Vere dignum et justum est, aequum et salutare, nos te in hoc praecipue die digna laude praeconii canere: in quo triumphalis hostia tuae majestati oblata est. Cui tantam contulisti victoriam, ut ipsa saeva et aspera victricem tremerent tormenta. Cuius lampas coruscis emicat fulgoribus, ut reseratas poli ingredi valeat januas. O felix et inclyta Virgo! Quae meruit, Domini pro laude fidelis, martyrium sanguine clarificare suum. O illustris et gloriosa, gemino illustrata decore! Quae inter tormenta aspera, cunctis praelata miraculis, et mystico pollens suffragio, Apostoli tui meruit visitatione curari, et te, verum summumque Deum, sacro carmine concinere. Sic nuptam Christo susceperunt aethera, sic humandi artus glorioso fulgent obsequio, ubi Angelorum chorus sanctitatem mentis et patriae indicant liberationem. Per Christum, Dominum nostrum.
Il est vraiment digne et juste, équitable et salutaire, que nous te chantions, en ce jour particulier, en une proclamation de digne louange, en ce jour où la victime triomphale a été offerte à ta majesté. A laquelle tu as donné une telle victoire que les tourments eux-mêmes, si rudes et si cruels, ont craint celle qui en était vainqueur. Dont le flambeau brille d’éclairs étincelants, afin qu’elle puisse passer les portes du ciel. O heureuse et illustre vierge ! Qui mérita de glorifier son martyre par son sang pour la louange de son fidèle Seigneur. O illustre et glorieuse vierge, illustrée d’un double diadème ! Qui à travers de durs tourments a manifesté toutes sortes de miracles, et qui, forte d'un secours mystérieux, a mérité d'être guérie par la visite de ton apôtre, et de te chanter, toi le vrai et suprême Dieu, des chants sacrés. Ainsi les cieux accueillirent l’épouse du Christ, ainsi ses restes mortels sont l’objet d'une glorieuse vénération, quand le chœur des anges y proclame la sainteté de son âme et la délivrance de sa patrie.
Préface de la liturgie ambrosienne. La fin fait référence à ce que dit la légende de sainte Agathe et que l’on retrouve dans une autre pièce liturgique ambrosienne :
Veniens Angelus Domini posuit tabulam brevem ex marmore, in qua scriptum erat: Mentem sanctam, spontaneam, honorem Deo, et patriae liberationem.
(Avant que l’on ferme son tombeau) un ange du Seigneur vint et déposa une petite plaque de marbre sur laquelle était écrit : Ame sainte, spontanée, honneur pour Dieu, et délivrance de la patrie.
Le voile de sainte Agathe a de fait, historiquement, plusieurs fois protégé Catane, sa patrie, du feu, de la peste, et des éruptions de l’Etna.