Múnera tua nos, Deus, a delectatiónibus terrenis expédiant : et cæléstibus semper instáurent aliméntis. Per Dóminum…
O Dieu, que vos dons nous détachent des jouissances terrestres et que votre grâce nous fortifie toujours au moyen de cet aliment tout céleste.
En voyant la postcommunion de la messe d’hier, je me disais que selon les principes des fabricants de la néo-liturgie elle avait dû être supprimée, parce qu’elle ne correspond manifestement pas à la sensibilité de l’homme d’aujourd’hui (ce qui est un critère décisif). J’en ai la confirmation grâce au blog New Liturgical Movement. Cette oraison, qui a toujours fait partie de la liturgie latine, a bel et bien été supprimée : on ne la trouve nulle part dans le nouveau missel.
Le chrétien d’aujourd’hui n’a pas à se détacher des jouissances terrestres. C’est un exemple parmi des dizaines d’autres que la néo-liturgie est la liturgie d’une Eglise qui n’est plus l’Eglise catholique, puisqu’elle supprime systématiquement ce qui constitue une part essentielle de l’ascèse chrétienne telle qu’elle a toujours été vécue et enseignée.
Lorsque François proclame que les nouveaux livres sont « l'unique expression de la lex orandi du rite romain », il souligne que ce qu’il appelle le rite romain n’est plus le rite de l’Eglise catholique latine.
Et New Liturgical Movement me fait découvrir que la collecte elle-même ne se trouve plus nulle part dans le néo-missel. Parce que l’homme moderne ne supporte même pas qu’il puisse avoir besoin de Dieu pour remédier à ses fragilités et qu’il puisse souffrir quoi que ce soit à cause de ses péchés…
Deus, qui nos, in tantis perículis constitútos, pro humána scis fragilitáte non posse subsístere : da nobis salútem mentis et córporis ; ut ea, quæ pro peccátis nostris pátimur, te adiuvánte vincámus. Per Dóminum..
O Dieu, qui savez qu’en raison de la fragilité humaine, nous ne pourrions subsister au milieu de tant de périls, donnez-nous la santé de l’âme et du corps, afin que grâce à votre secours, nous puissions surmonter ce que nous souffrons pour nos péchés.
La "liturgie rénovée" est véritablement la liturgie d’une autre religion.
Corrigendum. En fait la collecte se trouve dans une sorte de réserve où personne n'ira la chercher, comme nombre d'oraisons qu'on ne veut plus voir mais qu'on met dans un placard juste pour pouvoir dire que ce n'est pas vrai qu'elle a été supprimée... Voir le commentaire d'Alexandre.
Commentaires
Merci cher Yves.
Cvka correspond bien aux préjugés des théologiens des années 60.
Mais curieusement notre bon.pape François ( bienveillant et ouvert au dialogue) me semble assez souvent répéter que l homme a besoin de la grâce pour être sauvé (ce qui n'est pas vraiment jésuite) et condamne vivement l'hérésie pelagienne (pourtant elle affleure dans le nouveau Missel...).
Me préparant à la messe hier matin, j'espérais un commentaire sur cette magnifique collecte. Tout vient à point pour qui sait attendre.
L'information du blog selon laquelle "la collecte elle-même ne se trouve plus nulle part dans le néo-missel" est erronée. En effet, cette collecte se trouve parmi les oraisons pour les intentions diverses, n° 48 "Pour toute détresse", formulaire C. En voici la traduction française de 2021 :
"Seigneur Dieu, tu connais la faiblesse humaine et tu sais que nous ne pouvons tenir au milieu de si grands dangers ; accorde-nous la santé de l'esprit et du corps, et, ce que nous endurons à cause de nos péchés, nous pourrons le surmonter avec ton aide."
La postcommunion, en revanche, ne se trouve plus, en effet, dans le Missel de 1970-2002.
Selon toute apparence, la collecte a été préservée ailleurs parce qu'elle parle de la santé du corps et de l'esprit ; la postcommunion supprimée parce qu'elle parle du salut de nos âmes...
La collecte et la post-communion du dimanche 29 janvier étaient les suivantes (4ème dimanche du temps ordinaire) :
Concéde nobis, Dómine Deus noster, ut te tota mente venerémur, et omnes hómines rationábili diligámus afféctu. Per Dóminum
Accorde-nous, Seigneur notre Dieu, de T'adorer de toute notre âme, et d'aimer tous les hommes d'une vraie charité. Par Jésus.
Redemptiónis nostræ múnere vegetáti, quǽsumus, Dómine, ut hoc perpétuæ salútis auxílio fides semper vera profíciat. Per Christum
Nous avons été fortifiés par le sacrement de notre rédemption, et nous t'en prions, Seigneur : que cette nourriture pour le salut éternel nous fasse progresser dans la foi véritable. Par le Christ notre Seigneur. (dans la traduction actuelle)
Cela contient la foi catholique orthodoxe reliant sainte messe et rédemption, communion et salut éternel, développement dans la foi vraie, adoration divine et charité fraternelle.