Et voyant qu'ils se tourmentaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux environ la quatrième veille de la nuit, marchant sur la mer. Et il voulait les devancer ; mais eux, le voyant marcher sur la mer, crurent que c'était un fantôme, et ils poussèrent des cris. Car tous le virent, et ils furent troublés. Mais lui aussitôt leur parla, et leur dit : Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez point peur.
Ce récit évangélique renvoie à divers textes de l’Ancien Testament.
Le Christ marche sur la mer parce qu’il est Dieu :
C'est lui seul qui a tendu les cieux et qui marche sur la mer comme sur un sol affermi. Job 9,8.
Il « voulait les dépasser », parce que Dieu passe. C’est quand il passe qu’on le reconnaît, il passe pour montrer le chemin, ce passage est la Pâque. En Egypte et dans la mer, symboles de l'empire du mal vaincu par le passage de Dieu.
En cette nuit-là, je traverserai toute l'Égypte, je frapperai tout premier-né en la terre d'Égypte, depuis les hommes jusqu'aux bestiaux, et j'exercerai ma justice sur tous les dieux des Égyptiens, moi le Seigneur. Alors, le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous demeurez ; je verrai ce sang, et je vous sauverai, et il n'y aura point parmi vous de plaie qui broie, lorsque je frapperai la terre d'Égypte. Exode 12,12-13
Dieu les guidait, le jour, par une colonne de nuée pour leur montrer la route ; la nuit, par une colonne de feu. Jamais, devant le peuple entier, la colonne de nuée ne manqua pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. Exode 13, 21-22
Il a séparé la mer, et il les a fait passer ; il a contenu les eaux, comme dans une outre. Et il les a guidés le jour dans une nuée, et la nuit dans un luminaire de feu. Psaume 77
Ta voie est dans la mer ; et tes sentiers dans des amas d'eau, et l'on ne reconnaîtra pas tes traces. Tu as conduit ton peuple comme un troupeau par les mains d'Aaron et de Moïse. Psaume 78
Dieu dit à Moïse :
Je passerai devant toi dans ma gloire, et je prononcerai mon nom. (…) Lorsque passera ma gloire, je te mettrai dans l'enfoncement du rocher, et je t'ombragerai de ma main jusqu’à ce que j'aie passé. Puis, j'ôterai ma main, et alors tu me verras par derrière ; mais mon visage ne sera pas vu par toi. Exode 33,19
L’Ange du Seigneur dit à Elie :
Tu partiras demain ; mais tiens-toi devant le Seigneur sur la montagne, regarde : le Seigneur va passer. Aussitôt, voilà qu'un vent violent passa, déchirant la montagne, brisant les rochers, et le Seigneur n'était pas dans le vent ; après le vent, il y eut un tremblement de terre, et le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ; Après le tremblement de terre, vint une flamme, et le Seigneur n'était pas dans la flamme ; après la flamme, vint le murmure d'un souffle léger, et là était le Seigneur. 3 Rois 19,11-12
« C’est moi » : Ego eimi. « Je Suis. » Comme plusieurs fois dans l’évangile de saint Jean, ce qui culmine dans « Avant qu’Abraham advînt, Je Suis. » Echo de la révélation à Moïse : « Ego eimi ho on. » Je Suis celui qui est.