Les députés polonais débattent d’une proposition de loi renforçant l’interdiction de l’avortement (interdiction en cas de « malformation du fœtus », il s’agit presque exclusivement des trisomiques). Ce qui suscite une vague de réprobation internationale : comment ose-t-on restreindre encore le « droit des femmes » en profitant de la pandémie qui empêche les manifestations ?
En réalité le gouvernement et le Parlement polonais n’avaient pas le choix. Ils ont fait traîner autant qu’ils ont pu, justement pour éviter les réactions internationales de la culture de mort. La proposition de loi est la conséquence d’une initiative citoyenne qui avait été signée par 830.000 personnes fin… 2017. Or le Parlement doit prendre position si une initiative citoyenne récolte plus de 100.000 signatures. D’atermoiements en procédures parlementaires, on arrivait à la date butoir : le Parlement devait se saisir de la question avant le mois de mai.
Un récent sondage a montré que les Polonais n’avaient pas changé d’avis : 75% pensent que l’avortement n’est jamais justifié, contre… 7%.
Et le président Andrzej Duda a répété : « Je crois que tuer des enfants handicapés est tout simplement un meurtre. Si un projet qui va contre cela se retrouve sur mon bureau, certainement je le signerai. »