Exspéctans exspectávi Dóminum, et respéxit me : et exaudívit deprecatiónem meam : et immísit in os meum cánticum novum, hymnum Deo nostro.
Attendant j’ai attendu le Seigneur, et il a jeté un regard vers moi ; il a exaucé ma supplication. Il a mis sur mes lèvres un cantique nouveau, un hymne à notre Dieu.
L’antienne d’offertoire de ce dimanche est cataloguée comme du 5e mode parce qu’elle se termine sur un fa, mais en réalité elle est presque entièrement du 2e mode, et de façon très claire, puisque la mélodie est ancrée sur la dominante et sur la tonique une tierce mineure plus bas. Elle est seulement transposée du ré au la à cause de la finale en 5e mode. Si la partition était écrite comme doit être écrit le 2e mode, la mélodie se terminerait par un si bémol. Ce qui correspond bien à l’étrangeté de la finale : on plonge dans un autre mode, pour une grande révérence à Dieu, à notre Dieu, qui m’a regardé, a exaucé ma prière, et a envoyé un chant nouveau dans ma bouche… Chant nouveau ? On change de mode…
Au moyen âge cette antienne était accompagnée de longs versets. On les trouvera ici. Ces versets sont principalement en 2e mode, mais oscillent entre le 2e et le 5e. Le deuxième verset paraît vouloir s’installer en 5e mode, mais à ce moment-là la mélodie bondit jusqu’au sol supérieur pour souligner le mot ecclesia et se termine en 2e mode…