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La Tour de Babel

Après avoir donné les noms des fils des fils de Noé, qui sont des noms de peuples, jusqu'à la cinquième génération, la Genèse narre l’histoire de la tour de Babel. C’est la lecture des matines de ce jour. « La terre était d’une lèvre et des mêmes mots », dit la Vulgate traduisant littéralement l’hébreu. Les hommes vont vers l’orient, font des briques pour construire une ville, et une tour dont le sommet doit atteindre le ciel. Dieu vient voir ce qui se passe, et, constatant cet orgueil monstrueux des « fils d’Adam » (et non de Noé qui était un juste), brouille leur langue pour qu’ils ne puissent plus se comprendre. Alors ils se dispersent en plusieurs peuples. En parallèle inverse, on voir au début des Actes des apôtres des gens de divers peuples qui viennent à Jérusalem et qui comprennent tous ce que dit saint Pierre. La Pentecôte détruit la malédiction de la Tour de Babel. Les hommes sont réunis dans l’unique Eglise.

On connaît les deux tableaux de Brueghel (celui de la construction, et celui de la tour quasiment achevée). Mais ce thème est fréquent chez les peintres nordiques du XVIe siècle : du siècle de l’humanisme et de la Réforme protestante. Dans sa signification humaniste, la Tour de Babel est une manifestation de la puissance de l’homme, solide et imposante si l’homme suit sa raison. Du point de vue protestant, la langue unique de ceux qui construisent la Tour est le latin, la langue de Rome, la nouvelle Babylone. Dieu condamne ce blasphème et va détruire la Tour, à savoir Rome, car chaque peuple doit louer Dieu dans sa langue. C’est ainsi que l’on voit des tableaux de la destruction de la Tour de Babel par le souffle divin, ce que n’évoque pas la Bible. Ci-dessous par exemple la destruction de la Tour de Babel par Cornelis Anthonisz, d’Amsterdam. Pour bien signifier qu’il s’agit de la destruction de l’Eglise catholique par Dieu, il a pris modèle sur le bâtiment le plus célèbre de Rome, le Colisée. D’une certaine manière l’épisode parle en effet des protestants (et des partisans de la soi-disant réforme liturgique). La Bible dit que le lieu où fut construite la tour fut appelé Babel, parce que c’est là que Dieu brouilla les langues. C’est un jeu de mots hébreu : « Babel » c'est  « Balal », autrement dit blabla. Et c’est bien de quoi il s’agit dans les fausses liturgies.

Cornelis Anthonisz La destruction de la Tour de Babel (1).jpg

Commentaires

  • Merci pour cette explication très satisfaisante. D'un mal, d'une punition (pluralité des langues, qui n'est pas un cadeau de Dieu comme le dit le Document sur la Fraternité), Dieu permet, comme souvent, que nous tirions un bien (chaque langue a ses beautés).
    Une petite erreur sur Brueghel l'Ancien : ses deux Tour de Babel connues (il y en avait au moins une troisième, perdue) présentent une tour en construction (arrivée dans les deux cas au dixième étage à peu près), dans celle de Vienne le roi Nemrod arrive au pied de la tour ; dans celle de Rotterdam, c'est peut-être son cortège royal que l'on voit (baldaquin rouge), minuscule, défilant au quatrième étage.

  • Je n’avais jamais vu ces tableaux sous cet angle, c’est très intéressant ! Merci.

  • Merci pour ce billet sur la Tour de Babel.

    Sur le tableau de Bruegel à Vienne, le personnage en bas à gauche doit être Nemrod. Voir par exemple :

    http://utpictura18.univ-montp3.fr/GenerateurNotice.php?numnotice=A3938

    Chez un imitateur de Bruegel :
    http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=8704

    Flavius Josèphe, reprenant des matériaux antérieurs, désigne Nemrod comme celui qui a ordonné la construction de la tour. Il écrit : « Celui qui les exalta ainsi jusqu'à outrager et mépriser Dieu fut Nemrod (Nébrôdès), petit-fils de Cham, fils de Noé, homme audacieux, d'une grande vigueur physique ; il leur persuade d'attribuer la cause de leur bonheur, non pas à Dieu, mais à leur seule valeur et peu à peu transforme l'état de choses en une tyrannie. Il estimait que le seul moyen de détacher les hommes de la crainte de Dieu, c'était qu'ils s'en remissent toujours à sa propre puissance. Il promet de les défendre contre une seconde punition de Dieu qui veut inonder la terre : il construira une tour assez haute pour que les eaux ne puissent s'élever jusqu'à elle et il vengera même la mort de leurs pères ».

    Dans cette interprétation apparaît le thème politique du tyran qui usurpe le culte dû à Dieu seul.

  • Cela a donné aussi la tour du parlement européen de Strasbourg ! Et l'U.E. est bien babélienne ! Jugeons-en :

    En 2016, la France donnait à l'U.E. 20,5 milliards d'euros mais lui en restituait 11,3 à condition de suivre leurs directives pour les dépenser. En 2019 il faut donner 3 milliards de plus et en 2020 4 milliards de plus. Le coût d'application des normes pour les entreprises (30), l'état et les collectivités locales (9) est de 39 milliards alors que 97% des entreprises françaises n'exportent pas. Avec les cofinancements (genre aide à la Turquie pour contenir les migrants), les amendes et les déficits que ces dépenses entraînent, l'U.E. coûte 53 milliards c'est à dire 145 millions par jour aux Français.

    Cela rapporte par contre au député européen 154 000 € par an et au commissaire européen 320 000 €. Le président de la BCE (Draghi) 400 000 €. A comparer avec le président de la République française : 182.000 €.
    https://www.youtube.com/watch?v=Tin6o2nrJJo

  • Y a-t-il une convergence sociale en U.E. ? En Bulgarie le salaire minimum est de 261 € alors qu’au Luxembourg de 1999 €. Et comme il y a déjà des accords de libre échange avec l’Ukraine (salaire minimum 116 €) leurs travailleurs sont déjà en concurrence avec ceux des autres pays. En coût horaire moyen de travail pour l’entreprise, la Bulgarie est à 4,9 €/h alors que le Danemark à 42,5 €/h (la France : 36 €). Du point de vue des cotisations sociales Malte est à 15 € alors que la Belgique à 49,5 € (la France à 45,5 €). On comprend pourquoi 516 000 travailleurs détachés viennent en France puisque les entrepreneurs ne payent que les cotisations sociales du pays d’origine. Pour les impôts sur les sociétés, on ne paye que 9% en Hongrie mais 35% à Malte (France 33,33%). Grâce à la libre circulation des capitaux, les entreprises s’installent là où c’est le moins cher, créant ainsi beaucoup de chômage à certains endroits. Le but de l’U.E. est de proposer des salariés bons marchés. Ainsi au niveau du transport routier, on voit de plus en plus de camions des pays de l’est car faisant plus d’heures et moins chers. En 1999 la France représentait 50% des transports routiers en Europe. Aujourd’hui moins de 10%.
    https://www.youtube.com/watch?v=okkyAc99ZTs

    Selon une étude du Centre de Politique Européenne, la monnaie unique européenne, sur 20 ans, a surtout bénéficié aux Allemands (23 000 € par habitant) et énormément coûté aux Français et aux Italiens. Chaque Français aurait déboursé 56 000 € pour avoir le plaisir d’abandonner le franc, une somme bien supérieure à l’endettement public par tête.
    https://www.causeur.fr/euro-france-italie-allemagne-159437

    Malgré tous ces chiffres et les milliers de gilets jaunes chaque samedi, une très grande majorité des partis politiques veulent rester dans cette U.E. mortifère et nous menant à la misère et au grand remplacement.

  • Cet imitateur a un nom, c'est Lucas van Valckenborch. Sa Tour de Babel exposée au Louvre est vraiment très impressionnante: Elle atteint déjà treize étages (sans compter la base) et dépasse certains nuages., comme celles de Brueghel.
    N.B. La Tour de Jeddah en Arabie Séoudite qui devrait dépasser le kilomètre, a vu sa construction stoppée depuis début 2018....

  • La tour de Babel ( littéralement en hébreu la porte de Dieu), orgueil de l’homme qui pense atteindre la puissance de Dieu par lui-même avec le matériau des briques faites de sa main au lieu des Pierres fournies par le créateur... la destruction de la tour dans la dispersion des langues symbolise la ruine de l’humanisame qui s’oppose à la Pentecôte, unité de compréhension des langues, la vraie tour de Babel dont le Christ est la porte de Dieu !

  • La tour de Babel ( littéralement en hébreu la porte de Dieu), orgueil de l’homme qui pense atteindre la puissance de Dieu par lui-même avec le matériau des briques faites de sa main au lieu des Pierres fournies par le créateur... la destruction de la tour dans la dispersion des langues symbolise la ruine de l’humanisame qui s’oppose à la Pentecôte, unité de compréhension des langues, la vraie tour de Babel dont le Christ est la porte de Dieu !

  • « Babel » ne veut pas dire « porte de Dieu » en hébreu biblique.

    L’hébreu offre deux mots pour « porte / entrée ». (1) « petaH », qui désigne une entrée, y compris celle d’une tente, (2) « delet », qui désigne plutôt une porte ou un portail, comme objet fermant. Les parents de ces deux termes se retrouvent en ougaritique. L’équivalent de « delet » se retrouve dans « daltu » de l'akkadien.

    On peut rappeler à cette occasion le nom de la quatrième lettre de l’alphabet hébreu, « dalet » :
    http://www.ancient-hebrew.org/alphabet_letters_dalet.html

    Mais l'akkadien a aussi un autre mot « bāb », qui semble avoir été emprunté en araméen, puis de l’araméen vers l’arabe. A ma connaissance il est inconnu en hébreu.

    Ainsi, c’est à l’intérieur de la langue akkadienne que le nom « Babil », que les assyriologues pensent être d’une langue autre que l’akkadien ou le sumérien, a été interprété astucieusement comme « Bab-ili », la porte des dieux.

    Dans la Genèse, comme indiqué par Yves Daoudal, l’interprétation de « Babel » se fait sur la base de ce que nous appellerions un jeu de mots (astucieux mais étymologiquement infondé) sur « bilbēl », confondre.

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