Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Arzoo Raja est "libre"

Coup de théâtre au Pakistan dans l’affaire de la jeune Arzoo Raja, 13 ans, enlevée par un musulman de 44 ans, aussitôt « convertie » à l’islam et « mariée ». La Haute Cour de Karachi a émis hier un jugement exactement contraire à celui qu’elle avait émis le 27 octobre… Elle avait donné raison au musulman, et voici qu’elle l’arrête…

Arzoo Raja avait été enlevée le 13 octobre. Comme tant d’autres jeunes filles chrétiennes ou hindoues, elle s’était immédiatement « convertie » à l’islam et s’était « mariée » avec son ravisseur.

En l’occurrence, puisque la famille de Arzoo portait plainte, le « marié » avait fourni aussitôt à la Haute Cour un « affidavit » signé de l’adolescente certifiant qu’elle avait 18 ans et qu’elle s’était convertie et mariée de son plein gré. Le musulman avait même fourni une vidéo où la jeune fille le disait de vive voix. Le 27 octobre, après une audience où les parents de Arzoo, empêchés d’entrer, ne purent qu’entendre leur fille pleurer et appeler sa mère, la Haute Cour concluait que la jeune fille avait longuement réfléchi et que c’est en toute connaissance de cause qu’elle s’était convertie et mariée. Peu importe son âge, puisque si la loi civile interdit de se marier avant 18 ans, la charia le permet à 13 ans…

Il se trouve que le cas de Arzoo, emblématique, a fait le tour du monde et a suscité une énorme campagne au Pakistan. Le cardinal Couts, archevêque de Karachi, s’est personnellement impliqué, ainsi que Bilawal Bhutto Zardari, président du parti populaire, fils de Benazir Bhutto et du président Zardari. Le gouvernement du Sindh est lui-même monté au créneau contre ce jugement qui bafouait la loi civile, et la Haute Cour du Sindh a donc décidé hier de libérer la jeune fille et d’arrêter le ravisseur… Rejetant toute la responsabilité du premier jugement sur les enquêteurs qui n’avaient pas fait leur travail…

Hélas, comme c’est toujours le cas, Arzoo Raja est loin d’être vraiment libre. Elle se trouve… au commissariat et sera « envoyée dans un foyer refuge pour sa protection ».

Les commentaires sont fermés.