« Suzanne entra, comme la veille et l'avant-veille, accompagnée seulement de deux jeunes filles et eut l'intention de se baigner dans le jardin, car il faisait chaud. » Quel est ce jour convenable sinon celui de Pâques ? C'est en ce jour qu'est préparé dans le Jardin le Bain, (qui doit rafraîchir) ceux que le (feu) devrait consumer, et que l'Église, lavée comme le fut Suzanne, se tient devant Dieu comme une épousée jeune et pure. Et, tout comme les deux servantes qui accompagnaient Suzanne, la foi et la charité, accompagnant l'Église, préparent pour ceux qu'on lave, l'huile et les savons. Que sont les savons sinon les commandements du Verbe ? Qu'est l'huile, sinon les puissances de l'Esprit ? Voilà ce qui sert de parfum pour oindre les croyants après le bain. Voilà ce que préfigurait autrefois la bienheureuse Suzanne, pour que, aujourd'hui, nous qui croyons en Dieu, nous ne trouvions pas étrange ce qui se passe de nos jours dans l'Église, mais que nous croyions que tout cela a été préfiguré autrefois par les patriarches, selon la parole de l'Apôtre : Ces choses sont arrivées pour eux en figure, mais ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes arrivés à la fin des temps.
Quand l'Écriture dit : « Elle entra comme la veille et l'avant-veille, accompagnée seulement de deux servantes et eut l'intention de se baigner dans le jardin », cela s'explique ainsi : quand l'Église désire recevoir le Bain spirituel, deux servantes doivent de toute nécessité l'accompagner : c'est par la foi au Christ et par l'amour de Dieu que l'Église, en pénitente, reçoit le Bain.
Saint Hippolyte, Commentaire sur Daniel. Deux curiosités : saint Hippolyte est le seul anti-pape canonisé (parce qu’il est mort martyr après s’être réconcilié avec Rome) ; son commentaire sur Daniel est le premier commentaire patristique connu d’un livre de la Bible (vers 204) .