Il paraît que la jeune noire Amanda Gorman avait bouleversé la planète en disant un de ses poèmes lors de l’investiture de Jo Bidon. Par conséquent son poème est traduit dans le monde entier. Aux Pays-Bas il devait l’être par Marieke Rijeneveld, une jeune femme qui a remporté l’an dernier un prix international pour un roman.
Mais cela a suscité un tollé. Parce que Marieke Rijeneveld est blanche.
Pourtant elle avait l’accord de « l’équipe » d’Amanda Gorman (je ne savais pas que les poètes avaient désormais des « équipes » derrière eux). Mais la polémique a été trop forte : Marieke Rijeneveld a jeté l’éponge.
Il convient d’ajouter que Marieke Rijeneveld n’est pas seulement blanche (et blonde), elle se dit « non binaire ». Elle s’est donnée un deuxième prénom : Lucas, et on doit l’appeler par le pronom « iel ». Les magazines bien-pensants la qualifient donc d’« écrivain·e ».
Dans notre monde de détraqués, c’est pourtant très bien d’être « non binaire » : c’est montrer qu’on fait partie, de façon relativement originale, de la communauté LGBTQI+ (etc.), qu’on est concrètement un adepte de l’idéologie du genre. Mais là c’est dirimant. Parce que Amanda Gorman est une femme du genre féminin. Et qu’elle ne peut donc être traduite que par une femme du genre féminin.
Qu’on se rassure, nous n’avons pas ce problème pour la version française du poème. Elle a été réalisée par une noire (gabono-belge) qui dit être une femme.
(On remarque au passage que tout cela est strictement à sens unique. De même qu’au cinéma un personnage noir ne peut plus être interprété que par un noir mais qu’un noir peut interpréter un personnage blanc, même quand c’est un personnage historique ou légendaire manifestement blanc, de même une traductrice noire peut évidemment traduire un auteur blanc…)
Commentaires
L antiracisme officiel tourne au racisme contraire !