deux alléluias joints à la fin, car ce cri est habituellement chanté avec beaucoup d'entrain (cf. l'alléluia de l'introït d'aujourd'hui). Ici, ils s'efforcent de n'être que la simple mélodie d'un berger dans les champs.