Les tressaillements de joie du Baptiste dans le sein d’Elisabeth, à la suite de la salutation de Marie, étaient un témoignage rendu au Christ, témoignant de la divinité de sa conception et de sa nativité. Qu’est donc Jean, sinon en tout lieu un témoin et un précurseur ? Il prévint sa naissance et mourut peu de temps avant la mort du Fils de Dieu : afin que, en séjournant avant le Christ non seulement parmi les hommes qui vivent sur terre mais aussi parmi ceux qui attendent d’être délivrés de la mort par le Christ, il prépare partout au Seigneur un peuple bien disposé. Le témoignage de Jean précède également le second avènement du Christ, le plus divin : « Si vous voulez me croire, dit-il, c’est lui Elie qui doit revenir. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ».
Origène, Commentaire sur saint Jean, II, 224.
« Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère. » Le peuple juif ne voyait absolument pas que notre Seigneur accomplissait « des miracles et des prodiges » et guérissait leurs maladies, mais Jean, encore dans le sein maternel, exulte de joie, on ne peut pas le retenir et, à l'arrivée de la mère de Jésus, l'enfant tente de sortir du sein d'Elisabeth. « Dès l'instant que ta salutation a frappé mes oreilles, dit Elisabeth, l'enfant a tressailli de joie dans mon sein. » Jean était encore dans le sein de sa mère et il avait déjà reçu le Saint-Esprit. (…)
« Et il marchera le premier en présence du Christ dans l'esprit et la puissance d'Elie. » Il ne dit pas dans l'âme d'Elie mais « dans l'esprit et la puissance d'Elie ». Il y eut en Elie puissance et esprit comme en tous les prophètes et, de même, selon l'économie de l'Incarnation, en notre Seigneur et Sauveur lui-même. A ce sujet, il est dit à Marie, quelques versets plus loin : « L'Esprit-Saint viendra en toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. » L'Esprit, qui avait reposé sur Elie, vint sur Jean et la puissance qui habitait Elie apparut en lui. L'un fut transporté au ciel mais l'autre fut le précurseur du Seigneur et il est mort avant lui pour descendre aux enfers annoncer son avènement.
Pour ma part, je pense que le mystère de Jean s'accomplit dans le monde jusqu'à maintenant. Quiconque est destiné à croire au Christ Jésus, il faut qu'auparavant l'esprit et la puissance de Jean viennent en son âme pour préparer au Seigneur un peuple parfait et, dans les aspérités du cœur, aplanir les chemins et redresser les sentiers. Ce n'est pas seulement en ce temps-là que les routes furent aplanies et les sentiers redressés, mais aujourd'hui encore l'esprit et la puissance de Jean précèdent l'avènement du Seigneur Sauveur. O grandeur du mystère du Seigneur et de son dessein sur le monde ! Les anges précèdent Jésus, les anges chaque jour montent ou descendent pour le salut des hommes dans le Christ Jésus, « à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen. »
Origène, Homélie IV sur saint Luc
Ces derniers mots indiquent une assimilation entre saint Jean Baptiste et les anges. Cela vient de ce que la plus célèbre prophétie sur saint Jean Baptiste, en Malachie, dit littéralement « Voici que j’envoie mon ange, et il préparera la voie devant ma face ». (Ange – angelos – veut dire messager.) De ce fait, sur les icônes, et sur les iconostases où il est à droite du Christ, saint Jean Baptiste est souvent représenté avec des ailes d’ange.
Commentaires
Bel exemple pour notre époque
Martyr de l'indissolubiité du mariage, assasiné par des adultères (on ne lapidait pas les puissants).
Témoin de l'insanité des opinions déniant toute humanité à l'enfant conçu.
Jésus, agé de quelques jours après sa conception sanctifie St Jean Baptiste agé de 6 mois dans le sein de sa mère Elisabeth.
C'est bizarre, un ange barbu... On les imagine quand même un peu féminins (voir Piero della Francesca, par exemple)...
Ici, par exemple...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bapt%C3%AAme_du_Christ_(Piero_della_Francesca)#/media/Fichier:Piero,_battesimo_di_cristo_04.jpg
Cette icône portable (XVIe et XVIIIe s.) appartient à l'église du Protaton au Mont Athos. Au-dessus de la tête de saint Jean Baptiste on lit, en grec : Ο ΑΓΙΟΣ ΙΩ(ΑΝΝΗΣ) Ο ΠΡΟΔΡΟΜΟΣ , « Saint Jean le Précurseur »..Sur le rouleau ouvert figure le texte suivant : ΟΡΑΣ ΟΙΑ ΠΑΣΧΟΥ|ΣΙΝ, Ω Θ(ΕΟ)Υ ΛΟΓΕ, | ΟΙ ΠΤΑΙΣΜΑΤΩΝ | ΕΛΕΓΧΟΙ ΤΟΝ | ΒΔΕΛΙΚΤΕ|ΟΝ. ΕΛΕΓΧΟΝ | Κ(ΑΙ) ΓΑΡ ΜΗ ΦΕΡΩΝ | Ο ΗΡΩΔΗΣ ΤΕΤΜ[Η]|ΚΕΝ ΤΗΝ ΕΜ[ΗΝ] | ΚΑΡΑΝ, | Σ(ΩΤ)ΕΡ. On y relève quelques erreurs d'orthographe qui s'expliquent par l'iotacisme (confusion de Ι et Υ dans ΒΔΕΛΙΚΤΕΟΝ = ΒΔΕΛΥΚΤΕΟΝ) ou la prononciation identique de Ο et Ω, dans ΤΟΝ ΒΔΕΛΙΚΤΕΟΝ = ΤΩΝ ΒΔΕΛΥΚΤΕΩΝ . On pourra traduire ainsi : « Tu vois, Verbe de Dieu, ce qu'on subit à adresser des reproches aux êtres abominables. De fait, Hérode, ne supportant pas de reproche, m'a fait trancher la tête, ô Sauveur .»
F. Trouillet
Juste un rectificatif à la traduction française du texte sur le rouleau. Le mot ΠΤΑΙΣΜΑΤΩΝ a été oublié. Il faut donc lire : « … ce qu'on subit à adresser des reproches à des fautes d'êtres abominables… »