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Mardi de la première semaine de carême

"Alors des aveugles et des boiteux étant venus à lui dans le temple, il les guérit." Tous ces miracles rendent un témoignage indubitable à la toute-puissance du Fils de Dieu ; et cependant les juifs y demeurent sourds. "Mais les premiers des prêtres et des docteurs de la loi voyant les merveilles qu’il avait faites et les enfants qui criaient dans le temple : hosanna, en conçurent de l’indignation, et lui dirent : Entendez-vous bien ce qu’ils disent ?" N’était-ce pas plutôt Jésus-Christ qui leur pouvait parler de la sorte, et qui leur devait dire : "Entendez-vous bien ce que ces enfants disent ?" puisqu’ils lui chantaient des cantiques comme à Dieu.

Jésus-Christ, voyant donc que rien ne les pouvait convaincre, et qu’ils combattaient l’évidence même, s’élève contre eux avec force et avec zèle, et leur dit : "N’avez-vous jamais lu cette parole : Vous avez tiré la louange la plus parfaite de la bouche des petits enfants et de ceux qui sont à la mamelle ?" C’est avec grande raison que le Prophète dit que c’est "de la bouche" que Dieu tire cette louange, puisqu’il est visible qu’elle ne pouvait sortir du cœur de ces petits enfants, dont Dieu déliait la langue par sa vertu invisible, afin de leur faire publier des cantiques dont ils ne comprenaient pas le sens.

Cet événement figurait ce qui devait arriver un jour aux gentils, qui, après avoir été longtemps muets pour les louanges de Dieu, devaient ensuite élever leur voix dans le transport de leur foi et de leur amour. Ceci devait encore instruire et consoler beaucoup les apôtres. Car ils pouvaient demander eux-mêmes, comment étant si grossiers et si ignorants, ils pourraient un jour annoncer des mystères si élevés ; leur divin Maître les lire de cette peine, par ce qu’il leur fait voir aujourd’hui, et leur fait conclure que celui qui déliait la langue de ces enfants pour chanter ses louanges, délierait aussi la leur pour prêcher son Evangile dans le monde entier. Ce miracle leur faisait connaître encore que Jésus-Christ était le créateur et le maître souverain de la nature.

Ainsi, tandis qu’on voit des petits enfants si sages avant leur âge, qui publient les louanges du Sauveur, et dont les cantiques s’accordent avec ceux des anges, on entend au contraire des hommes faits qui ont perdu la raison, et qui parlent comme des furieux et des insensés. Car c’est ainsi que la passion et la malice renversent l’esprit. Mais Jésus-Christ les épargne, et les voyant si troublés et si animés, soit par les honneurs que le peuple lui avait rendus, soit par la manière dont il avait chassé les vendeurs du temple, soit par le grand nombre de miracles qu’il avait faits, soit par les louanges qu’il avait reçues de la bouche des enfants, il les laisse et sort de la ville. "Et les laissant, il sortit de la ville et s’en alla en Béthanie, où il demeura."

Saint Jean Chrysostome, homélie 67 sur saint Matthieu.

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