La messe de ce jour hésite entre le deuil et la fête. C’est bien une fête, mais il n’y a pas d’alléluia, et à la place il y a un « trait », comme pendant le carême [en fait ce n'est plus le cas depuis 1962, comme me le rappelle Alexandre en commentaire]. Cependant au graduel et à l’offertoire les enfants martyrs chantent le psaume 123 avec des accents de victoire : Notre âme s’est échappée du filet, nous avons été libérés.
La musique du graduel est, comme souvent, un savant assemblage de formules, qui ici chante la joie du salut. Ce graduel est celui des messes de plusieurs martyrs. L’offertoire, sur le même texte (raccourci) est propre à cette fête, et il rayonne véritablement de joie, de triomphe.
Anima nostra, sicut passer, erépta est de láqueo venántium : láqueus contrítus est, et nos liberáti sumus.
Notre âme s’est échappée comme un passereau du filet des chasseurs. Le filet a été brisé et nous avons été délivrés.
Le voici par les moines de Ligugé :
Michael Haydn a composé sur ce texte une de ses plus belles pièces :
Commentaires
« La messe de ce jour hésite entre le deuil et la fête. C’est bien une fête, mais il n’y a pas d’alléluia, et à la place il y a un “trait”, comme pendant le carême. »
Si je puis me permettre, dans le Missel Romain de 1962, que suivent la majorité des fidèles attachés à la forme extraordinaire, c’est devenu une fête à part entière : l’alléluia n’est plus dit seulement le dimanche (d’ailleurs, la fête des Ss. Innocents n’a la préséance sur le dimanche que dans les lieux où elle est de I° classe), mais tous les jours, et au lieu du violet, les ministres sacrés revêtent le rouge. Enfin, à matines, le 9° répons est remplacé par le Te Deum.
C'est ce que j'ai constaté ce matin à la messe. Je ne me rappelais plus. Pourtant je me rappelle encore que le prénom d'Halzeimer est Aloïs...
Oui, mais le "h" est au milieu du mot (c'est le syndrome de l'écran défilant...)
Aloïs Alzheimer. Le pauvre, décéda à l’âge de 51 ans des suites des complications rénales et cardiaques d’un rhumatisme articulaire aigu.
Oui... Là ça craint... Jusqu'ici je savais écrire Alzheimer...
Vous êtes d’autant plus excusable qu’à moins d’avoir un missel publié après 1962, vous aurez les anciennes rubriques.
D’autre part, je trouve ce changement dommageable : pourquoi toujours tout « simplifier », tout uniformiser ? On a connu pire par la suite, mais le massacre des Innocents reste un événement douloureux qui mérite quelques répercussions liturgiques, tout de même.
Par ailleurs, je trouve que le rétablissement, si l’on peut dire, du dimanche dans l’octave intervenu en 1960-62 a été une véritable amélioration. Jusque-là, il n’était célébré que lorsque le 29, 30 ou 31 décembre tombait un dimanche. Saint Étienne, saint Jean & les Ss. Innocents avaient la préséance sur le dimanche...