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Le poisson et le serpent

Dans l’évangile selon saint Matthieu, Jésus dit : « Quel est l’homme d’entre vous qui, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre, et s’il lui demande du poisson, lui donnera-t-il un serpent ? »

Si l’on s’intéresse au symbolisme, on comprend que le poisson est le Christ et que le serpent est le diable, donc évidemment aucun père ne donnera à son fils le diable au lieu du Christ.

Toutefois l’image est étrange. On ne voit pas pourquoi un père irait tenter de trouver un serpent (ce n’est pas évident, même en Palestine) et chercherait à l’attraper (ce qui est encore moins évident), alors que le poisson et si bon marché à la poissonnerie Barjona ou chez Zébédée et fils.

Pourquoi diable, c’est le cas de le dire, un père donnerait à son fils un serpent (plutôt qu’une baffe, par exemple) ?

Voici un indice que l’évangile de saint Matthieu, l’évangile « hébreu », qu’on dit être une traduction de l’hébreu, est un évangile grec, rapportant des propos de Jésus en grec.

Car les mots poisson et serpent en grec sont des mots qui riment : ikhtine et ophine.

Comme pain et pierre : artone, lithone.

Le procédé des mots qui s’appellent l’un l’autre pour rythmer des phrases à retenir est certes sémitique. Mais les mots sont grecs.

(A condition évidemment de ne pas prononcer selon la fausse prononciation érasmienne qui fait perdre les rimes. Car elle ne rime à rien…)

Commentaires

  • Il y a aussi des serpents aquatiques dans le lac de Tibériade. Et les pierres des tombes de bédouins dans le désert du Néguev ont la forme et la couleur de gros pains plats et ovales. C'est aussi le sens de la première tentation du Christ. Quant à l’œuf et au scorpion chez saint Luc, on se perd en conjectures, même si l’œuf est un symbole de vie.
    Mais le Christ peut aussi être pierre : "Si la pierre tombe sur l’œuf, malheur à l’œuf ; si l’œuf tombe sur la pierre, malheur à l’œuf", écrivait Lao Tseu, plaisamment cité par Philippe Sollers. Une phrase qu'on retrouve, sous une forme légèrement différente, dans la bouche de Notre Seigneur.

  • Passionnant!

  • Monsieur Daoudal un lien s'il vous plaît vers une synthèse sur la prononciation véritable du grec, non erasmienne donc, pour mieux comprendre votre article ?
    Merci d'avance !

  • de quelle "prononciation véritable" du grec parlez-vous ?
    en quelques millénaires, celle-ci a beaucoup évolué, comme celle de toutes les langues d'ailleurs

  • Je ne vous trouve pas très traditionnel dans cette affirmation de l helenisme du premier Évangile

  • Votre orthographe et votre ponctuation le sont-elles davantage ?

  • Non

  • y avait-il une ponctuation en grec ancien ?

  • Oui.

  • en quoi consistait cette ponctuation, qui a du beaucoup évoluer pendant les quelques millénaires où nous connaissons le grec, et qui n'était pas forcément la même dans toutes les cités, qui n'avaient même pas toutes le même alphabet, ni même le même dialecte

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