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Inattendu

Le gouvernement italien est composé de personnalités complètement inconnues hors des frontières italiennes (et peut-être bien en Italie même, mais n’est-ce pas le cas aussi chez nous ?), y compris le « président du conseil », Paolo Gentiloni. Il s’agit d’une coalition de je ne sais combien de partis tous centristes et européistes, bref de la pensée unique la plus lisse, inodore et incolore, au service des vrais puissants de ce monde pour faire carrière…

Or voici que le gouvernement italien « inquiète » la Commission européenne. Parce qu’il a décidé de façon unilatérale, comme une sorte d’insolite gouvernement souverain, qu’à partir de février 2018 les fabricants de pâtes auront l’obligation d’indiquer sur les paquets l’origine du blé dur. Ce qui ne passe pas inaperçu, évidemment, puisqu’il s’agit d’un plat national, et que l’Italie est le premier producteur de pâtes du monde…

Naturellement, indiquer la provenance du blé dur, c’est inciter les Italiens à acheter des pâtes fabriquées avec leur blé dur…

L’initiative a été saluée et soutenue par le syndicat des paysans, mais elle a été contestée en justice par les industriels des pâtes, menés par Barilla. Or un tribunal vient de rejeter leur requête, invoquant la primauté de l’intérêt du consommateur.

Les industriels « se sentent pénalisés par une loi qui renforce les stéréotypes », nous dit Euractiv. On voit que stéréotype est un mot qui sert à tout. En l’occurrence sa signification n’est pas claire. Sans doute veut-on parler de stéréotypes nationaux. Ce qui n’est pas mieux que les stéréotypes sexistes, comme chacun sait.

Or, en outre, l’Italie n’a même pas prévenu la Commission européenne, alors qu’un gouvernement a l’obligation de faire part à la Commission de projets de ce genre.

« La Commission s’inquiète et attend de plus amples informations de la part des autorités italiennes sur les nouvelles lois », déclare un porte-parole de Bruxelles, sous pression du lobby des pâtes qui demande à la Commission de sévir…

Eh oui, les lois. Au pluriel (en fait des décrets du ministère de l’Agriculture). Parce que c’est la deuxième fois que les Italiens font le coup : depuis avril dernier, les producteurs de produits laitiers sont obligés d’indiquer sur les étiquettes la provenance des matières premières. Et depuis l’été dernier il est question de faire la même chose avec les produits à base de tomates.

Bref, sans le dire, il s’agit de mesures de préférence nationale. A rebours en tout cas de l’idéologie de l’intégration européenne, et ça fait tache…

Commentaires

  • Paolo Gentiloni est l'actuel président du conseil, suite à un référendum perdu par Renzi il y a près d'un an.

  • Ah ben voilà... Pour une fois que j'en connaissais un...

    Merci !

  • De rien cher Yves, et merci à vous pour votre travail exceptionnel!

  • Les industriels cherchent la matière première la moins chère, ce qui est une stupidité, un dogme de l'économie capitaliste (et communiste) car le prix final est plus impacté par les intermédiaires et les emballages que par la fabrication du produit de base..Tant pis pour la qualité et le consommateur. Sachant que l'Italie est le pays d'Europe où il y a le plus d'agriculture biologique (8% des surfaces cultivables), la santé des Italiens va s'améliorer peu à peu.
    Contrairement aux "prévisions" de Malthus et les malthusiens modernes, la production de blé et de riz entre 1960 et 2010 a triplé, alors que la population mondiale n'a que doublé. Le mythe de la surpopulation est de plus en plus démasqué., malgré les crises et pénuries artificielles et les spéculations.

  • Je comprends que sur des sujets comme le réchauffement climatique ou la malnutrition dans le monde on ait plaisir à prendre le contrepied de la doxa véhiculée par les ONG, les médias ou les manuels scolaires. La malnutrition est un phénomène qui toucherait plus ou moins un milliard d'individus depuis les années 1970. Certains s'appuient sur les chiffres officiels donnés par la Chine ou le Brésil pour nous expliquer que la malnutrition ne cesse de reculer. Il faut à mon avis nuancer et surtout rester prudent. Les statisticiens et les géographes ne sont déjà pas foutus de s'accorder sur la population de Mumbai ou même sur celle de New York, pas plus que les historiens sur le nombre de morts qu'il faut imputer à Hitler, à Staline ou à Mao. Et allez donc savoir si, depuis 2005, Madame Merkel a accueilli 3, 5 ou 10 millions de migrants en Allemagne. Ce qui est sûr, concernant les Chinois, c'est qu'ils mangent de plus en plus de viande et qu'ils importent de plus en plus de tourteaux de soja pour nourrir leur cheptel. Avec la croissance urbaine, ils ont de moins en moins d'espace pour la céréaliculture. Par contre, ils ont du fric pour acheter au Brésil ou à l'Argentine. Les Européens se paient peut-être le luxe de manger bio ou raisonné (faudrait voir ce que ça recouvre), mais si les Africains se pointent chez nous par dizaines de millions, c'est aussi parce qu'ils ne sont pas si bien nourris que ça.

  • " mais si les Africains se pointent chez nous par dizaines de millions, c'est aussi parce qu'ils ne sont pas si bien nourris que ça."
    Stravolus, vous devriez vous débarrasser de quelques mythes qui vous empêchent de raisonner juste.
    Les seules pénuries (appelées famines par les médias) actuellement en Afrique sont celles provoquées par les troubles, guerres et déplacements forcés ou injustifiés de populations par des gouvernements occidentalisés à outrance.et par des ingérences et des manipulations étrangères.
    Les bonnes vieilles méthodes de Staline et Mao pour affamer les "opposants" ont été appliquées au Biafra, au Soudan, en Ethiopie, Somalie. il n'y a pas si longtemps que cela. La Syrie avec les années de guerre qui lui ont été imposées n'a pas connu de famine, malgré les centaines de milliers d'hectares laissées en friche à cause des terroristes et leurs alliés.
    Le monde veut se caler sur le mode de vie gaspilleur et capricieux des anglo-saxons et de ceux qui les imitent..

  • Je ne conteste pas. Mais essayez déjà de compter les mille pièces d'un puzzle avant de vouloir faire le compte des "malnutris", ce vilain barbarisme de géographe (les spécialistes pour créer les néologismes les plus hideux de la langue française).

  • @Stravolus : L'Afrique est un grenier, (mis à part les zones sahariennes ou seules des populations aguerries peuvent vivre, noue ne convenons), là-bas il suffit de se baisser, de planter et cela pousse et au triple.

    Ce qu'il faut faire évoluer ce sont les mentalités, il serait temps pour eux de comprendre qu'ils n'ont rien à attendre de l'occident (si ce n'est la pillage des ressources), les chinois l'ont bien compris. Et que les Africains prennent enfin leur destin en main. Pourquoi par exemple en Inde réussissent t-ils à faire 3 récoltes de Riz par an ? Je ne parle pas de l'industrie, mais du producteur local, par exemple celui du Tamil-Nadu, simplement parce qu'ils bossent ................. Il n'y a pas de famine dans les campagnes indiennes, des pauvres certainement, mais pas de famine.
    C'est une question de culture, dans les deux sens du terme. Sans oublier, en Afrique, la stabilité politique, qui passe par l'éradication de la corruption, sur le fond soutenue par l'occident..........

  • Merci cher Yves pour cette info très intéressante.

    J'ajoute deux observations : il existe en Italie un patriotisme réel ...bien plus solide qu en France à mon avis.

    Et il existe aussi une tradition de "souplesse" dans l'application des lois...

    Deux éléments qui peuvent se conjuguer pour donner aux politiciens transalpins le courage de résister aux oukazes bruxellois...surtout que dans ce cas la dictature eurocratique est particulièrement illégitime ....

  • Concernant Barilla il y avait pourtant eut un bon point il y a quelques années ........ A priori il a perdu du répondant depuis.

    Et puis merde !!!
    Il est logique de faire bosser NOS paysans, les Italiens sont dans le vrai.
    Cela fait partie du Patriotisme, qui n'est pas un vilain mot, mais qui est basé sur les principes chrétiens d'entraide et de partage.
    Aider les industriels à faire encore plus de profits, régulant toujours plus à la baisse les marchés, lorsqu'ils s'approvisionnent sur des marchés lointains, ou les charges et surtout les réglementations sanitaires, économiques et de productions sont a l'opposé de celles mises en place sur nos marchés Européen occidentaux, ce n'est plus alors de la solidarité ou de l'entraide, c'est réellement condamner nos paysans, nos producteurs.
    Les Italiens ont donc raison. D'autant plus qu'il est très difficile; voir impossible de contrôler ce qui est réellement produit si loin (manipulation " transgénique ", engrais et désherbant et la suite ...).
    C'est aujourd'hui à nous d'imposer notre patriotisme, en refusant d'acheter des produits fabriqués avec des denrées arrivant de l'ont ne sait ou.
    Mesdames, il suffit de gérer au plus prêt vos appro , car je vois surgir le problème des prix. Qui est un faux problème.

    Evidement cela vaut sur l'ensemble des produits alimentaire.
    Vive le circuit court (le vrai !!) et que trépasse les industriels véreux qui de surcroit nous empoissonnent à force de traitement chimique dispensés à profusion, de conservateurs et autre appendices douteux, car le " transhumanisme " de la mauvaise bouffe est déjà là, bien implanté.
    Réagissons !!!!

  • Ce qui est vraiment inattendu, c'est qu'un gouvernement de "coalition de je ne sais combien de partis tous CENTRISTES & EUROPÉISTES" prenne une telle décision de "préférence nationale". Je ne nie pas qu'il s'agisse de favoriser la production nationale (à condition que les Italiens soient patriotes) mais un gouvernement s'il voulait vraiment prendre des mesures de préférence nationale ne se contenterait pas de mesures incitatives mais d'abord coercitives (droits de douanes notamment).

    Bref c'est une bonne mesure mais qui relève plus de la protection du consommateur par son information (c'est par cet angle qu'il faut attaquer la vente de viande hallal non signalée comme telle) que de la préférence nationale.

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