Chaque 10 septembre a lieu à Albi, un village d’un millier d’habitants en Calabre (au nord de Catanzaro) la « Ballata » (danse) de saint Nicolas de Tolentino.
A 14h la statue sort de l’église Saints Pierre et Paul et a lieu une première « chorégraphie », puis elle est placée sur une camionnette avec des musiciens, et elle s’en va dans les hameaux d’alentour. Quand elle revient elle est posée au pied de l’autel de l’église Saints Phiippe et Jacques, pour une prière, puis elle est portée à l’église Saints Pierre et Paul, pour une autre prière. Ensuite a lieu une longe procession dans toutes les rues du village. La statue s’arrête au seuil de toutes les maisons pour que tout le monde puisse le toucher et l’embrasser. La dernière maison visitée est celle du maire, qui se rend ensuite devant la mairie pour honorer le saint au nom de tous ses administrés. Alors a lieu le moment que tout le monde attend. La statue est portée en courant vers l’église, mais dès qu’elle entre, saint Nicolas de Tolentino s’agite pour montrer qu’il veut retourner parmi les fidèles. On repart en courant, on revient en courant. Trois fois. La troisième fois saint Nicolas de Tolentino accepte de rester dans l’église. Et on vient l’embrasser. Et les plus chanceux repartent avec du pain béni placé dans des corbeilles. Puis on part danser et chanter et voir le feu d’artifice…
Il y a comme ça un peu partout, du moins dans certains pays, d’émouvants restes de chrétienté.
Ici la Ballata en 2017 :
Commentaires
Je serais à la place de St Nicolas, j'aurais peur de me retrouver par terre en miettes....Pas étonnant qu'il renonce après la troisième tentative à retourner avec les fidèles.
Il faut quand même rappeler à cette évocation pittoresque du sud italien que les volontaires les plus exaltés pour porter les chars et autres statues processionales sont souvent les membres de Cosa Nostra, N'dranghetta ou Camorra qui pensent ainsi racheter un peu leurs âmes souillées quand ils n'ont parfois même pas le moindre scrupule à être mafieux et grenouilles de bénitiers tout à la fois.
Le sous-entendu du post qu'il n'y aurait dans notre bonne France guère d'exemple me paraît exagérément réductrice. Sans parler du fait que me semble fort réducteur de résumer la pratique chrétienne aux manifestations extérieures parfois théâtrales de la dévotion...