Chaque année je me demande par quelle aberration fut supprimée, en 1955, la vigile de l’Epiphanie. Dans la liturgie byzantine, l’« avant-fête des Lumières » (proeortia ton Photon) commence dès le 2 janvier, et le 5 est la « paramonie », vigile solennelle avec jeûne rigoureux, comme les veilles de Noël et de la Dormition, et divine liturgie de saint Basile.
Voici le tropaire et le kondakion de l’avant-fête (on rappellera que l’Epiphanie byzantine célèbre uniquement le baptême du Christ), chantés dimanche par papàs Gjergji Caruso, curé de la paroisse grecque-catholique de Mezzojuso, en Sicile.
Ἑτοιμάζου Ζαβουλών, καὶ εὐτρεπίζου Νεφθαλείμ. Ἰορδάνη ποταμέ, στῆθι ὑπόδεξαι σκιρτῶν, τοῦ βαπτισθῆναι ἐρχόμενον τὸν Δεσπότην. Ἀγάλλου ὁ Ἀδὰμ σὺν τῇ Προμήτορι, μὴ κρύπτετε ἑαυτούς, ὡς ἐν Παραδείσῳ τὸ πρίν· καὶ γὰρ γυμνοὺς ἰδὼν ὑμᾶς ἐπέφανεν, ἵνα ἐνδύσῃ τὴν πρώτην στολήν, Χριστὸς ἐφάνη, τὴν πᾶσαν κτίσιν, θέλων ἀνακαινίσαι.
Prépare-toi, Zabulon, pare-toi, Nephtali ; fleuve du Jourdain, arrête-toi, accueille avec allégresse le Maître qui vient se faire baptiser. Exulte, Adam, avec la Première-Mère, ne vous cachez plus comme jadis au Paradis ; car, vous voyant nus, il s’est manifesté pour vous revêtir de l’habit originel. Le Christ s’est manifesté, voulant renouveler l’entière création.
Ἐν τοῖς ῥείθροις σήμερον τοῦ Ἰορδάνου, γεγονὼς ὁ Κύριος, τῷ Ἰωάννῃ ἐκβοᾷ· Μὴ δειλιάσῃς βαπτίσαι με· σῶσαι γὰρ ἥκω, Ἀδὰμ τὸν πρωτοπλαστον.
Descendu aujourd’hui dans les flots du Jourdain, le Seigneur dit à Jean : Ne crains pas de me baptiser, car je suis venu sauver Adam le premier-façonné.