℟. Deus Israël, propter te sustínui impropérium, opéruit reveréntia fáciem meam, extráneus factus sum frátribus meis, et hospes fíliis matris meæ : * Quóniam zelus domus tuæ comédit me.
℣. Inténde ánimæ meæ, et líbera eam, propter inimícos meos éripe me.
℟. Quóniam zelus domus tuæ comédit me.
℟. O Dieu d’Israël, c’est à cause de vous que j’ai souffert l’opprobre, et que la confusion a couvert ma face ; je suis devenu étranger à mes frères, un inconnu aux fils de ma mère : * Parce que le zèle de votre maison m’a dévoré.
℣. Soyez attentif à mon âme et délivrez-la, à cause de mes ennemis ; sauvez-moi.
℟. Parce que le zèle de votre maison m’a dévoré.
Le deuxième répons des matines utilise les versets 8 à 10b du psaume 68, en remplaçant le « quoniam » du début par « Deus Israel » qui termine le verset 7. Le texte n’est pas exactement celui du psautier romain. Il a bien « improperium » à la place de « opprobrium » dans le psautier gallican, « reverentia » à la place de « confusio », et « hospes » à la place de « peregrinus » (ce sont globalement des synonymes), mais il a « extraneus », comme dans le psautier gallican, au lieu de l’étrange « exter » du psautier romain.
Le "verset" actuel est le verset 19 du même psaume, qui est un des grands psaumes de la Passion (c’est celui qui dit notamment : « Pour nourriture ils m’ont donné du fiel et pour ma soif ils m’ont donné à boire du vinaigre »). Dans les manuscrits médiévaux on trouve d’autres versets, souvent le début du psaume 21, coupé de curieuse façon : « Deus, Deus meus, respice in me, quare me dereliquisti longe a salute mea. » Dieu, mon Dieu, regarde-moi, pourquoi m’as-tu abandonné (de sorte que je suis) loin de mon salut, quand le psaume dit : « Dieu, mon Dieu, regarde-moi, pourquoi m’as-tu abandonné ? Loin de mon salut les paroles de mes péchés. » Est-ce pour enlever ces « péchés » qu’on ne saurait imputer au Christ ? Mais c’est ce qu’il a dit lui-même sur la Croix, et que saint Paul explique très bien : « Lui qui n’avait pas connu le péché, (Dieu) l’a fait péché pour nous. » Le divin bouc émissaire porte nos péchés, il en fait ses péchés pour les expier à notre place.