Robert Fico a gagné les élections en Slovaquie, malgré l’intense et honteuse campagne montée contre lui… en Tchéquie (ce qui a conduit l’ancien président Vaclav Klaus à sortir de son silence pour s’excuser au nom de son pays). Et il vient d’être nommé Premier ministre. Espérons qu’il formera rapidement une coalition.
Robert Fico (prononcer Fitso) est théoriquement social-démocrate, mais il est eurosceptique, anti-immigration, anti-LGBT, anti-woke, et « pro-russe ».
Bref, revoilà la Slovaquie en tandem avec la Hongrie, et Viktor Orban n’a pas caché sa joie. Fico avait déjà gouverné entre 2006 et 2018 (avec une interruption de deux ans), et il avait donc participé aux grandes heures du Groupe de Visegrad (Pologne-Tchéquie-Slovaquie-Hongrie) quand celui-ci s’opposait à Bruxelles et esquissait une autre Union européenne respectueuse des nations.
Naturellement, les racines communes de la Hongrie et de la Slovaquie sont beaucoup plus anciennes, puisque la capitale de la Hongrie fut longtemps… Bratislava (Presbourg, Pozsony), lorsque les Ottomans occupaient la plus grande partie de la Hongrie. Puis la Hongrie fit partie de l’empire austro-hongrois et le territoire slovaque faisait partie du royaume de Hongrie…
Aujourd’hui, le retour au pouvoir de Robert Fico, en pleine guerre en Ukraine, est important parce qu’il est contre toute aide à l’Ukraine et pour des rapports normaux avec la Russie, comme le voisin hongrois.
Il est amusant de constater qu’il redevient Premier ministre le jour « historique » où le débris Borrell convoque à Kiev tous les ministres des Affaires étrangères de l’UE (la première fois qu’ils se réunissent en dehors de l’UE) pour marquer le soutien résolu de l’UE à l’Ukraine. Désormais il y a deux pays contre ce soutien, et ça va finir par se remarquer…
Devinez qui est de retour ! Félicitations à Robert Fico pour son indiscutable victoire aux élections parlementaires slovaques. Il est toujours bon de travailler avec un patriote. J’attends cela avec impatience.
Addendum. Aucune décision n'a été prise lors de la réunion "historique" de Kiev. La Hongrie n'était pas représentée par son ministre des Affaires étrangères mais par un secrétaire d'Etat...
A noter toutefois l'envolée de la Baerbock: "L'avenir de l'Ukraine est dans l'Union européenne, dans notre communauté de liberté, et elle s'étendra bientôt de Lisbonne à Lougansk. Chaque village, chaque mètre que l'Ukraine libère, chaque mètre où elle sauve son peuple, élargit également son chemin vers l'UE." Mais Lougansk est aujourd'hui la capitale d'une République de la Fédération de Russie, et au nord-est de ce qui reste de l'Ukraine non seulement l'armée ukrainienne n'a pas pris un mètre, mais l'armée russe a pris, ces dernières semaines, plusieurs dizaines de kilomètres carrés, davantage que ce que les Ukrainiens ont pris au cours de quatre mois de contre-offensvie dans le sud.
Addendum 2. Il n'y avait pas non plus le ministre suédois, qui avait "oublié son passeport"..., ni le letton, qui "a le covid"..., ni le polonais, "pour plusieurs raisons, principalement la santé"...