O Anna,
Bonorum radix omnium,
O manna
Dans mundo verum gaudium,
Cæli admiratorium,
Dei reclinatorium,
Tu es electa civitas
In qua Dei palatium,
Horti clausi tugurium
Sola ut intret deitas.
Quanta sit tibi dignitas,
Nemo posset exprimere,
Nam te possum asserere
Matrem esse matris Dei.
Ergo fac nos gratos ei
Tua prece assidua
Et trahe nos ad ardua.
O Anne,
Racine de tous les biens,
O manne
Qui donne au monde la vraie joie,
Admiratoire du Ciel,
Réclinatoire de Dieu,
Tu es la cité élue
Dans laquelle est le palais de Dieu,
La hutte du jardin clos
Afin que seule y entre la divinité.
Quelle est ta dignité,
Personne ne peut l’exprimer,
Car je peux affirmer que tu es
La mère de la Mère de Dieu.
Fais donc que nous lui soyons agréables
Par ta prière continuelle
Et entraîne-nous dans les hauteurs.
Ceci était l’antienne de Magnificat des deuxièmes vêpres de sainte Anne dans un bréviaire du XVe siècle. On remarque le mot « admiratorium », qui n’existe pas. Il est calqué sur le mot « reclinatorium », qu’on trouve dans le Cantique des cantiques (de même que viennent du Cantique des cantiques « hortus clausus » et « trahe nos ». Dans le Cantique, le « reclinatorium aureum », le réclinatoire d’or, est la partie de la luxueuse litière de Salomon où il se couche : c’est l’âme purifiée où Dieu peut prendre son repos. L’âme de sainte Anne est un tel « réclinatoire », et de même un « admiratoire », le lieu où le Ciel admire son chef-d’œuvre…
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Et un cantique breton...