℟. Paradísi portas apéruit nobis jejúnii tempus: suscipiámus illud orántes, et deprecántes: * Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur.
℣. In ómnibus exhibeámus nosmetípsos sicut Dei minístros in multa patiéntia.
℟. Ut in die resurrectiónis cum Dómino gloriémur.
Le temps du jeûne nous ouvre les portes du paradis : accueillons-le en priant et suppliant, afin qu’au jour de la résurrection nous soyons glorifiés avec le Seigneur.
Montrons-nous en toutes choses comme des ministres de Dieu, par une grande patience. (II Corinthiens 6,4)
Puisque c’est pour avoir mangé que nous avons été chassés du paradis, c’est en nous abstenant de manger que nous pourrons y retourner. Ce répons est spécifiquement liturgique : il ne se trouve ni dans la Sainte Ecriture ni chez les Pères. Au moyen âge on trouvait le verbe sous cette forme (le jeûne nous a ouvert les portes du paradis, c’est un fait accompli, comme la Passion, la Résurrection et l’Ascension nous ont ouvert les portes du ciel), mais plus souvent sous la forme aperiat, au subjonctif : « Que le temps du jeûne nous ouvre les portes du paradis. » Et parfois au futur (aperiet) : le temps du jeûne nous ouvrira les portes du paradis, comme c’est le cas dans l’antiphonaire cistercien de Salzinnnes ci-dessus.
Quant au verset il est repris de l’épître du premier dimanche de carême. Dans les livres médiévaux on voit aussi, voire plus souvent, cette autre phrase, qui apparaît en effet davantage en rapport avec le corps du répons :
℣. Ecce nunc tempus acceptabile, ecce nunc dies salutis, nemini dantes ullam offensionem.
Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut, ne donnons à personne aucune occasion de chute.
Dans l’antiphonaire reproduit ci-dessus, c’est encore un autre verset (6,7) :
℣. Per arma justitiae virtutis Dei, commendamus nosmetipsos in multa patientia.
Par les armes de la justice venant de la puissance de Dieu, rendons-nous nous-mêmes recommandables par une grande endurance.
Commentaires
Je me pose une question. Peut-être que quelqu'un ici pourrait m'éclairer à ce sujet : dans l'Église avant Vatican II, devait-on jeûner tous les jours de Carême ou jeûnait-on seulement les vendredis de Carême ?
Le carême c'est par définition 40 jours de jeûne: le jeûne quadragésimal. Et tous les jours la liturgie du carême souligne l'importance du jeûne. La préface du carême dit tout en peu de mots: "Vous qui, par le jeûne corporel réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense".
Cela dit ce n'est qu'un lointain souvenir, puisque depuis très longtemps on peut ajouter deux "collations" à l'unique repas, donc il n'y a plus de jeûne que pour ceux qui le veulent.
Merci de m'avoir répondu.
C'est en voyant que la liturgie du carême parlait du jeûne, non pas seulement de certains jours, mais comme une constante du carême que je me suis interrogée.
Certes le vrai jeûne serait un seul repas par jour sans collations.
Mais franchement ce serait déjà pas mal, pour commencer, de réussir à faire tous les jours un jeûne, même incluant les deux collations , à conditions que ce soient vraiment de simples collations.
En tous cas merci beaucoup. Il est vrai qu'on est arrivé à la presque disparition des restrictions alimentaires censées nous aider, pendant le carême, à élever l'âme et réprimer les vices.
Et qu'il faut encore plus de volonté pour jeûner sans directives de l'Église à ce sujet.
Oui, dans le temps, les prêtres encourageaient les fidèles aux pratiques du Carême et dans un esprit de pénitence et non légaliste. Le jeûne libère l'esprit, détoxifie le corps et chasse les démons. Les prescriptions de l'église conciliaire sont minimalistes à la grande joie des démons. Et on peut jeûner de télé, d'internet, téléphone et autres addictions...