Petit extrait de son célèbre catéchisme, qui eut plus de 200 éditions dans les pays germaniques de son vivant.
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Petit extrait de son célèbre catéchisme, qui eut plus de 200 éditions dans les pays germaniques de son vivant.
Commentaires
Pas seulement (ligne 5) "pour délivrer les âmes des patriarches détenus dans les limbes".
Mais encore les âmes de tous les justes, de tous les temps, de tous les lieux, morts depuis Adam et jusqu'à l'instant de la Résurrection.
À l'instant de la Résurrection, a été annulée et cessa d'être effective, à jamais, la disposition de Gn 3, 24.
Canisius a donc contribué à la confusion enfer/enfers ! Voir comme il passe du pluriel (ce sont les limbes) au singulier, et brandit Satan plus qu'il n'est nécessaire pour les limbes.
Je préfère le passage où il désigne comme péchés mortels des péchés sociaux (ne pas payer juste salaire aux ouvriers) et non des péchés de chair, - mais il ne s'accordait pas à notre période liturgique, je le reconnais.
C'est bien le péché d'Adam qui privait les âmes des justes de la vision béatifique et les retenait dans les limbes aux marges de l'enfer. Conséquemment il n'y a aucune confusion à considérer les limbes comme une partie de l'enfer et que Satan fût responsable qu'il y eût des gens dedans.
D'ailleurs, le Credo mettant les enfers au pluriel, sauriez-vous me dire s'il serait hérétique de dire que le Christ, descendant dans le séjour des morts, a été vu aussi par les damnés, pour leur éternel jugement ? Pour que la peine du dam soit effective, il faut en effet avoir eu la vision de ce qu'on a perdu. L'avait-on, pouvait-on l'avoir, avant la rédemption ?
L'enfer est un mystère.
Oui, l'enfer est un mystère. Mais pas les enfers, justement.
Je ne critiquais pas l'usage que Canisius fait ici de Satan.
PS Le Credo latin est hélas une mauvaise traduction du Credo (grec) de Nicée, qui lui distingue bien les deux choses. (Le latin distingue mal Inferi/Infernum).
Saint Thomas n'est pas très clair sur la question. Il considère le purgatoire faisant partie des enfers. Il écrit :
"Le Christ est descendu par sa puissance dans tous les enfers ; mais par sa présence substantielle il n’est descendu que dans celui où séjournaient les justes.
Il faut répondre qu’on dit qu’une chose est quelque part de deux manières : 1° Par ses effets : le Christ est descendu de la sorte dans tous les enfers, mais d’une manière différente. Car sa descente dans l’enfer des damnés a eu pour effet de les convaincre de leur incrédulité et de leur malice ; elle a au contraire donné à ceux qui étaient dans le purgatoire l’espérance d’arriver à la gloire ; et elle a répandu la lumière de la gloire éternelle sur les saints patriarches qui n’étaient retenus dans l’enfer que par le péché originel."
La question du purgatoire me trouble ici. Le purgatoire n'est-il pas une peine de purification liée à l'impossibilité où l'on est de supporter la vision divine sans avoir été préalablement purifié ? Mais si l'on a vu Dieu et que l'on a été purifié, qu'a-t-on à faire ensuite dans les limbes ? Et quelle peine terrible, s'il faut après avoir vu Dieu et s'être purifié passer encore des siècles, voire des millénaires, privé de la vision de Dieu dans les limbes !
Si l'on s'abstrait du problème du temps, qui n'est évidemment pas un problème pour Dieu, on pourrait considérer que les âmes de tous les hommes morts avant la rédemption étaient en quelque sorte assoupies dans les limbes et que la descente du Christ aux enfers a coïncidé pour elles avec le jugement particulier. Mais je ne sais pas : c'est peut-être imprudent ou hérétique, quoique cela me semble logique.
Il est vrai que le Credo ne dit pas du Christ qu'Il est descendu "juger" les enfers.
"Oui, l'enfer est un mystère. Mais pas les enfers, justement."
Votre seconde assertion me laisse perplexe :
"On appelle mystère une vérité, tout à fait certaine, qu’il faut absolument croire pour être sauvé (parce que Dieu l’a révélée) mais qui, par sa nature même, dépasse les forces de notre intelligence."
Catéchisme de l'Abbé Laguérie.
en tout cas, LES enfers, ou plutôt le Royaume d'Hadès, ça ne dépassait pas l'intelligence des païens.. Cassandre espérait même y retrouver son vieux père et ses frères (Priam, Hector et les autres...), voir LES TROYENNEs d'Euripide.
Ce n'est pas parce que les païens avaient des intuitions parfois brillantes de Dieu (Aristote) ou d'autres mystères qu'ils cessent d'être des mystères. Nous devons considérer que le catholicisme propose de ces réalités une vision plus complète et plus juste car éclairée par la Révélation. Elles n'en sont pas moins cachées et incompréhensibles, comme notre échange en témoigne.
"Canisius a donc contribué à la confusion enfer/enfers ! Voir comme il passe du pluriel (ce sont les limbes) au singulier, et brandit Satan plus qu'il n'est nécessaire pour les limbes."
Écrit par : g marie 09h13 - mercredi 27
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Qu'est-ce qui vous prend ?
C'est à un Docteur de l'Église catholique que vous allez enseigner la distinction entre "les enfers" et "l'Enfer" ?
Ne prenez pas, chez S. Canisius, le mot "enfer" juste au sens étroit du terme, c'est-à-dire au sens de l'état de damnation éternelle. Il peut arriver, sous la plume des Pères et des Docteurs, que ceux-ci utilisent parfois le terme "enfer", au singulier, alors même qu'ils désignent, en fait, et évidemment, ce que nous appelons communément "les enfers", au pluriel, c'est-à-dire l'état des limbes, où ont été les justes depuis Adam, dans l'attente du Sauveur.
Malgré l'usage très minoritaire de ce singulier, les Pères et Docteurs entendent évidemment par là l'état des limbes, jamais celui de la perdition éternelle, qui est tout autre chose.
Au reste, même pris au sens propre, Canisius n'a pas tort : car l'état des limbes, en soi, était un état anormal, un état de non-grâce, découlant du Péché originel qui avait atteint et soumis à la mort tout le genre humain. Or ce Péché originel était bien à l'instigation du Diable. Il y a donc bien une relation entre, d'une part, cet état des limbes, privé de grâce, quoique sans dam ni souffrance __dans lequel ont été tous les justes dans l'attente de leur libération par le Christ __ et le Péché originel, d'autre part.
C'est exactement comme le cas de l'ordure nestorienne, qui sous prétexteque S. Cyrille d'Alexandrie, Père et Docteur catholique, a parfois utilisé le terme de "nature", là où il entendait évidemment par là la "substance", l'"ousie", ont osé le calomnier en le faisant passer... pour monophysite. Lui pourtant Docteur CATHOLIQUE.
En effet en son temps, vers 430, la terminologie christologique n'était pas encore définitivement fixée. Dans toute l'Église, avant les années 450, il y avait souvent un flottement terminologique entre les termes de "nature", de "prosopon", de "substance" et d'"ousie". Or S. Cyrille d'Alexandrie était justement de cette époque antérieure aux années 450. Ce n'est qu'en 451, avec le Concile œcuménique de Chalcédoine, et grâce au Tome à Flavien, du Pape S. Léon Ier le Grand, que la terminologie christologique, "technique", a enfin été clarifiée pour toujours.
Bref. Avoir le sens du contexte et l'esprit des choses.
Ne pas focaliser absurdement sur la seule lettre étroite.
"Oui, l'enfer est un mystère. Mais pas les enfers, justement.
Je ne critiquais pas l'usage que Canisius fait ici de Satan."
Écrit par : g marie
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Non, l'enfer n'est pas un mystère. C'est l'état le mieux attesté, expliqué et documente de toute l'Écriture.
Vous ne critiquiez pas Canisius... Alors que critiquiez-Vous ?
Avez-vous bien lu ce que j'ai écrit ci-dessus ?
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Au reste. Merci, Stavrolus, de vos excellentes mises au point.
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Cependant, ils faut accorder quelque chose à g marie.
Il est naturellement plus clair de restreindre le terme "Enfer" à la seule damnation éternelle.
Et bien réserver le terme "les enfers" à l'état des limbes.
Mais ne jamais prétendre prendre en défaut les Pères et les Docteurs quand, parfois et exceptionnellement, ils utilisent le mot "enfer" là où ils veulent parler __ évidemment __ des seuls limbes.
Et comme déjà dit plus haut, les limbes sont (ou étaient) un état a-normal. De non-grâce. Directement lié à la faute originelle, qui a été à l'instigation du Diable.
Outre les trois principaux mystères que sont la Trinité, l'Incarnation et la Rédemption, il y a des mystères "secondaires", si l'on ose dire, dont l'enfer fait partie. L'Abbé Laguérie définit le mystère comme une équation dont la grande inconnue est Dieu.
L'enfer est, dit-il, un mystère de souffrance et de justice, lié à la perte définitive et au refus de Dieu. Bien que l'Abbé Laguérie n'en parle pas, les autres fins dernières devant aussi être rapportées à Dieu, je ne vois pas comment on pourrait leur contester d'être des mystères, d'autant qu'elles répondent parfaitement à la définition commune qui est aussi l'étymologie du mot mystère, à savoir quelque chose de caché.
Sans doute est-ce un mystère dans le sens où, humainement parlant, et selon les perceptions de la vie terrestre ici-bas, on ne peut saisir l'indicible de la peine du Dam.
Comme, tout autant, on ne peut saisir, tant qu'on est en cette vie-ci, l'indicible de la Vision béatifique (cf. 1 Co 2, 9).
Et que dire, quand tout cela sera vécu dans la chair même, ressuscitée et devenue incorruptible pour l'éternité, après le Jugement dernier.