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Saint Convoyon

Je ne sais pas si c’est la faute d’Aloïs, mais chaque année je suis stupéfait de découvrir qu’il n’y a plus de vigile de l’Epiphanie (férie de deuxième classe dans mon bréviaire).

Dans mon diocèse est arrivé ce jour saint Convoyon, transféré du 16 janvier où il faisait de l'ombre au pape Marcel... L’an dernier j’avais donné la vie du saint abbé de Redon par Albert le Grand. Voici ce qu’on trouve sur lui dans l’Histoire universelle de l’Eglise catholique de l’abbé Rohrbacher, tome douzième (1845).

Saint Convoyon était né dans le diocèse de Vannes, et fut archidiacre de eette église pendant quelques années, sous l'évêque Rainar. Touché du désir de la solitude, il s'associa cinq autres ecclésiastiques de la même église, la plupart prêtres, et obtint d'un seigneur nommé Ratvil, le lieu de Redon, qui par suite est devenu une ville. En 831, un ermite nommé Gerfroi, qui avait appris à Fleuri, sur Loire, la pratique de la règle de saint Benoit, l'enseigna à saint Convoyon et à ses compagnons; et comme ce nouvel établissement était troublé par quelques envieux, le saint homme envoya un de ses confrères au duc Nomenoi, alors soumis aux Francs. Il vint au monastère et y donna une terre au nom de Louis le Débonnaire, qui, la même année 834, confirma et augmenta la donation. Depuis ces marques de protection, le monastère de Saint-Sauveur de Redon augmenta considérablement : il s'y fit des miracles, entre autres cetui-ci. Un aveugle nommé Coislin, natif de Poitou, ayant été en divers lieux saints pour recouvrer la vue, fut averti en songe d'aller à Redon. Etant arrivé, il se prosterna devant saint Convoyon et lui dit : Saint prêtre, ayez pitié de moi, et faites-moi recouvrer la vue, que j'ai perdue depuis long-temps. Le saint homme, après avoir gardé long-temps le silence, lui dit : Taisez-vous, mon frère, taisez-vous; il ne nous appartient pas d'éclairer les aveugles. Comme il persistait, le saint abbé le fit mener au logis des pauvres; puis étant allé à l'église de SaintSauveur, il assembla tous les prêtres du monastère, et leur dit: Allez promptement vous revêtir des habits sacrés, et offrez à Dieu le sacrifice. Ils le firent, et l'abbé dit ensuite au moine qui te servait et qui a écrit cette histoire : Apportez promptement le bassin d'airain où les prêtres lavent leurs mains après le sacrifice. Et quand ils les eurent lavées, it lui dit : Portez cette eau à l'aveugle, afin qu'il s'en lave les yeux et le visage, et dites-lui : Qu'il te soit fait selon ta foi. Quand l'aveugle se fut lavé de cette eau, il sortit de ses yaux et de son nez du sang qui lui arrosa le visage, et aussitôt il recouvra la vue et demeura encore trois ou quatre jours dans le monastère, à louer Dieu.

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