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Saints Denis, Rustique et Eleuthère

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Graduel de l'abbaye de Saint-Denis, XIe siècle. Ce sont tous les chants de la messe d’alors. L’introït est celui de la première messe du commun de plusieurs martyrs (la messe actuelle est la deuxième du commun). On remarque que n’y figure pas l’incipit (« Intret », parce que chanté par un soliste, sans doute), et que seule la première phrase est donnée : (Intret) in conspectu tuo , Domine, gemitus compeditorum, à savoir le tiers de l’antienne, avant l’indication du verset de psaume : Deus, venerunt gentes. Il y a ensuite le début du graduel Gloriosus, avec le début du verset Dextera tua, Domine, puis l’Alléluia dont le verset est Justi epulentur donné en entier (actuellement c’est celui de la deuxième messe du commun), l’offertoire Mirabilis Deus, la communion Posuerunt mortalia qui n’est actuellement celle d’aucun commun mais est notamment celle de la messe des saints Côme et Damien le 27 septembre. Comme pour les autres pièces en dehors de l’Alléluia, il n’en est donné que la première ligne.

Je suis toujours abasourdi que des sauvages théoriquement spécialistes des manuscrits mettent (ou laissent mettre) d’horribles tampons rouges baveux sur des chefs-d’œuvre…

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Commentaires

  • Il faisait du zèle le gars, il en a mis deux (des tampons)

  • Zut il manque une petite auréole rouge sur Rustique.

  • https://gfycat.com/fr/densemetallicblackwidowspider

  • Il s'agit d'un cachet de la Bibliothèque Mazarine. Je cherche désespérément à quelle époque ce genre d'attentat sur un parchemin du XIe siècle a pu être commis ! Je suppose que ça date au moins de la IIIe République.
    Aujourd'hui, on ne foutrait en aucun cas des tampons : on déboulonne ou on incendie !

  • Ça me fait penser à la tradition chinoise, où le possesseur d'une peinture y appose son sceau. Les œuvres qui sont passées de mains en mains sont marquées des sceaux successifs, autant de marques rouges en caractère sigillaires (de petites œuvres d'art en elles-mêmes), qui viennent ponctuer l’œuvre principale.
    Le placement, par lui-même, est un art subtil, même s'il ne se compare pas à celui qui a donné lieu à l’œuvre elle-même. Trouver où placer son sceau n'est pas une mince affaire : il ne faut pas dénaturer l’œuvre principale, mais ne pas évacuer la présence du sceau, par exemple en tamponnant le dos de l’œuvre au lieu de son espace esthétique. La perception de l’œuvre originale doit rester possible au-delà des marques tamponnées, mais la réalité de l’œuvre ne doit pas faire l'impasse sur ces marques du temps. Le propriétaire met en jeu sa réputation de bon goût, son fin sens artistique, à la fois en ayant acquis l’œuvre, et dans la manière qu'il l'aura marquée.
    Le point est qu'une œuvre est indissociable de son histoire. Il ne viendrait jamais à l'idée des amateurs d'art chinois de prétendre "restaurer" l’œuvre originale en effaçant les sceaux : l’histoire aussi doit être respectée.
    C'est la même tension que l'on retrouve ici ; le tampon n'est évidemment pas digne d'entourer la tête du saint d'une auréole défigurante, il est à peine digne de saisir le pan de son manteau (Mt 9:20).

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