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Saint Jean Eudes

Dom Pius Parsch :

Prenons une fois encore la messe du commun « Os justi » et comparons les deux lectures. Toutes deux traitent d’une conception pratique de l’idéal chrétien ; ce sont donc les deux côtés d’une même médaille. L’Épître fait l’éloge de l’homme qui « ne court pas après l’or et ne met pas ses espérances dans l’argent et les trésors ». C’est le côté négatif. Le païen, l’homme selon la nature fait tous ses efforts pour jouir de la prospérité sur terre. Ses pensées et ses actes ne tendent qu’à acquérir dans la plus large mesure possible les biens de la fortune. Son espérance est tout entière rivée à la terre. Et pourtant, demanderai-je, la plupart des chrétiens ne sont-ils pas eux aussi remplis de cette espérance ? Ils sont pieux ; ils servent Dieu ; mais ils ne méritent pas cet éloge. Ils sont encore loin de se tenir au-dessus des biens de la terre. Sur le fond sombre de la leçon, l’Évangile se détache en pleine lumière. Ici le Sauveur fait le portrait de l’homme dont l’espérance est au ciel. C’est une peinture saisissante : Le serviteur qui, dans la nuit, tient sa lampe allumée et a les reins ceints pour attendre son maître. Si nous supprimons l’image, c’est la contrepartie de l’homme « qui court après l’or »... Le serviteur attend son Maître dans la nuit de la vie. C’était l’attitude des chrétiens de la primitive Église. La vie, c’est la nuit ; elle est pleine du désir de la venue du Maître. Dans cette vie, il n’y a pas place pour « l’espoir en l’or et dans les trésors » ; les biens de la terre ont perdu tout leur éclat : ils ne sont tout au plus que des moyens d’atteindre la fin éternelle. Avec la robe et le flambeau du baptême, le chrétien est là, toujours prêt, attendant la venue du Maître. C’est le saint, tel que le voit la liturgie. Travaillons, nous aussi, à réaliser cette attitude.

Et comme, avec ces réflexions, la messe quotidienne nous sera précieuse ! Elle nous mettra de nouveau en garde contre l’amour des biens de ce monde, elle nous invitera à cette vigilance toujours prête. Si chaque jour, à la messe, nous attendons le Maître « avec la lampe allumée et les reins ceints », alors nous serons certainement prêts pour sa dernière venue à l’heure de la mort.

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