Les ambassadeurs des États membres de l’UE se sont mis d’accord hier sur le… 13e paquet de sanctions contre la Russie, afin qu’il soit officialisé pour le 24, jour anniversaire du début de l’opération militaire russe.
Les nouvelles sanctions visent des entreprises chinoises, indiennes et turques accusées de fournir des armes ou divers composants à l’armée russe. Elles visent aussi le ministre nord-coréen de la Défense et quelque 200 autres personnes ou entités. (Ce qui porte le total à 2.000 personnes…)
Et les ministres ajoutent qu’ils vont aussitôt commencer à préparer le 14e paquet.
Ce sont des masochistes du boomerang. Et le ministre allemand de l’Economie ose tonner que si l’économie allemande est dans un état dramatique c’est de la faute de Poutine…
Il n’y a guère que le ministre hongrois pour rappeler : « Il a été prouvé que ces paquets de sanctions impactent bien davantage l’Europe que l’économie russe. » En fait les chiffres de l’économie russe prouvent désormais que les sanctions nuisent uniquement à l’Europe, parce que la Russie a rapidement trouvé les parades.
Mais ce n’est jamais assez. L’Italie, qui préside le G7 cette année, veut des sanctions plus sévères, c’est ce que la Meloni va dire au sommet de samedi, jour anniversaire de l’offensive russe. Et l’on sait déjà qu’à l’issue du sommet une déclaration commune sera publiée pour contrer le « faux récit selon lequel l’Occident est las » des répercussions « du conflit », à savoir des sanctions et des milliards versés dans le trou noir ukrainien.
Car le G7 se fait aussi ministère de la vérité orwellienne. Au même moment paraît un sondage montrant que 40% des Italiens estiment que l’UE a joué un « rôle négatif » dans la guerre, contre seulement 21% qui pensent que son action a été positive, et que seulement 11% pensent que l’Europe doit accroître son soutien à l’Ukraine si les Etats-Unis sont défaillants. Si l’on se souvient de l’enthousiasme ukrainophile de 2022, ce n’est même plus de la lassitude, c’est carrément du rejet…
Cela correspond aussi à ce qui s’étale désormais dans la presse américaine, et qui va finir par arriver en Europe. Les journalistes, manifestement dépités par l’échec de la « contre-offensive », et surtout vexés de s’être fait rouler dans la farine par la propagande ukrainienne, ont renversé la vapeur. Au point que le New York Times lui-même est désormais accusé par Kiev de « répandre la propagande russe » pour avoir écrit que des centaines de soldats ukrainiens, peut-être un millier, ont été faits prisonniers par les Russes lors de la débâcle chaotique d’Avdeïevka.
Et ce n’est pas la dernière déclaration d’Ursule qui va arranger le climat en la matière, quand elle annonce que les négociations sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE sont suspendues sans doute jusqu’à l’été, parce qu’elle « ne s'attend pas à ce que la base nécessaire pour discuter de cette question soit créée avant les élections du Parlement européen en juin »...
Commentaires
Madame Meloni déçoit, non ?
Et dites-vous que si nous avions la fille Le Pen, ce serait pire. Il vaut mieux un ennemi déclaré, s'il croit en ses idées (Cherchons-en un, ce ne sera pas Macron), qu'une poufiasse en quête de respectabilité américano-sioniste qui a trahi jusqu'à son père.
Déjà que les politiques sont presque toujours des lâches, mais les femmes en politique rappellent la définition que Godard laisse à Belmondo conducteur vif et brutal le soin d'en donner dans je ne sais plus quel film : "Les femmes au volant, y'a rien de plus lâche."
Meloni ne peut décevoir que ceux qui avaient mis quelque espoir en elle. Et si vous croyez que qu'un véritable chef d'état va sortir des urnes, vous êtes dans l'illusion. L'illusion du bulletin de vote. Jeanne d'Arc n'est pas sortie des urnes. La dictature c'est "ferme ta gueule", la démocratie c'est "cause toujours".
Meloni photocopie de Marine en plus jolie.
"Et si vous croyez que qu'un véritable chef d'état va sortir des urnes, vous êtes dans l'illusion."
En supposant une presse indépendante, pas de lobbies, pas de sondages bidon pour nous sortir le polichinelle préféré de l'oligarchie, un contrôle rigoureux à tous les niveaux, une guerre sans relâche contre la corruption, ce serait envisageable.
Il y a certes un présupposé complètement absurde dans nos démocraties modernes, à savoir que l'autorité serait de nature contractuelle. C'est ce qu'on doit à Hobbes, à Spinoza, à Rousseau : le peuple devrait obéir à ses dirigeants parce qu'il les a choisis. C'est contradictoire et ça ne fonctionne pas. Je pense que les Grecs avaient conscience des limites du système et qu'ils sacralisaient l'autorité, même issue de la démocratie.
On peut concevoir une autorité choisie par ceux qui sont prêts à la subir, à condition d'en reconnaître le caractère divin et avec tous les garde-fous que j'ai mentionnés plus haut.
Néanmoins, Dieu est toujours, en dernière analyse, Celui qui nous donne nos dirigeants . Il peut se servir de l'idéologie démocratique pour susciter un homme relativement providentiel. Des types comme Poutine, Assad ou Trump en sont des exemples. Notons qu'aux Etats-Unis le caractère sacré du pouvoir est mis en exergue par le serment que prête le Président. Ils sont moins spinozistes et rousseauistes que nous.
Chez nous, le Christ a l'autorité au moins depuis Tolbiac. Il y a eu aussi la triple donation de sainte Jeanne d'Arc. Dieu est donc plus exigeant avec la France qu'avec la Syrie ou les Etats-Unis. C'est pourquoi Il nous gâte : nous avons aujourd'hui droit à des raclures de bidet auprès desquelles les plus ignobles et répugnants satrapes sanguinolents ont l'air de consciencieux colbertiens penchés sur leurs études.