L’équipe Bergoglio a tenté d’instrumentaliser une lettre de Benoît XVI pour faire croire que le pape émérite apporte son soutien à François le jour même du 5e anniversaire de son accession à la papauté. En réalité la lettre est du… 7 février. Le Vatican s’est bien gardé de la publier en entier (alors qu’elle est brève), et en a soigneusement extrait deux phrases qui souligneraient que selon Benoît XVI François est un grand théologien et qu’il y a une parfaite continuité entre les deux pontificats.
Certains pensent que la lettre (entièrement dactylographiée) a été écrite par l’équipe Bergoglio et qu’on a demandé à Benoît XVI de la signer. Voire même qu’on aurait frauduleusement ajouté sa signature au document. (On peut lire les diverses réactions recueillies par Benoît et moi.)
A mon avis la lettre est authentique, car si on la lit attentivement on discerne la fine ironie qu’on a déjà remarquée dans plusieurs textes antérieurs du pape émérite. Vous voulez que je soutienne une fois encore mon successeur (qui doit être sérieusement en difficulté). Eh bien voilà ma lettre de soutien. Ceux qui savent lire comprendront.
La lettre ne laisse pas entendre que François est un remarquable théologien, elle dit seulement qu’il a reçu « une profonde formation philosophique et théologique », ce qui n’est pas du tout la même chose.
D’autre part, on goûtera l’expression « continuité intérieure entre les deux pontificats », qui à proprement parler ne veut rien dire. Un pontificat s’exprime par le magistère, et le magistère est forcément « extérieur », public. Il n’existe pas de « pontificat intérieur ». Appréhender la continuité intérieure entre deux pontificats, c’est comme chasser le dahu.
Enfin le dernier paragraphe est important : Benoît XVI dit qu’il n’a pas lu et qu’il ne lira pas les 11 petits volumes de divers auteurs faisant l’apologie de la haute théologie de François… Ce qui veut dire : Je veux bien écrire qu’il a reçu une « profonde formation », mais ne me demandez pas de lire les théologiens de sa cour, encore moins de rédiger une approbation théologique…
Voici la lettre intégrale à Mgr Dario Edoardo Viganò, préfet du Secrétariat pour la communication (car il s’agit de communication, pas de théologie), publiée par Sandro Magister, dans la traduction française publiée par Diakonos.be :
Monseigneur,
Je vous remercie pour votre aimable lettre du 12 janvier et pour le cadeau qui y était joint contenant les onze petits volumes sous la direction de Roberto Repole.
J’applaudis à cette initiative visant à s’opposer et réagir contre le préjugé » stupide en vertu duquel le pape François ne serait qu’un homme pratique dénué de toute formation théologique ou philosophique tandis que je ne serais moi-même qu’un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien d’aujourd’hui.
Ces petits volumes montrent, à juste titre, que le Pape François est un homme doté d’une profonde formation philosophique et théologique et ils aident en cela à voir la continuité intérieure entre les deux pontificats, nonobstant toutes les différences de style et de tempérament.
Toutefois, je ne peux pas rédiger une brève et dense page théologique à leur sujet parce que toute ma vie, il a toujours été clair que je n’écrirais et que je ne m’exprimerais jamais que sur les livres que j’aurais vraiment lus. Malheureusement, notamment pour des raisons physiques, je ne suis pas en mesure de lire les onze petits volumes dans un avenir proche, d’autant plus que d’autres engagements que j’ai déjà acceptés m’attendent.
Je suis sûr que vous comprendrez et je vous salue cordialement.
Commentaires
Benoît XVI est trop poli ! Personne n'aurait pu lui reprocher de refuser de se laisser instrumentaliser. A-t-il été naïf ?
Bergoglio et ses sbires, ainsi que les médias grande diffusion se font déjà un plaisir de répandre cette escroquerie et les Cathos mal informés ou tout simplement mal formés seront ravis.
A ceux qui, comme nous, déplorent si fort ce misérable et calamiteux pontificat, il ne reste plus qu'à constater que la nuit devient encore plus épaisse. On doit, en effet, chercher dans le texte des raisons de penser que B.VXI n'approuve pas du tout les fantaisies doctrinales de Bergoglio-qui-est-passé-chez-le-psychiatre : les divergences auraient dû apparaître d'emblée et pour ce, B.XVI aurait dû rectifier d'office le texte soumis à lui et non pas le signer par courtoisie.
Le mal est profond au vatican. On sent vraiment la fumee de Satan.... Vienne Ton Regne Seigneur !
un pape calamiteux n'est pas une nouveauté dans l'Eglise : Pie VII s'est plié aux volontés de l'usurpateur Napoléon et a maltraité pour lui faire plaisir un certain nombre d'évêques irréprochables tout en leur donnant irrégulièrement des successeurs beaucoup moins respectables; on parle beaucoup des frasques du pape Alexandre VI, mais on oublie qu'il a violé par pure simonie les lois du mariage en déclarant la nullité du premier mariage de Louis XII (avec sainte Jeanne de France) se basant en toute connaissance de cause sur un faux serment du roi pour le remercier d'avoir fait duc son fils César et de lui avoir fait faire un beau mariage; c'est de ce double crime qu'est résulté le rattachement de la Bretagne à la France; on pourrait citer beaucoup d'exemples de ce genre dans l'histoire de la papauté, à mon avis beaucoup pus graves que les orgies des papes de la Renaissance ou de la Pornocratie
"c'est de ce double crime qu'est résulté le rattachement de la Bretagne à la France"
Marié de force à 14 ans avec "Jeanne la boiteuse" par son prédécesseur Louis XI, il ne me paraît pas invraisemblable que Louis XII n'ait pas consommé son mariage. De Charlemagne à Philippe Auguste en passant par Philippe Ier, il me semble qu'on avait vu des coups de canifs plus graves dans les contrats de nos rois...
Ce n'est pas vous, j'espère, qui avez produit la notice Wikipédia où il est précisé qu'après son mariage Louis XII se détourna aussitôt de son épouse pour "retourner à sa vie de débauche" (à 14 ans, il y "retourne" ! Précoce, le satyre !).
Vous êtes très injuste envers Pie VII. Pie VII a saisi la main tendu par Bonaparte qui voulait sincèrement mettre fin à la guerre civile française et rétablir le catholicisme comme "religion de la grande majorité des Français" (même si cela a obligé à des sacrifices, Bonaparte (comme tous les souverains français de Philippe III à Louis XVI) voulant soumettre l'Eglise de France à ses intérêts). Puis Pie VII a tenu bon contre les exigences de l'Empereur (sur le divorce, sur les articles organiques, sur les Etats de l'Eglise, etc), ce qui a valu à Pie VII d'être fait prisonnier pendant des années. Et c'est pour cela (en plus de sa sainteté évidente et de sa bonté envers son adversaire déchu, seul parmi tous les souverains européens) que l'Eglise l'a déclaré "Serviteur de Dieu".
*Stavrolus
si Louis XII a été marié de force, pourquoi n'a-t-il pas plaidé cela pour faire prononcer la nullité de son premier mariage, plutôt que de prétendre qu'il ne l'avait pas consommé ?
le témoignage de sa femme est qu'il l'avait été, et je vous répète qu'il s'agit d'une sainte canonisée
vous reconnaissez vous-même que c'était un débauché; s'unir à une infirme a du lui procurer un plaisir inédit
*Thibaud
libre à vous de croire à la sincérité de Bonaparte qui de toute sa vie n'a jamais cherché que sa satisfaction personnelle
le concordat qu'il a signé était bien moins avantageux pour le gouvernement français que celui qu'avait signé François Ier
Pie VII a quand même violé toutes les lois de l'Eglise en démettant sans avoir rien à leur reprocher des évêques légitimes qu'il a remplacés, dans certains cas, par d'anciens prêtres jureurs; il en était si conscient qu'il avait demandé à ses victimes de démissionner; cela a d'ailleurs provoqué le schisme de la Petite Eglise qui n'est pas encore complétement résorbé, et l'Eglise est tellement consciente de ses torts dans ce cas précis que lorsque un membre de cette Petite Eglise la rejoint on ne lui demande aucune abjuration, contrairement à ce qu'on fait avec les autres schismatiques
le futur Jean XXIII, alors qu'il n'était que nonce apostolique, a su, lui, résister aux pressions de De Gaulle qui aurait voulu voir destituer la plus grande partie de l'épiscopat français, coupable d'avoir reconnu le gouvernement du maréchal Pétain, et s'est contenté de demander leur démission, démission qu'il a obtenue, des quelques évêques les plus compromis; les évêques survivants d'Ancien Régime, eux, n'avaient rigoureusement rien à se reprocher
@ Théofrède : Vous êtes très cultivé, mais négligez de nombreux aspects pratiques dont Pie VII devait tenir compte, ne serait-ce, par exemple : de ce que la France sortait d’une guerre civile, et qu’en pareil cas, des concessions sont inévitables, pour "calmer le jeu".
Mais, outre que vous vous montrez injuste envers Pie VII (et par extension, l’infortuné cardinal Consalvi), vous vous montrez par trop sévère envers les membres du clergé constitutionnel. Quoi que la Constitution civile du clergé ait été attentatoire à la liberté de conscience et aux droits de l’Église, c’était, juridiquement, une loi, que tout citoyen français devait respecter. De nombreux prêtres ont donc prêté le serment requis, sans pour autant cesser d’être de bons catholiques. Méfiez-vous des jugements à l’emporte-pièce ! L’opinion mesurée de Thibaud, correspond mieux à la réalité historique.
Cher Théofrède, je suis absolument d'accord avec vous : "toute sa vie [Bonaparte] n'a jamais cherché que sa satisfaction personnelle". Or, il se trouve qu'en 1801, la "satisfaction personnelle" de Bonaparte passait par "la fin de la guerre civile française" et le rétablissement du "catholicisme comme "religion de la grande majorité des Français"" (afin d'avoir une France pacifiée, unie et puissante pour conquérir l'Europe). Nous avons donc tous les deux raison.
Certes, le Concordat de 1801 était moins avantageux (surtout avec les articles organiques, imposés unilatéralement par Bonaparte et que Pie VII a toujours rejetés...) que le Concordat de Bologne. Toutefois le Concordat de 1801 était plus avantageux que la situation en 1800 (schisme et persécution de l'Eglise en France).
que vous le vouliez ou non, les prêtres jureurs appartenaient à une église schismatique et Pie VII n'en a manifestement pas tenu compte; cela a abouti, dans certains diocèses, à des situations invraisemblables; à Vannes, par exemple, il y avait trois évêques en compétition : l'évêque constitutionnel, qui n'intéressait plus personne, l'évêque légitime, émigré à Londres, qui n'avait pas démissionné, et l'évêque concordataire, reconnu par les autorités, mais sans doute pas par la majorité des fidèles; pour ne prendre qu'un exemple que je connais bien, cela a entrainé, en 1807 encore, la mise à mort d'un membre de ma famille, sur l'ordre de l"empereur", après jugement par un tribunal ad hoc
le concordat de Bologne avait procuré une certaine indépendance à l'église gallicane; évidemment, l'italien Bonaparte ne pouvait pas y être sensible; en revanche, le sien a mis pendant un siècle l'Eglise entre les mains de la franc-maçonnerie qui, sauf peut-être sous la Restauration et le Second Empire, en a nommé les évêques; il est vrai que , sans doute pour contrer l'autorité du pape, elle a en général fait de bons choix en nommant des évêques énergiques, ce qui nous manque tant actuellement
@ Théofrède : Croyez bien que je sois désolé pour votre ancêtre, mais ce cas de figure est celui de bon nombre de familles françaises, qui ont subi le contrecoup des évènements. Et dans certains départements, les habitants étaient attachés aux membres du clergé constitutionnel...
Par ailleurs, vous vous trompez en disant que le Concordat « a mis pendant un siècle l'Eglise entre les mains de la franc-maçonnerie qui (…) en a nommé les évêques. » Si, comme moi, vous aviez consulté les archives, vous sauriez que sur la question de la nomination des évêques, le ministère des cultes a toujours respecté les choix internes de l’Église, en interrogeant le clergé. Entre la lettre du Concordat (qui laisse penser à une initiative administrative) et la pratique réellement observée par l’administration, il y a un fossé sur lequel je vous invite à lire la belle étude du cardinal Mathieu (un esprit fin, celui-là) : Le Concordat de 1801 (Paris, Perrin, 1904), p. 332.
vous n'avez pas à être désolé pour un ancêtre qui est plutôt une gloire familiale, mais vous n'allez pas nier que la franc-maçonnerie a gouverné la France pendant la plus grande partie du XIXième siècle; vous me dites que les ministres des cultes ont consulté le clergé pour nommer les évêques, je n'ai jamais dit le contraire, reste à savoir quel clergé; il y avait encore des souvenirs bien vivants de l'église gallicane et, comme je le disait, les gouvernants francs-maçons, qui savaient très bien qu'ils n'auraient jamais le soutien de l'Eglise, désignaient des évêques dont ils savaient qu'ils étaient capables de tenir tête au pape également; je vous rappelle d'ailleurs que, conformément au concordat de Bologne, les condamnations de la franc-maçonnerie promulguées au XVIIIième siècle n'étaient pas applicables en France, puisqu'elles n'étaient pas enregistrées par les parlements; paradoxalement, c'est Bonaparte qui les a rendues applicables avec son nouveau concordat, alors qu'il avait livré la France à la franc-maçonnerie, représentée par la totalité de sa famille et de ses maréchaux et de beaucoup d'autres dignitaires, dont le second personnage de l'Etat, Cambacérès, qui gouvernait la France quand son empereur partait baguenauder sur les champs de bataille
° Philippe Jaunet
ne prenez pas la peine de vous apitoyer sur le sort de cet ancêtre qui est plutôt une gloire familiale
s'il y a eu des départements attachés à l'église constitutionnelle, je ne les connais pas, et en tout cas ce n'est pas la vingtaine dans lesquels je me connais des ancêtres
vous ne me ferai jamais admettre que ce ne sont pas les francs-maçons qui ont gouverné la France pendant la plus grande partie du XIXième siècle; il est parfaitement possible que les ministres des cultes aient consulté le clergé sur les nominations qu'ils faisaient, reste à savoir de quelle partie du clergé il s'agit : celui-ci n'avait plus de représentation officielle
je suppose en effet que ces nominations ravissaient la partie du clergé restée gallicane; les francs-maçons savaient qu'ils n'auraient jamais l'appui de l'Eglise et préféraient nommer des gens énergiques capables de tenir tête également au Vatican : je n'ai rien dit d'autre
A Philippe Jaunet.
Je ne peux pas laisser passer cela:
"Quoi que la Constitution civile du clergé ait été attentatoire à la liberté de conscience et aux droits de l’Église, c’était, juridiquement, une loi, que tout citoyen français devait respecter."
Le citoyen français catholique doit respecter la loi de l'Eglise, en l'occurrence la constitution divine de l'Eglise, non une loi civile qui la viole. L'Eglise a donné raison aux prêtres "réfractaires", de même qu'elle a donné raison à ceux qui rejetaient la loi de 1905, on peut même dire que saint Pie X a obligé un certain nombre d'évêques français à rejeter cette loi.
Subsidiairement, je me permets de vous rappeler, ainsi qu'à Théofrède, que cette rubrique "commentaires" sert à faire des... commentaires de ce que j'ai écrit, non à développer une discussion de forum.
@ M. Yves Daoudal :
Vous avez tout à fait raison, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour ces débordements.
Ce que je voulais juste dire, c’est que l’attitude des prêtres constitutionnels, en 1790, peut se justifier. Vous semblez oublier que, sous l’Ancien Régime, le pouvoir royal se permettait d’intervenir assez librement dans le fonctionnement interne de l’Église, v. p. ex. l’édit de Blois (1580). Cela ne choquait personne. D’ailleurs, l’idée même d’ultramontanisme aurait été incompréhensible pour un catholique de l’époque : dans l’esprit des Français de ce temps, l’Église gallicane était régie par le Pape ET par le Roi. Les choses n’étaient pas aussi claires qu’elles le sont maintenant…
@ Théofrède :
« Vous ne me ferai jamais admettre que ce ne sont pas les francs-maçons qui ont gouverné la France pendant la plus grande partie du XIXième siècle… »
Les ministères radicaux n’ont vraiment commencé à « noyauter » l’administration qu’au tournant du XXe siècle. (Pensez que, pour s’imposer, la gauche a du pratiquer de nombreuses « épurations » du personnel, de 1880 à 1905). Accuser les régimes précédents (y compris les républicains non-radicaux) ce n’est pas seulement méconnaître l’histoire : c’est injurier la mémoire de ceux qui ont servi notre pays. Pareil pour votre raisonnement « l’État nommait des évêques hostiles au Pape », qui injurie les évêques, qui étaient tous ultramontains. Pour le coup, relisez Lecanuet…
°Philippe Jaunet
ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je n'ai jamais parlé d'évêques "hostiles au pape", mais de "gens énergiques capables de tenir tête également au Vatican"
quant aux francs-maçons, ce ne sont pas toujours des radicaux; un de mes arrière grands-pères, franc-maçon, passa prés d'un demi-siècle au parlement et n'avait rien de radical; il était le colistier de Charles Dupuy dont personne n'oserait dire qu'il était un extrêmiste; il y a eu beaucoup d'épurations à cette époque, et un autre de mes arrière grands-pères, magistrat, fut révoqué à l'âge de 61 ans avec perte de ses droits à pension en 1903
les francs-maçons ont été installés au pouvoir en France par Napoléon dont les frères et les maréchaux l'étaient tous, ainsi que de nombreux hauts fonctionnaires dont le deuxième personnage du régime, Cambacérès, dit Tante Turlurette, qui gouvernait la France quand l'empereur allait baguenauder sur les champs de bataille; Louis XVIII, qui avait été initié, n'y changea rien et son favori Descazes était franc-maçon également; après l'intermède Charles X, il y eut la Monarchie de Juillet, maçonnique elle aussi; je ne sais pas trop ce que fut la Deuxième République, mais Napoléon III marcha sur les traces de son oncle; enfin la franc-maçonnerie montra son pouvoir dès les débuts de la IIIième République, notamment en s'opposant victorieusement à MacMahon
°Philippe Jaunet
ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je n'ai jamais parlé d'évêques "hostiles au pape", mais de "gens énergiques capables de tenir tête également au Vatican"
quant aux francs-maçons, ce ne sont pas toujours des radicaux; un de mes arrière grands-pères, franc-maçon, passa prés d'un demi-siècle au parlement et n'avait rien de radical; il était le colistier de Charles Dupuy dont personne n'oserait dire qu'il était un extrêmiste; il y a eu beaucoup d'épurations à cette époque, et un autre de mes arrière grands-pères, magistrat, fut révoqué à l'âge de 61 ans avec perte de ses droits à pension en 1903
les francs-maçons ont été installés au pouvoir en France par Napoléon dont les frères et les maréchaux l'étaient tous, ainsi que de nombreux hauts fonctionnaires dont le deuxième personnage du régime, Cambacérès, dit Tante Turlurette, qui gouvernait la France quand l'empereur allait baguenauder sur les champs de bataille; Louis XVIII, qui avait été initié, n'y changea rien et son favori Descazes était franc-maçon également; après l'intermède Charles X, il y eut la Monarchie de Juillet, maçonnique elle aussi; je ne sais pas trop ce que fut la Deuxième République, mais Napoléon III marcha sur les traces de son oncle; enfin la franc-maçonnerie montra son pouvoir dès les débuts de la IIIième République, notamment en s'opposant victorieusement à MacMahon
C’est plus clair ainsi. Je pensais aux FM prêts à appliquer un programme clairement identifié (« le cléricalisme, voilà l’ennemi ») et non aux FM qui n’ont de FM que le nom, d’où mon allusion aux radicaux et autres rad-soc.
°Philippe Jaunet
que vous le vouliez ou non, un franc-maçon sera toujours un franc-maçon, lié au reste de ses "frères"
« un franc-maçon sera toujours un franc-maçon, lié au reste de ses "frères" »
C’est justement ce que je disais. Mais c’est vous qui avez tout compliqué en évoquant le cas des « faux » FM, assez nombreux au XIXe siècle (comme les pairs de la Restauration ou les hauts dignitaires du Second Empire, qui appartenaient tous à la FM sans pour autant être initiés dans les loges… et qui n’étaient donc pas considérés comme fiables, par les "frères", comme vous les appelez, qui eux étaient tous radicaux, puis rad-soc).
°Philippe Jaunet
je ne vois pas très bien sur quoi vous vous basez pour créer cette catégorie des faux francs-maçons et imaginer que ses membres n'étaient pas initiés
tout ce que l'on sait est que lorsque Napoléon III a nommé grand maître un officier qui n'était pas franc-maçon, il a tout de suite été initié dans les règles, à toute allure
Le prince Lucien Murat et ses proches ont eu beau être admis au GODF, ils ont été clairement « mis de côté » par les FM : démissions en cascades à la chute de l’Empire, ostracisme bien documenté pour tous ceux qui rallièrent le parti bonapartiste (l’Appel au Peuple). Pareil pour les FM qui entouraient Déroulède, ou certaines personnalités que les loges ne parvenaient pas à faire plier à leurs vues, comme Arène, dont l’avancement fut bloqué. C’est comme cela que la FM et le radicalisme (politique) sont devenus synonymes car, je le répète, l’identité de ces deux notions, avant 1890, n’est pas systématique - ceci pour mettre une fin au débat.
Je n'arrive pas à comprendre et à accepter les décisions de l'ex Benoît xvi à partir de se démission. On peut toujours sur interpréter textes, déclarations, attitudes, mimiques mais au final qui ne dit mot consent.
En effet la responsabilité de Benoît XVI et grande dans toute cette affaire mais peut-être n'avait-il pas le choix de démissionner
Sa vie même pouvait être en danger peut-être
Il y a justement un article ici, même si sa traduction laisse beaucoup à désirer :
http://dieuetmoilenul.blogspot.fr/2018/03/et-tu-benoit-quelques-reflexions.html
"A sa place en viendra un qui fera passer un exacteur portant atteinte à la splendeur royale..." Daniel, 11, 20.
Je surinterprète Daniel, ou cela peut-il s'appliquer à Benoit XVI ? A mes yeux, la suite, qui concernerait Antiochus Epiphane, décrit en tout cas fort bien le pontificat actuel. Et puis, quand on est Pape, on ne démissionne pas. Où en serait-on, si saint Pierre était retourné à la pêche ?
*Chic
ignorez-vous qu'il y a déjà eu des papes martyrs ?
je vous trouve insultant envers Benoit XVI en suggérant qu'il a démissionné pour sauver sa vie
Pour ce qu'il en est de la "démission" renonciation du pape Benoit XVI je vous recommande la lecture de la thèse de B. Agamben .
Lors de l’audience générale du 22 avril 2009, le pape Benoit XVI évoquait Tyconius inspirateur d’Augustin en ces termes : « Dans son commentaire de l’Apocalypse, Tyconius voit surtout se refléter le mystère de l’Église. Il était arrivé à la conviction que l’Église était un corps bipartite ; une partie appartient au Christ, mais il est une autre partie qui appartient au diable ». Giorgio Agamben adhère manifestement à cette eschatologie et postule même qu’elle est la seule philosophie de l’histoire possible. Revenant aux leçons de Paul et d’Augustin sur « les temps de la fin », il piste dans nos sociétés l’avènement du « mystère de l’anomie » (absence de loi et d’ordre), le développement du « mystère du mal », le conflit entre l’Antéchrist et le Messie, entre Satan et Dieu… Il se permet même une apostrophe éthique et politique : « Le mal n’est pas un drame ‘‘théologique’’ obscur qui paralyse et rend énigmatique et ambigüe toute action, mais c’est un drame ‘‘historique’’ où la décision de chacun est à chaque fois en question. »
A Thierry:
D'après ce que vous dites, l'auteur que vous recommandez fait l'apologie de la dialectique donatiste de Tyconius alors que saint Augustin l'a corrigée dans son De Doctrina Christiana! Vous aussi semblez vouloir faire parler BXVI en votre faveur... Saint Augustin modifie le terme donatiste de Tyconius d'"Eglise bi-partite" en "Eglise mélangée" (permixta). Détail qui change tout! L'Eglise n'est pas faite de deux parties, mais elle est à la fois sainte et composée de pécheurs... que nous sommes. Sinon, on rentre dans une dialectique (par exemple marxiste) des bons (sous-entendu: nous) et des méchants (sous-entendu: les autres)... Les donatistes, eux, voulaient une Eglise de "purs"; ils rebaptisaient les catholiques qui les rejoignaient... Mais l'Eglise catholique préfère la célèbre phrase de saint Augustin: "Quand Judas baptise, c'est le Christ qui baptise": la validité d'un sacrement n'est pas liée à la sainteté du ministre, mais à son intention. Si nous voulons rester catholiques, nous ne pouvons que prier pour les membres pécheurs de notre hiérarchie et éventuellement dénoncer ce que nous percevons de leurs erreurs,.. et suivre notre "petit bonhomme de chemin". En cela, j'aime bien ce blog!
Toujours en quête d'une légitimité , d'une onction jamais reçue après 5 ans ?
Quel panier de crabes, J'étais un wjtilien tout du long de son pontificat, un ratzingerien ensuite, mais là je pense qu'ils sont tous dans le même coup, étape par étape, on descend dans l'abîme.
Votre analyse me semble juste sur la parfaite ironie et l'impossibilité de lire les 11 petits volumes.
Quelle délicatesse et quelle charité de Benoit XVI sans manquer à la vérité !
On veut bien que cette lettre soit de la main du Pape émérite et qu'elle soit empreinte d'ironie. Toutefois, elle contient une contradiction : si Benoit XVI n'a pas lu les volumes en question, comment peut-il écrire qu'ils "montrent, à juste titre, que le Pape François est un homme doté d’une profonde formation philosophique et théologique" ?
Deuxièmement, est-il bien dans le style d'un homme réservé et modeste de se justifier ainsi : "tandis que je ne serais moi-même qu’un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien d’aujourd’hui" ?
Enfin, quoi, dans une lettre à un évêque, pas la moindre allusion au Christ, pas la plus petite bénédiction, aucune promesse de prière, mais juste une cordiale salutation ? Il est manifeste que cette lettre sans âme a été pondue par un secrétaire négligent et que dans le meilleur des cas le Pape émérite se sera borné à y apposer sa signature.
Je ne voudrais pas accabler Benoît XVI, pour qui j'ai une certaine vénération, mais il faut reconnaître que, dans ce cas, il a fait preuve de beaucoup de légèreté !
Serait-ce à cause de la fatigue liée à son grand âge ?
- pape émérite ou pape éreinté?
- était-il contraint d'écrire (ou de signer) une lettre aussi longue et aussi astucieusement alambiquée ? Quelques mots polis auraient suffi.
-de toute façon, il n'était pas obligé de démissionner et personne ne pouvait le virer...alors ?
-alors je ne suis peut-être pas le seul à patauger.
Il a reçu une formation profonde, c'est-à-dire dans un abîme d'hérésies?
Comment analysez-vous le lien de cause à effet suivant :
"Ces petits volumes montrent (...) que le Pape François est un homme doté d’une profonde formation philosophique et théologique et ils aident en cela à voir la continuité intérieure entre les deux pontificats"
Si je comprends bien, la continuité intérieure repose sur le seul fait que le pape a reçu une solide formation ? En somme, nous avons les mêmes origines spirituelles mais nous n'en avons pas fait la même chose ?
Je vous invite à lire ce que dit Don LUIGI VILLA dans son journal Chiesa Viva à propos du Pape Benoit XVI.
Il aurait eu bien des raisons de démissionner car
Don Luigi s'apprètait à révéler beaucoup de choses .
La décision du pape Benoit XVI a été mûrement réfléchie, il l'a dit.
Il faut comprendre qu'il avait déjà assisté et soutenu le pape Jean Paul II qui a eu un long pontificat avec tous les aléas et événements dramatiques qu'ils ont vécus ensemble pendant et après l'attentat !
Qui ne serait pas déjà épuisé, malgré les grâces d'état, d'une aussi longue période au service d'un pape voyageur comme JPII.
Nous ne savons pas tout... Benoit XVI a peut-être subi des pressions ( le pape actuel n'avait pas obtenu la majorité à l'élection de Benoit XVI, il attendait peut-être impatiemment qu'il libère la place).
Benoit XVI fatigué et tracassé par ce qui se passait dans l'Eglise, les manoeuvres de "l'équipe st Gall", le blocage des banques, la pédophilie, les écrits personnels dévoilés, etc... a peut-être eu peur qu'on gouverne avec sa signature (considérons Assise qu'on a imposé à JP II) !
Enfin on ne sait pas ce qui a motivé Benoit XVI à renoncer mais j'imagine qu'un jour tout cela sera découvert et on aura la vraie raison.
Le Pape JP II et lui sont des papes qui ont donné de leur personne pour éviter que le bateau ne dérive après le Concile car ils ont compris, mais bien tard, que ce concile avait été l'occasion pour les sataniste de continuer à infiltrer l'Eglise.
Bonjour,
Je vous remercie de préciser ce qui vous permet de dire qu'Assise (1986 ? 1993 ? 2002 ?) a été imposé à Jean-Paul II...
Bonne journée.
A Z
On pourrait tenir le raisonnement suivant : à cause de la promesse de Notre-Seigneur à saint Pierre ("J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas"), le Pape légitime est dans l'impossibilité quasi physique d'agir efficacement contre l'intégrité du contenu de la foi. Comme l'écrit saint Paul, "quelque chose le retient". Pour détruire la foi catholique, il est donc nécessaire d'avoir un Pape légitime (qui en fait n'a pas renoncé) et quelqu'un qui tienne lieu de pape et qui assume les décisions officielles qui contribuent à la destruction de la foi. Pour ce faire, on peut avoir contraint le Pape légitime à la renonciation (auquel cas, cette renonciation serait invalide) ou agir avec la complicité du Pape légitime (ce qui expliquerait la faute de latin dans le texte lu par Benoit XVI à l'occasion de sa renonciation, faute qui, aux dires de certains, invalide la renonciation). En ce cas, les problèmes bancaires du Vatican à la veille de la renonciation auraient pu être créés pour noyer le poisson. Benoit XVI serait bel et bien complice de son successeur, un roi sans couronne mis en place pour s'acquitter de l'agenda mondialiste : en finir avec l'institution divine créée par Jésus-Christ, seule détentrice de la Vérité et du salut. Ce serait le mystère d'iniquité, un plan suggéré en très haut lieu par Lucifer lui-même.
Jamais je ne pourrais croire que Benoit XVI soit fourbe et qu'il ait trompé l'Eglise à ce point. Il y a eu quelque chose de grave que l'on ignore (de même qu'on ignore beaucoup de choses sur ce qui a causé la mort de JP premier).
Relisons les messages de La Salette, de Fatima et d'autres lieux, l'apostasie de l'Eglise est annoncée.
Comment ? Par quoi ? Par qui ?
Les papes d'avant Vatican II ont vu arriver le danger, ils ont prévenu mais Jean XXIII s'est empressé de réunir un concile (en pleine crise de l'Eglise) on sait la suite... les fumées de satan ont envahies la catholicité à tous les niveaux.
" (de même qu'on ignore beaucoup de choses sur ce qui a causé la mort de JP premier)"
Emi. Il n'est pas exact de dire cela, car à l'époque, quand un écrivain anglais a fait son beurre et a pu acheter un château en Angleterre grâce à un livre qu'il a pondu et qui s'était très bien vendu ( pour être sûr de faire un best-seller, il suffit d'écrire contre l'Eglise...), la famille-même de JP1er avait démenti vigoureusement que ce dernier ait pu être assassiné.
Sa famille a dit alors que JP1er était déjà très malade et que lui-même n'avait accepté son élection qu'à son corps défendant et à contre-coeur en prédisant qu'il ne pourrait pas physiquement tenir longtemps son rôle de pape.
On ne peut pas être plus royaliste que le Roi : il faut croire sans réserve ce que dit la propre famille de Jean-Paul 1er.
Je trouve aussi que David Yallop ne nous éclaire pas beaucoup, qu'il ne cite guère ses sources et que ses titres de gloire comme journaliste d'investigation ne sont guère probants. D'autre part, d'après mes souvenirs lointains du livre, la thèse obscure de l'auteur est que Villot aurait liquidé Jean-Paul Ier parce que celui-ci voulait autoriser la pilule contraceptive, ce qui ferait du sinistre prélat ("J'ai vu le diable en chaire", disait un proche de mon grand-père qui avait assisté à une messe de Villot) une sorte de sauveur de l'intégrité du dogme. Et il est vrai que j'aurais préféré que Luciani ait choisi de se faire appeler Pie XIII.
Pour autant, entre Villot et Marcinkus, un Pape qui aurait voulu nettoyer les écuries d'Augias prenait sûrement de grands risques. Yallop prétend que Nina Petri, la propre sœur de Jean-Paul Ier, est l'une de ses sources. Quelles sont les vôtres, Oléandre, pour affirmer que le cardinal Luciani était gravement malade au moment de son élection (la "famille" d'un Pape, c'est un peu vague et un peu lointain) ? Et si Jean-Paul Ier était condamné à court terme et le savait, pourquoi n'en a-t-il pas informé le conclave ?
Stavrolus. À l'époque j'avais suivi cette affaire au gré de mes lectures. Il m'est impossible de vous donner des sources précises après si longtemps, mais j'ai encore une bonne mémoire des développements de cette affaire.
J'espère que vous me ferez la grâce de croire que je n'invente rien...
@Oléandre
Je partage votre avis. Et au Vatican personne n'est à l'abri des tueurs, même pas le commandant de la Garde suisse, assassiné avec sa femme et un subordonné. Le tout maquillé en "suicide" du jeune garde venu se venger de ne pas être bien considéré. En réalité, il venait confier à son supérieur quelque saloperie qu'il avait découvert. Curieusement les balles qui les ont tués n'étaient pas du calibre de l'arme de service du garde suisse. Les tueurs n'ont pas besoin de fignoler la mise en scène, il y a du monde pour les couvrir.
Complot , complot, oui et alors?
Cette lettre est une fin de non- recevoir glaciale à la requête de Mgr Vigano. Le dernier paragraphe en atteste, dans lequel Benoît XVI exprime de façon à peine déguisée qu 'il refuse de perdre son temps, qu 'il a autre chose à faire que de débiter des mensonges.
A noter qu'il affirme que les 11 petits livres démontrent que Bergoglio est doté d 'une haute formation théologique, mais petits livres qu 'il indique ne pas avoir lus et ne pas avoir l'intention de lire dans un futur proche. Savoureux.