Lu sur Fides :
« En cette Semaine Sainte, lorsque nous nous préparions à célébrer Pâques dans la sérénité, nous avons été surpris par les tirs d’armes à feu et par les massacres », écrit dans son message de Pâques Mgr Melchisédech Sikuli Paluku. L’évêque de Butembo-Beni dénonce le fait qu’au moins 11 personnes sont mortes dans le cadre d’une attaque perpétrée contre le village de Mayangose et dans les environs de la paroisse Saint-Gustave de Beni-Paida, dans le village de Sobiede. « Les assaillants ont tué par balles et à coups de machette au moins 11 personnes dont une dame de 80 ans et un enfant de 9. Les malfaiteurs ont enlevé un certain nombre de personnes et mis à sac les habitations. Jusqu’ici, cinq jeunes manquent à l’appel, ayant été enlevés par ces délinquants » affirme Mgr Sikuli Paluku. Les massacres ont eu lieu malgré la présence sur zone de postes de l’armée et de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC), remarque l’évêque.
Mgr Sikuli Paluku se demande comment il est possible que, sur le territoire de son diocèse aient lieu des massacres continuels, toujours attribués par les autorités locales à l’ADF, un groupe de miliciens d’origine ougandaise qui s’est établi depuis des années au Nord Kivu. « Qui sont ces présumés miliciens de l’ADF et qui sont leurs alliés dont le spectre est invisible après tant de mois d’opérations militaires, souvent conjointes, entre les FARDC et la MONUSCO afin de rétablir la paix et la sécurité dans la ville de Beni et ses alentours ? ».
On répondra à ce brave évêque que les miliciens de l’ADF (« Forces démocratiques alliées »), qu’il appelle « délinquants » et « malfaiteurs », sont des guérilleros islamistes (ougandais) et que ça n’arrange pas la situation de vouloir le cacher.
On ajoutera que leur activisme actuel n’est sans doute pas étranger au fait qu’a été annoncée début mars la composition du tribunal ougandais qui devrait enfin juger le chef de l’ADF, Jamil Mukulu, arrêté en 2015, et 34 de ses hommes de main.