Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lundi des Rogations

Nous voyons que, dans les temps de calamités publiques, les évêques ordonnent des processions extraordinaires pour apaiser la colère de Dieu, ou pour obtenir de sa miséricorde quelque grâce particulière. Dans ces processions, l’on porte quelquefois les reliques des saints, afin que le bon Dieu, à la vue de ce dépôt précieux, se laisse fléchir en notre faveur. L’Eglise a fixé quatre jours dans l’année pour faire ces processions de pénitence, qui sont : le jour de Saint-Marc et les trois jours des Rogations. Dans ces processions, l’on porte une croix et des bannières, où est peinte l’image de la sainte Vierge et du patron de la paroisse : c’est pour avertir les fidèles qu’ils doivent toujours marcher à la suite de Jésus-Christ crucifié, et s’efforcer d’imiter les saints que l’Eglise nous a donnés pour patrons, protecteurs et modèles. Nous devons regarder toutes les processions que nous faisons comme une espèce de triomphe où nous accompagnons Jésus-Christ et les saints ou saintes. Jésus-Christ se plaît à répandre les bénédictions dans tous les lieux où son image ou celle des saints a passé : c’est ce qui s’est vu d’une manière particulière à Rome, lorsque la peste semblait ne vouloir laisser personne. Le Pape voyant que ni les pénitences, ni les autres bonnes œuvres, ne pouvaient faire cesser ce fléau, ordonna une procession générale, où l’on porta l’image de la sainte Vierge peinte par saint Luc. Dès que l’on fut en route, partout où l’image de la sainte Vierge passait, la peste cessait et l’on entendit des anges qui chantaient : « Regina cæli lætare, alleluia. » Alors la peste cessa entièrement. Cette marche, que nous faisons en suivant la croix, nous rappelle que notre vie ne doit être autre chose qu’une imitation de celle de Jésus-Christ qui s’est donné pour être notre modèle, et en même temps notre guide ; et que, toutes les fois que nous le quittons, nous sommes sûrs de nous égarer. La croix et les bannières, mes frères, que nous voyons à la tête des processions, sont pour les vrais fidèles un grand sujet de joie, parce que nous faisons un petit corps d’armée qui est formidable au démon et nous donne droit aux grâces de Dieu, puisqu’il n’y a rien de si puissant que les prières qui se font, tous réunis ensemble, sous la conduite des pasteurs (Rodriguez, t. IV, p. 620). Voyez, mes frères, ce qui arriva aux Israélites sous la conduite de Josué : ils firent pendant sept jours le tour des remparts de la ville de Jéricho avec l’arche, marchant respectueusement avec les ministres sacrés. Les Cananéens s’en moquaient du haut de leurs murailles ; mais ils changèrent bientôt de sentiments. A la fin de cette étrange procession, les fortifications tombèrent au seul son des trompettes, et le Seigneur livra leurs ennemis entre leurs mains avec la même facilité que des agneaux sans aucune résistance. Tel est, mes frères, la victoire que Jésus-Christ nous fait remporter sur les ennemis de notre salut, lorsque nous avons le bonheur d’assister à ces processions avec beaucoup de religion et de respect.

Saint Jean-Marie Vianney

Les commentaires sont fermés.