Aujourd’hui c’est la fête de saint Calixte Ier (le vrai pape de la miséricorde). Mais dans le martyrologe de ce jour la plus longue notice, l’une des plus longues du martyrologe romain, est consacrée à un personnage étonnant, saint Just de Lyon :
Lugdúni, in Gállia, sancti Justi, Epíscopi et Confessóris, miræ sanctitátis et prophétici spíritus viri; qui, Episcopátu demísso, in erémum Ægypti, una cum Lectóre suo Viatóre, secéssit, ibíque, cum áliquot annos próximam Angelis egísset vitam, et dignus suórum labórum finis advenísset, corónam justítiæ perceptúrus migrávit ad Dóminum. Ipsíus sanctum corpus, una cum óssibus beáti Viatóris, qui ejúsdem Epíscopi fúerat miníster, Lugdúnum póstea quarto Nonas Septémbris delátum fuit.
A Lyon, en Gaule, saint Just, évêque et confesseur, homme d'une admirable sainteté et doué du don de prophétie. Renonçant à son évêché, il se retira dans un désert de l'Egypte, avec Viateur, son lecteur, et, après y avoir mené pendant quelques années une vie presque semblable à celle des anges, il y trouva l'heureux terme de ses travaux, et s'en alla vers le Seigneur pour recevoir de lui la couronne de justice. Son saint corps, avec les ossements du bienheureux Viateur, son ministre, fut plus tard rapporté à Lyon, le 2 septembre.
Saint Just était né à Tournon, où son père était gouverneur de la province appelée aujourd’hui Vivarais. Il étudia auprès de saint Paschase évêque de Vienne, et il se fit remarquer par sa science et sa piété, au point que vers 350, alors qu’il était encore très jeune, il fut élu archevêque de Lyon. En 381 il fut l’un des trois évêques de Gaule députés au concile d’Aquilée. Ce concile avait été demandé par deux évêques ariens qui avaient les faveurs de la femme de l’empereur. Le concile fut ouvert par saint Ambroise, qui demanda à Just de s’exprimer. Celui-ci demanda que les deux évêques soient destitués comme blasphémateurs, ce qui fut fait. Just revint à Lyon comme champion de la vraie doctrine.
Peu après, un homme dans un accès de démence tue plusieurs personnes dans la rue. Puis il se réfugie dans une église. La foule menace de briser les portes si l’évêque ne le fait pas sortir. Just refuse qu’on viole le lieu saint. Un magistrat, pour apaiser la foule, dit à Just qu’il va emmener l’individu en prison puis qu’il le ramènera dès que les gens se seront calmés. L’évêque acquiesce, mais dès que le meurtrier est sorti la foule le lynche.
Considérant qu’il est responsable de la mort de cet homme et donc indigne de l’épiscopat, Just quitte son évêché et se retire dans sa maison natale. Personne ne peut le faire revenir sur sa décision. Et une nuit il s’en va, avec un lecteur nommé Viator. Ils vont à Marseille et s’embarquent pour l’Egypte. Là ils vont devenir des moines anonymes du célèbre désert de Scété. Un jour arrive un Lyonnais qui le reconnaît, se prosterne devant lui et lui demande sa bénédiction. Stupéfaction des moines, qui apprennent que l’homme qui s’est soumis à toutes les servitudes monastiques et aux austérités du désert est le métropolite de Lyon. Just leur demande de se conduire avec lui comme avant. Quelques années plus tard, le troisième successeur de Just à Lyon décide d’aller voir son étonnant prédécesseur. « Sois le bienvenu, la fin de ma vie approche et Dieu t'a envoyé pour me rendre les devoirs de la sépulture », lui dit Just. De fait il meurt quelques jours plus tard, le 2 septembre 390. C’est à cette date qu’il est fêté à Lyon, notamment à la collégiale… Saint-Just, qui est l’église de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre.
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