℟. Spléndida facta est fácies Móysi, dum respíceret in eum Dóminus : * Vidéntes senióres claritátem vultus ejus, admirántes timuérunt valde.
℣. Cumque descendísset de monte Sínai, portábat duas tábulas testimonii, ignorans quod cornúta esset fácies eius ex consórtio sermónis Dei.
℟. Vidéntes senióres claritátem vultus ejus, admirántes timuérunt valde.
La face de Moïse était devenue rayonnante de lumière, depuis que le Seigneur l’avait regardé. Les anciens d’Israël, voyant la lumière de son visage, furent dans l’étonnement et saisis de crainte.
Et lorsque Moïse descendit de la montagne de Sinaï, il portait les deux tables du témoignage, et il ignorait que sa face était cornue depuis l’entretien du Seigneur avec lui.
C’est un « hasard » que ce répons des matines soit chanté le jour où dans l’évangile Jésus proclame qu’il est « la lumière du monde ». Mais la coïncidence vaut d’être remarquée. En disant qu’il est la lumière du monde, Jésus souligne qu’il est Dieu. Ce même Dieu qui a illuminé Moïse au point que la lumière divine est restée sur son visage.
Les exégètes modernes se sont copieusement moqués de saint Jérôme pour les « cornes » qu’il a attribuées à Moïse. On a même osé (et on continue de le faire) voir là une des innombrables « erreurs de traduction » de saint Jérôme. Le mot hébreu est Q.R.N. et ce mot veut dire corne, avoir des cornes, produire des cornes. C’est le mot qui est utilisé dans le psaume 68 pour les jeunes taureaux qui « produisent des cornes et des sabots ». Hélas à la Renaissance on ne comprenait plus vraiment que ces cornes étaient des rayons de lumière émanant de tout son visage, et le Moïse cornu de Michel-Ange n’est pas pour rien dans les sarcasmes des imbéciles contre saint Jérôme.
Peut-être les Septante eurent raison de traduire par « glorifié », pour qu’il n’y ait aucune confusion possible. Mais saint Jérôme voulait traduire la réalité du texte. Aquila, disciple du célèbre rabbin Aqiba, avait également traduit par « cornes ».
De ce point de vue, le répons est remarquable. Parce qu’il commence par une phrase qui ne figure pas dans la Bible et qui ne sert qu’à expliquer et à souligner que les « cornes » de Moïse sont une émanation de la lumière divine. Dommage que Michel-Ange n’ait pas médité ce répons…
Commentaires
Voir aussi Hab 3, 4, où corne= rayon est évident
Au sujet des cornes de Moïse :
https://www.youtube.com/watch?v=8_z9hTiQg0g
Du même auteur : https://fr.aleteia.org/2017/09/30/cornes-de-moise/
C'est le début de la conférence qui donne raison à St Jérôme.
Le reste de la conférence est historico-critique risque de faire grincer des dents, à juste titre certainement.