Evangéliaire d'Egbert de Trèves, Xe siècle.
La séquence de Pâques, chantée à toutes les messes de cette semaine. Ce jour elle correspond particulièrement à l’évangile qui est celui de sainte Marie Madeleine au tombeau.
Víctimæ pascháli laudes ímmolent Christiáni.
Agnus rédemit oves : Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres.
Mors et vita duéllo conflixére mirándo : dux vitæ mórtuus regnat vivus.
Dic nobis, María, quid vidísti in via ?
Sepúlcrum Christi vivéntis et glóriam vidi resurgéntis.
Angélicos testes, sudárium et vestes.
Surréxit Christus, spes mea : præcédet vos in Galil?am.
Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere : tu nobis, victor Rex, miserére. Amen. Allelúia.
A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges.
L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec son Père.
La vie et la mort se sont affronté en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, il règne vivant.
Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ?
J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité.
J’ai vu les témoins angéliques, le suaire et les linceuls.
Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : il vous précèdera en Galilée.
Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Vous, Roi vainqueur, ayez pitié de nous. Amen. Alléluia.
Par des chorales liturgiques en pèlerinage à Rome, Pâques 1964:
Commentaires
Le texte initial comportait une strophe supplémentaire,
juste avant la dernière et sur la mélodie de celle-ci :
Credéndum est magis soli
Maríæ veráci
quam Judæórum turbæ falláci.
(Il vaut mieux se fier
à la seule Marie [Madeleine] qui dit vrai
qu’à ces Juifs en foule qui sont des menteurs.)
Le missel romano-lyonnais a conservé cette strophe.
(Je ne me lasse pas des antiennes à Benedictus et Magnificat...)
Ne s'agit-il pas plutôt d'un ajout propre au missel lyonnais ?.
« Celle [la séquence] de Pâques est attribuée à Wipon (+ 1050), chapelain à la cour de Conrad II et de Henri III. Le texte donné par le Missel est mutilé, car on y a supprimé toute la cinquième strophe, laissant ainsi en l'air celle qui lui correspond. » (Suit le texte des 5e et 6e strophes : Credéndum est.. / Scimus Christum…)
Dom Ildephonse A. Schuster, 'Liber Sacramentorum', tome IV, p. 93.
Merci cher monsieur
Cette séquence me semble avoir été intégrée au missel de Paul VI.
Me trompe je ?
Tout à fait et d'aucuns de ceux qui célèbrent le messe en français chantent encore la séquence en latin.