Antonio Socci relève que dans sa lettre du 20 septembre au cardinal Sarah, Benoît XVI lui accorde sa « bénédiction apostolique ».
Cette expression est non seulement synonyme de « bénédiction papale » mais implique qu’elle « ne peut être accordée que par le Souverain Pontife à ses sujets sur lesquels il exerce la juridiction qui lui a été conférée par le Christ ». Cette citation est du site Disputationes theologicae, dans un article sur une précédente « bénédiction apostolique » du « pape émérite », en novembre 2017. Celle-ci était d’autant plus spectaculaire qu’elle était donnée au cardinal Brandmüller, à la fin d’une lettre répondant au cardinal qui rejetait le concept même de pape émérite.
Disputationes theologicae faisait remarquer en outre, d’une part qu’un pape redevenu seulement évêque ne pouvait pas donner la bénédiction apostolique à un cardinal, mais aussi que Benoît XVI disait « ma » bénédiction apostolique « (laquelle en soi comporte aussi d’ordinaire l’indulgence plénière). Elle est en soi un exercice de juridiction, juridiction personnelle de celui qui est en train de l’accorder. Sinon elle ne pourrait pas être dite “mienne” mais seulement “apostolique” ou “papale”. »
On constate qu’au cardinal Sarah Benoît XVI dit également qu’il lui accorde sa bénédiction apostolique : "la mia benedizione apostolica".
Commentaires
Benoît XVI est mieux placé que quiconque pour savoir que sa renonciation est invalide.
Qu'il le hurle donc sur les toits, ses allusions sont inaudibles pour les papolâtres autistes et aussi pour la majorité du troupeau.
Sur ce chapitre particulier, on n'a pas fini d'en apprendre : Benoît XVI n'ignore rien de ces subtilités.
S'il ne crie pas, c'est qu'il a de bonnes raisons.
Et s'il se permet ce genre de finesses, c'est parce qu'elles sont perçues par les destinataires.