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Saint Martin

A Rome, l’origine de la dévotion envers le saint évêque de Tours remonte au pontificat du pape Symmaque (498-514) qui, près de l’antique nef du vieux titre d’Æquitius sur l’Esquilin, construisit une nouvelle basilique qu’il dédia à saint Martin. Ainsi, à une époque où le culte liturgique était encore presque exclusivement réservé aux martyrs, l’Apôtre des Gaules reçut dans la Ville éternelle les prémices de cette vénération qui, par la suite, fut étendue à tous les autres confesseurs.

Après une vie remplie de miracles et d’œuvres apostoliques visant à déraciner le paganisme de son diocèse et à y répandre les institutions monastiques, Martin mourut à Candes à la fin de 396, ou au début de l’année suivante. De son vivant, l’austérité de sa vie et ses habitudes fort simples ne lui avaient guère concilié la faveur des évêques de sa province ni même de son clergé ; mais déjà en 397 Sulpice-Sévère publiait sa vie, qui devait venger définitivement sa mémoire. Ce petit livre devint immédiatement comme un cinquième évangile de la vie monastique, et nous le trouvons peu après répandu à Rome, à Alexandrie, à Carthage et jusque dans la Thébaïde, contribuant énormément à susciter partout un grand mouvement vers la vie religieuse.

Durant sa vie, Martin avait été célébré comme un thaumaturge ; après sa mort, son tombeau devint donc le but de nombreux pèlerinages. Durant tout le moyen âge, on allait à la tombe de saint Martin comme on allait déjà à celle des saints apôtres Pierre et Paul, comme aujourd’hui on va à Lourdes, et on y conduisait des malades de tout genre, dans cette espérance : « Quolibet morbo fuerint gravata, Restituuntur », comme le chante la vieille hymne Iste Confessor qui fut composée en l’honneur de saint Martin.

La chapelle primitive qui s’élevait sur le sépulcre du Saint fut érigée par son ancien adversaire, qui fut aussi son successeur au siège de Tours, saint Brice. C’était vers l’an 437. Une simple balustrade (transenna) séparait alors la tombe de l’autel, et sur celui-ci était suspendue une couronne de métal avec des lampes. Il y avait aussi un bassin dans lequel étaient plongés les malades pour qu’ils retrouvassent la santé, comme cela se faisait dans tous les sanctuaires des Anargyres orientaux. Cependant cette chapelle était trop mesquine pour la renommée sans cesse croissante de Martin ; aussi en 461, mettant fin, comme le dit une ancienne inscription, à la jalousie de certains rivaux hostiles à Martin jusque dans sa tombe (« Longam perpetuus sustulit invidiam »), l’évêque Perpetuus entreprit la construction d’une nouvelle basilique dédiée à la gloire de son illustre prédécesseur, le Thaumaturge de Tours.

Bienheureux cardinal Schuster

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