Puisque, pour la première fois depuis la Terreur, il est interdit d’aller à la messe, voici les chants de celle de ce jour, par les moines de Triors.
Les initiatives se multiplient sur internet pour diffuser des messes. Je ne vois jamais indiqué que regarder une messe sur un écran n’est pas participer à la messe. Or ces messes électroniques risquent de donner de mauvaises habitudes si on laisse croire que c’est la messe. C’est autant la messe qu’est une baignade le fait de voir la mer à la télévision.
Cela dit, suivre la messe peut assurément être une aide à la prière (mais ne peut pas être davantage). La plus belle est sans (aucun) doute celle du Barroux, en direct à 10h ici.
Introït
Lætáre, Jerúsalem : et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam : gaudéte cum lætítia, qui in tristítia fuístis : ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestræ.
Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus.
Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse afin que vous exultiez et soyez rassasiés à la mamelle de vos consolations.
Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur.
Graduel
Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus. ℣. Fiat pax in virtúte tua : et abundántia in túrribus tuis
Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. Que la paix soit dans tes forteresses, et l’abondance dans tes tours.
Trait
Qui confídunt in Dómino, sicut mons Sion : non commovébitur in ætérnum, qui hábitat in Jerúsalem.
℣. Montes in circúitu ejus : et Dóminus in circúitu pópuli sui, ex hoc nunc et usque in sǽculum.
Ceux qui se confient dans le Seigneur, sont comme la montagne de Sion. Il ne sera jamais ébranlé, celui qui habite dans Jérusalem.
Des montagnes sont autour d’elle ; et le Seigneur est autour de son peuple, dès maintenant et à jamais.
Offertoire
Laudáte Dóminum quia benígnus est : psállite nómini ejus, quóniam suávis est : ómnia quæcúmque vóluit, fecit in cælo et in terra.
Louez le Seigneur, car il est bienveillant : psalmodiez pour son nom, car il est doux : tout ce qu’il a voulu, il l’a fait, au ciel et sur la terre.
Communion
Jerúsalem, quæ ædificátur ut cívitas, cujus participátio ejus in idípsum : illuc enim ascendérunt tribus, tribus Dómini, ad confiténdum nómini tuo, Dómine.
Jérusalem qui est bâtie comme une ville, dont toutes les parties se tiennent ensemble. Car c’est là que montaient les tribus, les tribus du Seigneur, pour célébrer votre nom, ô Seigneur !
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Commentaires
Merci cher Monsieur.
Je suis un peu étonné de ce que vous dites sur l'assistance à la messe. La bénédiction papale télévisée/radiodiffusée a toujours été considérée comme équivalente à celle reçue de la place st PIerre. Ainsi, s'unir à une messe à distance, en temps réel, c'est très proche du fait d'être dans l'église. "c'est l'esprit qui fait vivre". C'est ce que faisaient les domestiques qui gardaient les fermes dans les campagnes le dimanche, grâce à la cloche (ce qui a plus de sens que les clochettes!). On lit cela dans le livre de Trochu sur le curé d'Ars, épisode des Noës. Je crois enfin qu'il ne faut pas s'inquiéter: ceux qui vont se donner la peine de suivre une messe à distance retourneront à l'église quand ce sera possible. Ce qui est plus difficile, c'est pour les personnes âgées qui n'ont pas l'habitude d'internet ou qui n'ont pas idée d'où aller suivre la messe. Et comme depuis le concile, plus personne n'a de missel...
Il me semble que c'est Pie XII qui a décrété que la bénédiction apostolique pouvait être reçue par la télévision. En fait ce n'était pas nécessaire : la bénédiction URBI ET ORBI est forcément reçue par quiconque est dans la Ville ou dans le monde (donc n'importe où) et souhaite la recevoir. Cela n'a rien à voir avec le Saint Sacrifice. Avec le Sacrifice du Corps et du Sang du Christ, ici, dans telle église (même si son effet est universel).
Mais on a tout embrouillé, et on embrouille encore davantage en disant qu'on peut faire une "communion spirituelle" devant la télévision. Je ne sais pas quel illuminé de la décadence occidentale a inventé cette "communion spirituelle" clairement contraire à la plus élémentaire théologie sacramentelle. Le sacrement est un signe sensible. S'il n'y a pas de signe sensible il n"y a pas de sacrement. N'importe quel enfant comprend cela.
Le sacrement est une garantie que je reçois la grâce divine (et Dieu lui-même dans l'eucharistie). Mais Dieu n'est pas enchaîné aux sacrements. Il confère sa grâce comme il le veut. Et si l'on est privé de communion on reçoit par la prière et le désir des grâces équivalentes, mais CE N'EST PAS un sacrement. De même Dieu peut pardonner les péchés sans confession. Mais il n'y a pas de "confession spirituelle". Pas plus qu'il n'y a d'"ordre spirituel" ou d'extrême onction spirituelle, ou de... mariage spirituel.
En lisant cet article, j'ai pensé que vous ne seriez pas tout à fait d'accord!...
https://lanef.net/2020/03/23/conseil-avise-pour-un-temps-de-detresse/
Merci pour ce préliminaire théologique à votre billet liturgique. Je comptais exprimer ici peu ou prou la même chose sur cette "solution". Je me permets d'ajouter à vos pertinents propos : est-ce que nous sommes LA religion de l'Incarnation oui ou merde? Qu'est-ce que c'est que cette assistance dominicale qui ne permet pas de communier charnellement? Qu'est-ce que c'est que cette communion spirituelle qui ne se nourrit pas du Pain de Vie? Comme vous je crains que cette "solution" ne diminue chez le peu de catholiques qui reste en France la compréhension et l'adhésion à la nécessité salutaire d'une réelle assistance dominicale, d'autant plus que cette substitution risque de se prolonger au-delà de Pâques. Quel disciple du Christ peut prétendre survivre à une telle privation?
Ce qui m'enrage le plus dans cette histoire, c'est la trahison des clercs (y compris les lefebvristes, pour faire plaisir à @éric) qui nous interdisent de remplir nos devoirs et pourtant s'autorisent eux à célébrer des messes sine populo.
Merci ! Oui, nous sommes la religion de l'incarnation, mais de trop nombreux "théologiens" stratosphériques l'ont oublié.
Cher Monsieur,
Una Voce publie une page Messes en direct permettant d'assister aux messes des principales fraternités traditionnelles
https://www.unavoce.fr/messes-et-offices-en-direct/
C'est très bien vu.
Il y a en outre les chants commentés par Patrick Banken.
Cordialement.
Bonjour amis,
Merci à Yves Daoudal pour cet espace de liberté où nous pouvons nous soutenir de notre mieux, je ne sais pas pour vous mais c'est essentiel pour moi.
Je suis toujours très en colère mais maintenant de plus en plus consternée. Jai fait un long mail à mon Père spirituel hier (moine de l'abbaye de Randol) pour lui exposer la catastrophe, et il m'a fait ce matin une réponse en langue de bois digne d'un énarque. Je suis effondrée a proportion de la confiance et de l'affection que j'avais pour lui.
Je ne pense pas remettre jamais les pieds à l'abbaye, psychologiquement ça ne sera pas possible :-(
D'une part, il arrive un jour où le Seigneur nous prive de nos béquilles, même saintes, et ça peut faire très mal, mais ça fait partie de la pédagogie divine.
D'autre part (sans savoir quelle est la teneur de la réponse de votre père spirituel), faites attention de ne pas confondre appel monastique à la paix et langue de bois.
Ah non, je vous assure, c'est de la langue d'énarque ! Totalement impersonnel, on croirait lire une circulaire de la CAF, et encore.
Un extrait qui vous donnera le ton :
"Des consignes venant de la conférence des supérieurs majeurs disent que les monastères doivent observer les consignes données par les évêques dans chaque diocèse.
A savoir, chez nous, l’église reste ouverte de 8 h du matin à 17 h 15 en semaine , 16h 45 les dimanches et fêtes, mais il n’y a plus de célébrations en présence des fidèles.
On peut venir se confesser.
Le code de Droit Canon Can 1248 dit que les fidèles peuvent se rassembler pour prier dans le cas où il ne peut y avoir de Messe, mais le risque de contagion interdit le regroupement des fidèles."
C'est vraiment trop de bonté, on a le droit de se réunir pour prier comme on veut ! mais ils se foutent de nous, non ? Le rappel des heures d'ouverture, c'est carrément de la provocation, puisqu'ils ferment aux heures des messes et rouvrent ensuite !!! Y a-t-il des limites à l'indécence et au mépris des fidèles ? Posez donc la question, voici la réponse.
Quant à la conf. des évêques de France le jour où un évêque plus allumé et franc mac que la moyenne (pourtant déjà pas triste) leur enjoindra de célébrer un culte à Shiva ou de danser nus sur l'autel, ils vont le faire aussi ?
On voit nettement là les limites, pour ne pas dire la catastrophe de l'obéissance sans discernement : on doit obéir UNIQUEMENT si ce qui est commandé n'est pas un péché, je lui avais d'ailleurs rappelé ça dans mon mail. Or priver les fidèles de sacrements, C'EST objectivement un péché.
Dieu les jugera, et je pense que je serai là pour témoigner contre leur Abbé...en attendant, je suis orpheline. Si les messes reprennent un jour, eh bien j'irai ailleurs.
Le blog de Jeanne Smits publie l'entretien de l'évêque de Alcalà de Henares, Mgr Juan Antonio Reig Pla, qui, lui, sait lire les décrets, directives sanitaires et les comprend et maintien messes et communion dans son diocèse.
Comme quoi certains sont encore catholiques... à l'étranger.
Vous allez arrêter de nous gonfler avec vos petits couplets de pharisiens sur ce qu’est assister à la messe ou pas assister à la messe ? Qui êtes vous pour prétendre donner des bons et des mauvais points ?
Ça commence à bien faire.
Est-ce que je vous fait remarquer que vos cheveux sont trop longs ou que vous ne comprenez rien au covid 19 ?
"Ce type de transmissions en soi ne permet évidemment pas de satisfaire au précepte dominical."
Jean-Paul II, Dies Domini.
"Enfin, pour ce qui concerne la valeur de la participation à la Messe, rendue possible par les moyens de communication, celui qui assiste à ces retransmissions doit savoir que, dans des conditions normales, il ne satisfait pas au précepte dominical. En effet, le langage de l'image représente la réalité, mais il ne la reproduit pas en elle-même."
Benoît XVI, Sacramentum caritatis.
Rhumrhum, "arrête ton cirque, Bergoglio, on t'a reconnu. Qui es-tu pour juger? "
Quant à la compréhension du Covid-19, vos commentaires ont prouvé qu'elle était proche du zéro absolu.
ben non, tout ceci tombe en raison de l'état de nécessité : de même que les malades qui ne peuvent allez à l'église le dimanche sont réputés n'avoir pas enfreint l'obligation, de même les fidèles que la loi civile empêche sont réputés ne pas avoir enfreint ce même précepte pour peu qu'ils suivent la messe sur les ondes.
c'est du simple bon sens.
On ne parle pas de la même chose. Vous parlez d'obligation, je parle de sacrement. L'état de nécessité vrai ou supposé et tellement mis à toutes les sauces ne change rien au fait que voir une messe en images n'est pas assister à la messe. Les textes de Jean-Paul II et de Benoît XVI ne sont assortis d'aucune dérogation, puisqu'il ne peut pas y avoir de dérogation à la réalité.
Merci Y. Daoudal pour cette distinction. EN effet, les textes cités disent bien "en soi" et "dans des conditions normales", et par rapport à l'obligation dominicale.