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Jeudi de la première semaine de carême

℟. Tribulárer, si nescírem misericórdias tuas, Dómine: tu dixísti, Nolo mortem peccatóris, sed ut magis convertátur et vivat: * Qui Chananǽam et publicánum vocásti ad pœniténtiam.
℣. Secundum multitúdinem dolórum meórum in corde meo, consolatiónes tuæ lætificavérunt ánimam meam.
℟. Qui Chananǽam et publicánum vocásti ad pœniténtiam.

Je serais dans la tribulation, Seigneur, si je ne connaissais vos miséricordes ; mais c’est vous qui avez dit : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ezéchiel 33,11). C’est vous qui avez appelé la Cananéenne et le publicain à la pénitence. Selon la multitude de mes douleurs dans mon cœur, vos consolations ont réjoui mon âme (psaume 33). C’est vous qui avez appelé la Cananéenne et le publicain à la pénitence.

Tel est le premier répons des matines, qui fait écho à l’évangile du jour. A priori on ne voit pas en quoi Jésus a appelé la Cananéenne à la pénitence, ni donc le parallèle avec le publicain. Dom Pius Parsch explique :

La Chananéenne est une figure favorite de la liturgie ; l’Église en a fait le type des pénitents. Que nous prêche-t-elle ? La persévérance dans la prière et la pénitence humble. Elle ne se décourage pas, même quand le Seigneur ne la regarde pas et ne daigne pas lui adresser la parole. Cette persévérance est déjà une grande preuve d’humilité. Comment reçoit-elle l’humiliation ? Le Seigneur la compare aux chiens. Elle accepte la comparaison et en fait un motif de sa prière : Oui, je suis un petit chien et je me contente des miettes qui tombent de la table des enfants. Elle a supporté victorieusement l’épreuve : celui qui s’abaisse sera élevé. Pénitence humble. Par là, nous atteignons la racine de tout notre malheur ; nous combattons notre susceptibilité, notre amour de l’honneur, notre orgueil.

Le répons est « probablement traduit du grec », dit le cardinal Schuster. De fait il fait penser à un tropaire byzantin. Je n’ai pas trouvé lequel, mais on peut remarquer deux choses. D’une part, dans le calendrier byzantin, quand Pâques tombe après le 14 avril, comme cette année, l’évangile de la Cananéenne est chanté le dimanche avant le dimanche du pharisien et du publicain (qui est le premier de la préparation au carême). D’autre part, la Cananéenne et le publicain se trouvent ensemble dans des tropaires, mais avec d’autres figures de personnes guéries physiquement ou spirituellement par Jésus. On les trouve à côte dans une prière avant la communion de saint Jean Damascène :

Je me tiens devant les portes de ton sanctuaire et les pensées qui me combattent ne me quittent pas. Mais, ô Christ notre Dieu, toi qui as justifié le publicain, qui as pris en pitié la Cananéenne et qui as ouvert au larron les portes du paradis, ouvre-moi les entrailles de ton amour des hommes et tandis que je m’approche de toi et que je te touche, accueille-moi comme la pécheresse et l’hémorroïsse ; l’une, ayant touché le bord de ton vêtement, reçut immédiatement la guérison, et l’autre, ayant saisi tes pieds sacrés, obtint la rémission de ses péchés. Et moi, misérable, j’ose recevoir ton corps tout entier. Ne me consume pas mais accueille-moi comme ces deux femmes, illumine les sens de mon âme et brûle la souillure de mes péchés, par les prières de celle qui t’a enfanté sans semence et des puissances célestes, car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

« De ce thème oriental, Rome a su tirer une magnifique mélodie responsoriale », dit aussi le cardinal Schuster :

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