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Samedi saint

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(Cathédrale de Cefalù, Sicile)

Si le samedi est consacré à la reine du Ciel, à Notre Dame, la Vierge Immaculée, c’est que Dieu s’est reposé en elle, comme il ne se reposera jamais en aucune créature, car il a choisi pour le lieu de son repos non seulement l’âme de l’auguste Marie, mais encore son corps virginal, ainsi qu’elle le dit : Qui creavit me requievit in tabernaculo meo (Eccl. 24, 12). Mais en même temps aucune créature n’est entrée dans le repos de Dieu comme Notre Dame Marie. Dès le premier instant de sa Conception Immaculée, cette créature vraiment à part s’est tournée vers Dieu et dédaignant à jamais toutes choses et soi-même, elle n’a pas, même un seul instant, détourné son regard de Dieu ; elle a passé à travers toutes choses, mais son repos, elle ne l’a jamais pris qu’en Dieu. Toutes les paroles qu’elle a jamais prononcées révèlent cette fixité au centre. Rien ne la trouble ni ne l’exalte. Sa très sainte vie s’est écoulée dans une sanctification constante du septième jour et dans le repos de Dieu. C’est tout le secret de sa vie et tout le mode de sa haute sainteté calme, silencieuse, ordonnée, profonde. Les joies de Bethléem, les angoisses du Calvaire sont pour son âme ce que sont les vagues soulevées par le vent dans les eaux profondes d’un de ces lacs qui se rencontrent au haut des montagnes, lacs inexplorés, autour desquels aucun être vivant ne paraît, si ce n’est l’aigle puissant. Lacs si profonds qu’on n’en saurait trouver le fond, tant leurs eaux pénètrent avant dans la croûte terrestre. La surface peut être soulevée, mais quelle force pourrait en atteindre les abîmes insondables ? Aussi, nul comme elle n’a compris le grand Samedi du repos de son divin Fils. Toutes les habitudes de son âme lui rendaient ce repos familier. Elle en connaissait depuis longtemps tous les mystères.

Madame Cécile Bruyère, première abbesse de Sainte-Cécile de Solesmes (In Spiritu et Veritate)

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