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Le Cœur immaculé de Marie

Le propre de la « Congrégation de France » de l’ordre bénédictin publié par Solesmes en 1925 avait au 9 juillet une fête du Cœur très pur de la Bienheureuse Vierge Marie. Au deuxième nocturne des matines la lecture était celle de cet extrait du sermon de saint Bernardin de Sienne sur la Visitation (qui est abrégé dans la fête actuelle) :

Quel mortel, s’il ne s’appuie sur la Parole divine, osera célébrer peu ou prou, de ses lèvres non circoncises ou même souillées, cette véritable Mère de Dieu et des hommes, que Dieu le Père, avant tous les siècles, a prédestinée à rester perpétuellement vierge, que le Fils a choisie pour sa très digne Mère, en qui le Saint-Esprit a préparé le séjour de toute grâce ?

Par quelles paroles le pauvre homme que je suis osera-t-il exalter les sentiments si profonds conçus par ce Cœur Très Pur et exprimés par cette bouche Très Sainte, alors que la langue de tous les Anges en est incapable ? Car le Seigneur a dit : « L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor du cœur » ; et cette parole aussi peut-être un trésor.

Peut-on concevoir, parmi les simples hommes, quelqu’un de meilleur que celle-là, qui mérita de devenir la Mère de Dieu, qui pendant neuf mois a abrité Dieu lui-même dans son cœur et dans ses entrailles ? Quel trésor est meilleur que cet Amour divin lui-même, dont le Cœur de la Vierge était l’ardente fournaise ? De ce Cœur donc, comme de la fournaise du feu divin, la bienheureuse Vierge a tiré de bonnes paroles, c’est-à-dire les paroles d’une très ardente charité. De même que d’un vase plein d’un vin souverain et excellent ne peut sortir que du très bon vin ; ou comme d’une fournaise très ardente ne peut sortir qu’un feu brûlant ; ainsi, de la Mère du Christ n’a pu sortir qu’une parole d’amour et de zèle souverains et souverainement divins.

C’est le fait d’une maîtresse et d’une dame sage que de proférer des paroles peu nombreuses, mais solides et pleines de sens. Ainsi nous trouvons dans l’Évangile, à sept reprises, sept paroles seulement, d’une sagesse et d’une force étonnantes, prononcées par la Très Bénie Mère du Christ : il est ainsi montré mystiquement qu’elle fut pleine de la grâce septiforme.

Avec l'ange, elle n'a pris la parole que deux fois :

- Comment cela se pourra-t-il faire puisque je ne connais pas d'homme ? (Luc I 34)

- Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole ! (Luc I 38).

Avec Elisabeth deux fois aussi, d'abord pour la saluer (Luc I 40), ensuite pour louer Dieu, lorsqu'elle dit :

- Mon âme magnifie le Seigneur (Luc I 46).

Avec son Fils deux fois encore. La première dans le temple :

- Mon Fils pourquoi nous as-tu fait cela ? (Luc II 48).

La seconde, aux noces :

- Ils n'ont pas de vin (Jean II 3).

Aux serviteurs une fois seulement :

- Faire tout ce qu'il vous dira (Jean II 5).

Et dans tous les cas, elle a fort peu parlé. Mais elle s’est dilatée davantage dans la louange de Dieu et dans l’action de grâces, lorsqu’elle a dit : « Mon âme magnifie le Seigneur… ». Là, ce n’est pas avec l’homme, mais avec Dieu qu’elle a parlé.

Ces sept paroles, elle les a prononcées selon les sept progrès et actions de l’amour, en observant une progression et un ordre admirable : ce sont là comme sept flammes de la fournaise de son cœur. L'âme aimante, qui les considère et les rumine, s'écrie avec le prophète : Combien douces à mon palais (c'est-à-dire toute mon affectivité) sont vos paroles ! Cette douceur que l'âme aimante éprouve en ces paroles de la Bienheureuse Vierge, est l'ardeur d'un pieux amour qu'elle éprouve en elle, par expérience. Qu'elle dise donc, l'âme aimante : « Combien douces à mon palais sont vos paroles ! » (Psaume 118).

Distinguons par ordre ces sept flammes d'amour des paroles de la Vierge bénie.

- La première est la flamme de l'amour séparant.

- La seconde, de l'amour transformant.

- La troisième, de l'amour communiquant.

- La quatrième, de l'amour jubilant.

- La cinquième, de l'amour savourant.

- La sixième, de l'amour compatissant.

- La septième, de l'amour consumant.

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