L’antienne d’offertoire de la messe de ce jour est tirée du psaume 139. C’est une plainte et une supplication du Christ souffrant sa Passion.
Custódi me, Dómine, de manu peccatóris : et ab homínibus iníquis éripe me.
Seigneur, préservez-moi de la main du pécheur, et délivrez-moi des hommes injustes.
La voici chantée par les moines de Solesmes en 1930.
Saint-Gall, XIe siècle
Au moyen âge cette antienne avait un, deux, ou (rarement) trois versets, issus du même psaume. Généralement ceux-ci.
Eripe me, Domine, ab homine malo : a viro iniquo libera me.
Délivrez-moi, Seigneur, de l’homme méchant : de l’homme inique, délivrez-moi.
Qui cogitaverunt suppplantare gressus meos : absconderunt superbi laqueos mihi.
Ils ont médité de faire trébucher mes pas : les orgueilleux ont dissimulé pour moi leurs pièges.
Dixi Domino: Deus meus es: exaudi, Domine, vocem meam.
J’ai dit au Seigneur : C’est vous qui êtes mon Dieu : exaucez ma voix, Seigneur.
On remarque une longue vocalise sur Eripe (puis sur cogitaverunt). La voici dans le Codex H 159 de la faculté de médecine de Montpellier (XIe siècle) avec les neumes doublés par une notation en lettres (la notation allemande) !