L’hymne des laudes, par les moines de Silos vers 1959 (les deux premières strophes et la doxologie).
A solis ortus cárdine
Ad usque terræ límitem,
Christum canámus Príncipem,
Natum María Vírgine.
Du point où le soleil se lève
jusqu’aux limites de la terre,
chantons le Christ Roi,
né de la Vierge Marie.
Beátus Auctor sǽculi
Servíle corpus índuit:
Ut carne carnem líberans,
Ne pérderet quos cóndidit.
Le bienheureux Auteur du monde
revêt un corps d’esclave,
afin que, délivrant la chair par la chair,
il sauve de leur perte, ceux qu’il a créés.
Castæ Paréntis víscera
Cæléstis intrat grátia:
Venter Puéllæ bájulat
Secréta, quæ non nóverat.
Au sein d’une chaste Mère
descend la grâce céleste,
les flancs d’une Vierge portent un mystère
qu’elle ne connaissait pas.
Domus pudíci péctoris
Templum repénte fit Dei:
Intácta nésciens virum,
Verbo concépit Fílium.
La demeure d’un sein pudique
devient soudain le temple de Dieu ;
la Vierge, intacte et toujours pure,
conçoit un Fils dans ses entrailles.
Eníxa est puérpera,
Quem Gábriel prædíxerat,
Quem matris alvo géstiens,
Clausus Joánnes sénserat.
Cette jeune mère enfante
celui qu’annonça Gabriel ;
celui dont Jean, captif encore au sein maternel,
reconnut la présence.
Fœno jacére pértulit:
Præsépe non abhórruit:
Parvóque lacte pastus est,
Per quem nec ales ésurit.
Il a souffert de reposer sur du foin ;
il n’a pas eu horreur de la crèche ;
il s’est nourri d’un peu de lait,
lui qui rassasie jusqu’au petit oiseau.
Gaudet chorus cæléstium,
Et Angeli canunt Deo;
Palámque fit pastóribus
Pastor, Creátor ómnium.
Le chœur des Esprits célestes se réjouit,
et les Anges chantent à Dieu ;
il se manifeste aux bergers,
le Pasteur, le Créateur de tous.
Glória tibi Dómine,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre, et Sancto Spíritu,
In sempitérna sǽcula.
Amen.
Gloire soit à vous, ô Jésus !
Qui êtes né de la Vierge :
gloire au Père et à l’Esprit-Saint,
dans les siècles éternels.
Ainsi soit-il.