Per féminam mors, per féminam vita: per Hevam intéritus, per Maríam salus. Illa, corrúpta, secúta est seductórem: hæc, intégra, péperit Salvatórem. Illa póculum a serpénte propinátum libénter accépit, et viro trádidit, ex quo simul mereréntur occídi: hæc, grátia cælésti désuper infúsa, vitam prótulit, per quam caro mórtua possit resuscitári. Quis est qui hæc operátus est, nisi Vírginis Fílius et vírginum Sponsus, qui áttulit Matri fecunditátem, sed non ábstulit integritátem ?
Par une femme, la mort, par une femme, la vie. Par Ève, la perdition, par Marie, le salut. Corrompue, celle-là se mit à la suite du séducteur, intacte, celle-ci engendra le Sauveur. Volontiers, celle-là reçut la coupe présentée par le serpent, elle en offrit à l’homme : ainsi tous deux méritèrent ensemble de mourir. Celle-ci, toute pénétrée de la grâce céleste répandue d’en haut, apporta la vie par laquelle la chair morte peut ressusciter. Qui est-il celui qui accomplit cette œuvre ? Ce ne peut être que le Fils de la Vierge et l’Époux des vierges. A sa mère, il donna la fécondité, mais sans lui enlever l’intégrité.
Ce texte est extrait d’un sermon aux catéchumènes sur le Symbole, qui était autrefois attribué à saint Augustin et qui est aujourd’hui attribué à saint Quodvultdeus, évêque de Carthage dans les années 430. (Comme ces quelques lignes le montrent, Quodvultdeus connaissait bien saint Augustin, qui venait prêcher à Carthage quand il était jeune. Et alors qu’il était diacre il avait demandé à l’évêque d’Hippone un texte sur les différentes hérésies : c’est le De Haeresibus ad Quodvultdeum.)