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2e dimanche après Pâques

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(Graduel de Johannes von Johannes von Valkenburg, 1299, Cologne)

L’antienne d’offertoire

Deus, Deus meus, ad te de luce vígilo : et in nómine tuo levábo manus meas, allelúia.

O Dieu, mon Dieu, je veille aspirant à vous dès l’aurore et je lève mes mains en votre nom, alléluia.

Solesmes, 1959 :

Le Christ est le berger et l'évêque de nos âmes, comme l'appelle l'épître de cette messe. Il veille fidèlement sur ses brebis, sans jamais se reposer, sans jamais sommeiller. Il convient donc que ma première pensée éveillée soit dirigée vers Lui, que mon cœur se tourne vers Lui dès les premières lueurs de l'aube (de luce). D'autant plus qu'en ce matin, Il désire à nouveau être entièrement à moi, et veut me faire participer à sa vie divine dans le banquet eucharistique. De même qu'à l'Offertoire le prêtre lève les mains avec les dons sacrificiels du pain et du vin, de même je lèverai les mains et je m'offrirai en oblation, en chantant mon Alléluia dans la joie de l'Esprit Saint et en me confiant à la toute-puissance de sa grâce (in nomine tuo). Dans les temps anciens, ces sentiments étaient exprimés par ces versets : « Je me présente devant toi, pour voir ta puissance et ta gloire. Tu as été mon aide. Et je me réjouis sous le couvert de tes ailes. »* A l'Offertoire, le divin Rédempteur prie son Père céleste et proteste de sa disponibilité à être sacrifié. Il devient ici et maintenant l'Agneau qui est offert pour nous sur l'autel.

Dans la première phrase, tranquille, luce est le seul mot qui prend un peu plus d'importance. Peut-être est-ce pour nous rappeler l'éclat soudain de la lumière ? La séquence tonale sur la deuxième syllabe est entendue à différents moments : dans le Vidi aquam, où il est question d'eau qui coule avec aqua ista ; dans l'offertoire Inveni David, où il est question d'huile qui coule avec les mots oleo sancto. Presque toutes les pièces du mode 2 ferment la première phrase sur do. Mais ici les secondes, sans pressus, n'ont pas cette forte puissance modulatoire que nous trouvons, par exemple, dans l'introït Mihi autem pour les Apôtres. Dans sa première moitié, la deuxième phrase est un peu plus vivante, se plaçant immédiatement sur la dominante et prenant une mélodie plus ornée avec in nomine tuo, sur laquelle est placée une quarte en antithèse de celle de la première phrase. La deuxième partie revient au style pastoral simple de la première phrase, sentiment renforcé par la tierce mineure ré-fa, combinaison habituelle de la dominante et de la tonique dans les pièces en mode 2.

Dom Johner

* Les versets étaient, soigneusement découpés du même psaume 62 :

1. Sitivit in te anima mea, quam multipliciter et caro mea, ut viderem virtutem tuam et gloriam tuam.

Mon âme a soif de vous ; comme encore et encore aussi ma chair, pour que je contemple votre puissance et votre gloire.

2. In matutinis, Domine, meditabor in te. Quia factus es adjutor meus et in velamento alarum tuarum exsultabo.

Aux matines, Seigneur, je méditerai sur vous. Car vous vous êtes fait mon secours, et sous le couvert de vos ailes je tressaillirai d’allégresse.

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