Hymne des vêpres (XVIIe siècle).
Martyr Dei Venántius,
Lux et decus Camértium,
Tortóre victo et iúdice,
Lætus triúmphum cóncinit.
Venant, le Martyr de Dieu, lumière et gloire de Camérino, vainqueur de son juge et de son bourreau, chante plein de joie son triomphe.
Annis puer, post víncula,
Post cárceres, post vérbera,
Longa fame freméntibus
Cibus datur leónibus.
Quant aux années il n’est qu’un enfant, après avoir subi les prisons, les coups, il est donné en pâture à des lions, rendus furieux par une longue privation de nourriture.
Sed ejus innocéntiæ
Parcit leónum immánitas :
Pedésque lambunt Mártyris,
Iræ famísque immémores.
Mais son innocence apaise la férocité des lions qui, oubliant leur rage et leur faim, viennent lécher les pieds du Martyr.
Verso deórsum vértice
Hauríre fumum cógitur ;
Costas utrímque et víscera
Succénsa lampas ústulat.
Pendant qu’il est suspendu la tête en bas, et contraint de respirer la fumée d’un brasier, une torche enflammée lui brûle les côtes et les entrailles.
Sit laus Patri, sit Fílio,
Tibíque Sancte Spíritus :
Da per preces Venántii
Beáta nobis gáudia. Amen.
Gloire soit au Père, au Fils, et à vous, Esprit-Saint : accordez-nous, par les prières de Venant, les joies de la béatitude suprême. Amen.