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Saint Silvestre

En 1890, Léon XIII étendait à toute l’Eglise latine la fête de saint Silvestre, fondateur de la branche « silvestrine » des bénédictins, le 26 novembre. (Sur saint Silvestre voir ici et .) L’abbé Silvestre prenait ainsi le pas sur saint Pierre évêque d’Alexandrie, martyr en 311.

Dans le martyrologe de ce jour il y a aussi le pape saint Sirice, le successeur de saint Damase. Il n’a pas de fête au calendrier. Pourtant il a eu une action importante contre plusieurs hérésies, il est l’auteur de la première décrétale certainement authentique, et il construisit et consacra la première basilique Saint-Paul de Rome. En ces jours où un archevêque de Paris ose prétendre que c’est Grégoire VII qui imposa le célibat aux prêtres, on soulignera que le premier canon du concile convoqué par saint Sirice en 386 rappelle l’obligation de chasteté des clercs.

A la fin du martyrologe on lit : A Hadrianopolis, en Paphlagonie, saint Stylien Anachorète, célèbre par ses miracles. En Arménie, saint Nicon, moine.

Ces deux saints sont ceux qui sont fêtés ce jour dans le calendrier byzantin. Saint Stylien s’appelait en fait Alypius, comme le grand ami de saint Augustin, mais Alypius « le Kionite ». A savoir celui qui vit sur une colonne. Car kion est l’autre mot grec pour dire colonne, pour changer de « stylos » qui nous a donné plusieurs saints « stylites ». Mais dans le martyrologe romain le Kionite est devenu « Stylien » et c’est même devenu son nom… On dit que Alypius vécut pendant 53 ans sur sa colonne, dont les 13 dernières années paralysé, couché sur le même côté. Il serait mort en 640 à l’âge de 118 ans.

Quant à saint Nicon, on l’appelle « le Métanoïté », parce qu’il allait partout en criant « Métanoïté !» : repentez-vous. Il finit par se fixer à Lacédémone (Sparte) où il construisit une église et il y vécut jusqu’à sa mort en 998. Il est le saint patron de Sparte.

Saint Nicon, fresque de l’église Saint-Pierre de Gardenitsa de Mani (au sud de Sparte) :

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Commentaires

  • Farouche, le gars...
    Les ascètes fracassants des Indes et autres gymnosophistes vertigineux sont largement enfoncés

  • Mais quelle corvée pour ceux qui ont dû monter l'abreuver et nourrir les dernières années !
    En tout cas il nous oblige à rafraîchir nos restes de grec ancien : kiôn pour colonne est déjà dans l'Odyssée, et Hippocrate s'en sert pour désigner une varice...

  • "pour désigner une varice..."
    Ah ? Jusqu'à quel point l'enseignement bimillénaire de la très sainte Eglise catholique nous autorise-t-il à réprimer un sourire s'agissant de ces saints qui ont pulvérisé des records de longévité installés au sommet d'une colonne ? Je vais m'abstenir de plaisanteries oiseuses sur les indices quotidiens d'une bonne santé, m'enfin pour manger, boire, dormir, sans parler d'autres besoins plus triviaux...
    118 ans ? On ne peut pas dire que Notre Seigneur lui ait fait cadeau d'une longue vie...

  • c'est vrai que 118 années comparées aux 969 de Mathusalem....
    Pour les besoins triviaux bien que vitaux, les colonnes étaient souvent percées d'un trou central de haut en bas. Et si la colonne fait un mètre de haut, il n'y a pas de problème de ravitaillement.

  • Et je ne plaisante qu'à moitié
    https://www.alamyimages.fr/photo-image-les-futs-de-colonne-a-l-antique-olympie-peloponnese-grece-23478514.html

  • Je me souviens vaguement d'une émission d'Arte consacrée à la restauration de l'Acropole. Les tambours des colonnes étaient percés sur le dessus et sur le dessous d'un trou de quelques centimètres dans lequel on insérait une pièce de métal qui permettait d'assurer la position et la stabilité du tambour et de l'ensemble du fût.
    Ces trous, qui n'ont rien de standardisés, étaient (sont ?) très utiles aux archéologues pour recomposer le puzzle de plusieurs centaines de pièces que constituent les colonnes doriques du Parthénon. Ce sommet de l'architecture occidentale a été, comme on le sait, placé un certain temps sous la protection éclairée des musulmans qui transformeraient les joyaux de la couronne en résidus de décharge municipale et feront sans doute un jour du Louvre une pissotière.
    C'est vrai que Macron n'est pas mal non plus dans le genre.

  • "En 1890, Léon XIII étendait à toute l’Eglise latine la fête de saint Silvestre (...). [Ce dernier] remplaçait au calendrier liturgique saint Léonard de Port-Maurice, dont la fête n’existait que depuis 1869."

    Cette dernière affirmation me laisse perplexe : j'ai un bréviaire romain de 1876, et le 26 novembre, on y fêtait seulement saint Pierre d'Alexandrie. D'autre part, d'après Pierre Jounel, meilleur historien de la Liturgie que son réformateur, Pie IX n'a introduit au Calendrier romain qu'une fête en 1869, celle de saint Paul de la Croix, le 28 avril (cf. Le renouveau du culte des Saints dans la liturgie romaine [CLV 1986], ch. II : L'évolution du calendrier romain de Grégoire XIII à Jean XXIII, p. 28.)

    D'où donc tenez-vous cela ?

  • Ben alors ça sert à quoi que j'aie acheté un bréviaire d'avant saint Pie X pour ce genre de choses ? Ce n'est pas le bon? Pourtant il s'appelle "Breviarium romanum ex decreto ss. concilii Tridentini restitutum (...) et Leonis XIII auctoritate recognitum", et il a été édité par Desclée, Lefebvre et soc. Pont. Edit." en 1897. Et en plus il est très beau, relié peau, avec tranche dorée et tout, quasiment neuf, et pas cher (chez Brunet évidemment). Et au 26 novembre il donne l'office de saint Léonard de Port-Maurice avec mémoire de saint Pierre d'Alexandrie.

    Ah ça y est. En le refeuilletant, je m'aperçois que j'étais dans les fêtes "aliquibus locis"... Tout s'explique, et de toute façon vous avez toujours raison, ce qui est un brin énervant. Donc merci, je corrige.

  • Un bréviaire d'avant 1900 en parfait état ? Cela fait rougir d'envie l'utilisateur du bréviaire tridentin que je suis : j'en ai plusieurs, mais dans le mieux conservé, les pages sont comme gaufrées et plus très souples... Veinard !

    La partie des 'Pro aliquibus locis' est intéressante. S'y trouvent quelques fêtes intéressantes, comme le Mariage de la Sainte Vierge, son "Expectation", ou d'autres qui seront insérées plus tard au calendrier romain : saints Gabriel et Raphaël, sainte Famille (avec d'autres leçons au II° nocturne), etc.

  • C'est seulement que personne ne s'en est jamais servi. Comme nombre de livres qu'on trouve chez Brunet, qui sont d'occasion mais que personne n'a jamais lus, comme on en a la preuve avec ceux qui ne sont pas coupés. Ma première surprise avait été le maître livre du P. Lebrun sur la messe, avec le tampon d'un séminaire, mais qu'aucun séminariste n'avait donc lu (ce qui en dit long sur la destruction de la liturgie)... Le dernier exemple en date est un recueil d'articles de Christine Mohrmann sur le latin des chrétiens, paru en 1958, une référence absolue, et c'est passionnant, et c'est cité en notes dans les éditions scientifiques des pères de l'Eglise, mais il n'était pas coupé...

  • En 1912, lorsque le psautier de Pie X est entré en vigueur, et en 1913, date d'une réforme conséquente du sanctoral, il devait rester des stocks de bréviaires antérieurs difficiles à l'emploi (il fallait jongler avec le psautier édité en un petit livre, comme en 1946...). Et comme il y avait alors beaucoup plus de prêtres qu'aujourd'hui, on en a imprimé de nouveaux.

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