Grand événement mondial pour les militants de la lutte contre les discriminations. Je laisse la parole au chef culture du quotidien suisse Le Temps :
La sortie d’un film de super-héros hollywoodien n’est pas un événement. Les blockbusters mettant en scène des personnages issus des univers Marvel et DC Comics sont devenus une quasi-routine dans une industrie dominée par l’absence de prise de risques. On ne devrait dès lors faire que peu de cas de l’arrivée sur les écrans mondiaux, cette semaine, de Black Panther. Si ce n’est que cette superproduction fera date, au-delà de ses qualités intrinsèques, dans l’histoire du cinéma hollywoodien.
Personnage apparu pour la première fois en 1966 dans une bande dessinée des 4 Fantastiques, Black Panther est un super-héros d’origine africaine. Le voilà en figure de proue d’un casting à 98% noir. Jamais un blockbuster au budget conséquent (200 millions de dollars) n’avait eu comme héros principal un personnage qui ne soit pas un Blanc. Dans l’Amérique de Donald Trump, ce geste a valeur de symbole. Il marquera peut-être l’avènement du «blackbuster».
Fabuleux, en effet, que des héros noirs soient joués par des noirs… C’est une incroyable « prise de risque » dans l’Amérique raciste de Trump…
Sauf que ce n’est pas fabuleux pour tout le monde. Parce que dans l’histoire il y a une bande de femmes guerrières et que c’était l’occasion, enfin, de faire apparaître des lesbiennes dans une superproduction Marvel. Et chez les LGBTQ+, on se fiche pas mal que ce soit des noirs, la seule véritable avancée aurait été de montrer des « queers », comme le suggère paraît-il la bande dessinée originelle (vue avec des lunettes queer).