Témoignage du P. Mauro Armanino, de la Société des Missions africaines. Après avoir relaté les dernières attaques islamistes en date dans le territoire Gourmantché, qui ont pour but de faire fuir les chrétiens, il écrit :
Les djihadistes ont invité les habitants à pratiquer ce que, selon eux, affirme le prophète de l’islam : pas de fêtes, d’alcool, de tabac, de coupes d’arbres, d’écoles occidentales et de chrétiens. Les femmes revêtiront le voile et cela les protégera de tout abus et ainsi seront protégés les enfants. Seront épargnés de la destruction les centres sanitaires ou dispensaires dans la mesure où ils affirment qu’en soignant et nourrissant les enfants, se prépare l’avenir de l’islamisation.
Une dictature appelée djihad s’est installée, laquelle reconfigure les styles de vie, les options, les choix quotidiens et surtout fait régner la peur comme condition pour atteindre l’objectif fixé depuis l’enlèvement du Père Maccalli : éradiquer la présence chrétienne du sol du peuple Gourmantché. Les djihadistes présents sur zone, d’ethnie Foulani, parlent le fulfulde, langue que tous comprennent au sein de la zone, qu’il s’agisse des agriculteurs ou des bergers, dans la mesure où ils ont eu des contacts et des conflits constants.
En ce qui concerne l’Etat, peu visible dans les campagnes où vivent les pauvres paysans de seconde catégorie, il avait disparu avant même que tout cela n’arrive. Absent auparavant, absent maintenant, bien que les militaires ne soient pas loin des zones citées. Nous nous trouvons à un peu plus de 100 Km de Niamey, la capitale du pays, où se trouve la Cathédrale dédiée à Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Confirmation, si besoin était, qu’il s’agit bien de jihad et non de conflits tribaux comme le font croire les agences de presse.
Commentaires
Comme chez nous il se servent de l'invisibilité de l'État dans certaines zones