La vierge tentée tente bientôt son mari, et elle rejette le statut de la vie en administrant la nourriture de la mort, l’aliment du péché. Et elle fut la cause de la ruine du genre humain celle qui avait été faite,d’une façon toute particulière, pour en être sa consolation. C’est de là que vient le premier péché, l’origine de la mort, le travail à la sueur de son front, la douleur, les gémissements. C’est à partir d’ici que s’est propagée l’amère condition de notre servitude. Car l’homme qui auparavant était le seigneur de l’univers a été dégradé à n’être plus que le serviteur de tous. Et il a peur de tous celui qui était craint par tous. Et c’est à peine si, avec toute son industrie, il arrive à faire ce qu’il avait le pouvoir de faire sans effort.
Voilà pourquoi, mes frères, le mode de naissance du Christ est tel. Le diable était venu à une vierge ; l’ange vient à Marie, pour que ce que le mauvais ange avait abattu, le bon ange le relève. Le mauvais ange a persuadé Ève d’être infidèle à son Dieu, le bon ange encouragea Marie à croire en Lui. Ève crut au tentateur, Marie à son Auteur. Le Christ naît pour régénérer, en naissant, la nature corrompue. Il a accueilli l’enfance, Il s’est soumis à la nécessité de manger, Il a vieilli d’un an à chaque année, pour pouvoir instaurer l’âge parfait permanent, que Lui-même avait fait. Il porte l’homme pour que l’homme ne puisse pas tomber. Il rend céleste celui qu’Il avait créé terrestre. Celui qui était animé par un esprit humain, Il le vivifie dans un esprit divin. Et Il le projette ainsi au complet en Dieu, pour qu’il ne reste rien en lui qui ait trait au péché, à la douleur et à la terre. C’est notre Seigneur Jésus-Christ qui accorde tout cela, Lui qui vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu maintenant et toujours, et pendant les siècles immortels des siècles. Amen.
Fin du sermon 148.
Commentaires
Parole d'or du Saint évêque d'Imola !
À propos du péché originel et de la Nouvelle Ève.
Je me permets de reprendre un extrait de la leçon magistrale de la Très Sainte Vierge Marie, Immaculée Conception, à (pour moi) sainte Maria Valtorta :
Moi, Marie, j'ai racheté la femme avec ma Maternité divine. Mais cela ne fut que le début. de la rédemption de la femme. Me refusant à toute union humaine par le vœu de virginité, j'avais repoussé toute satisfaction charnelle en méritant ainsi la grâce de Dieu. Mais ce n'était pas encore suffisant. En effet, le PÉCHÉ D'ÈVE était COMME UN ARBRE À QUATRE BRANCHES : ORGUEIL, CUPIDITÉ, GOURMANDISE, LUXURE. Et ces QUATRE BRANCHES devaient être coupées avant de stériliser l'arbre jusqu'en ses racines.
- C'est en m'humiliant jusqu'au plus profond de moi-même que j'ai vaincu l'orgueil (...)
- J'ai vaincu la cupidité des premiers parents en renonçant d'avance à ma Créature (...) j'ai renoncé, dès l'instant que je l'ai eu, à mon Fils; Je l'ai donné à Dieu, je l'ai donné à vous. Moi, du Fruit de mon sein, je me suis dépouillée pour réparer la faute d'Ève du fruit dérobé à Dieu.
- J'ai vaincu la gourmandise, celle du savoir et celle de la jouissance, en acceptant de savoir uniquement ce que Dieu voulait que je sache, sans demander à moi-même ou à Lui plus que ce qui m'avait été dit. J'ai cru, sans chercher. (...) La chair, instrument de Satan, je l'ai mise avec Satan, sous mon talon afin de m'en faire un escabeau pour m'approcher du Ciel. Le Ciel, mon but ! Là où est Dieu, ma seule faim, une faim qui n'est pas gourmandise mais nécessité bénie par Dieu qui ne veut nous voir d'appétit que pour Lui seul.
- - J'ai vaincu la luxure qui est la gourmandise portée jusqu'à la gloutonnerie. En effet, tout vice non réfréné conduit à un vice plus grand. La gourmandise d'Ève, déjà condamnable, l'a conduite à la luxure. Il ne lui a pas suffi de se satisfaire seule, elle a voulu pousser sa faute jusqu'au raffinement. (...) J'ai bouleversé les termes, et au lieu de descendre, j'ai toujours monté. Au lieu de faire déchoir, j'ai toujours attiré vers les sommets, et de mon compagnon, qui était un homme honnête, j'en ai tait un ange.
Dès que je possédais Dieu, et avec Lui ses richesses infinies, je me suis hâtée de me dépouiller en disant : "Voilà : qu'elle soit faite pour Lui et par Lui ta volonté". Chaste est celui-là qui possède la retenue, non seulement de la chair, mais encore des affections et des pensées.
(...)
Comme Joseph, je vous ai portées vers les hauteurs. Le ROCHER DU CALVAIRE est pour moi le MONT DES OLIVIERS. LÀ, j'ai pris mon élan pour porter jusqu'aux Cieux, l'âme de nouveau sanctifiée de la femme, en même temps que ma chair, glorifiée pour avoir porté le Verbe de Dieu, et j'ai supprimé en moi jusqu'à la dernière trace d'Ève, la dernière racine de cet arbre aux quatre rameaux empoisonnés et la racine enfoncée dans les sens qui avait entraîné à sa chute l'humanité, et qui, jusqu'à la fin des siècles et jusqu'à la dernière femme, vous mordra les entrailles. C'est de l'endroit où je resplendis dans le rayonnement de l'Amour que je vous appelle et vous indique le Remède pour vous vaincre vous-mêmes : la Grâce de mon Seigneur et le Sang de mon Fils.
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Jésus, lors d'une discussion avec Jean d'En-Dor, Simon le Zélote, Jude Thaddée, Jacques d'Alphée, Syntica et sa Très Sainte Mère Marie, parle de la tendance au péché malgré la Rédemption :
La Faute d'origine sera effacée chez ceux qui croient en Moi. Mais l'esprit conservera une tendance au péché que sans la Faute originelle il n'aurait pas eue. C'est pour cela qu'il faut surveiller et soigner continuellement son esprit comme le fait une mère soucieuse pour son cher petit resté affaibli à la suite d'une maladie infantile. Il faut donc éviter l'oisiveté et être toujours actif pour fortifier les vertus. Si quelqu'un tombe dans la paresse ou la tiédeur il sera plus facilement séduit par Satan. Et tout péché grave, parce qu'il ressemble à une grave rechute, le disposera toujours plus à l'infirmité et à la mort de l'esprit. Au contraire, si rendue par la Rédemption, la Grâce est aidée par une volonté active et infatigable, voilà qu'elle se garde. Et non seulement cela. Mais elle grandit associée aux vertus conquises par l'homme. Sainteté et Grâce ! Quelles ailes sûres pour voler vers Dieu ! As-tu compris ?