Cette fête est l’une des trois fêtes du début mai supprimées en 1960, avec l’Invention de la Sainte Croix et saint Jean devant la Porte latine. Les rationalistes frappaient déjà dur…
Il y aurait pourtant eu une bonne et très simple raison de conserver (aussi) cette fête de l’apparition de l’archange au mont Gargan, la première en Europe occidentale, qui fut l’occasion de construire le plus ancien sanctuaire qui lui soit dédié. Construction décidée par le pape Gélase, à la fin du Ve siècle, dans les années mêmes qui suivirent les apparitions.
La raison, si la caution du pape Gélase ne suffit pas, et si la longue tradition subséquente ne suffit pas non plus, est que cette fête détermina celle de saint Stanislas.
Car en Pologne aussi on fêtait l’apparition de saint Michel au mont Gargan. Chaque 8 mai, l’archevêque de Cracovie ne célébrait pas la messe en sa cathédrale du Wawel, mais en l’église dédiée à saint Michel, dite de Skałka (na Skałce, sur le petit rocher). Et c’est là que fut assassiné l’archevêque saint Stanislas, le 8 mai 1079. Lorsqu’on le canonisa, on fixa sa fête la veille, 7 mai, parce qu’on ne pouvait pas déplacer l’importante fête de l’apparition de saint Michel. A Cracovie, chaque dimanche suivant le 7 mai, a lieu (sauf cette année…) une gigantesque procession entre le Wawel et la basilique désormais appelée Saint-Michel-et-saint-Stanislas. La procession date de l’époque de la canonisation. Et les rois de Pologne la faisaient la veille de leur couronnement, en expiation du crime de leur prédécesseur Boleslas.